lundi 12 avril 2021

8 AVRIL 2021 /GEL

La TV exploite actuellement, sur toutes les chaînes, françaises et autres, le filon policier. J'avoue que je ne regarde aucune série ! la serie vigneronne me suffit.

Nous en avions terminé, la comptable et moi, la comptabilité 2020. Certes, ca marquait une amélioration par rapport à 2019, horrible. Les ventes avaient alors atteint un minimum, la production aussi. Mais 2020, malgré la crise, le COVID, et un rappel MSA marquait une nette amélioration. Presque inattendue.

Ce mercredi soir, j'étais presque serein, je travaillais sur le compte d'exploitation, voir ce qu'il fallait faire pour l'améliorer, et je jugeais le retour à  rentabilité accessible sans trop d'effort. Certes, il en faut toujours.

Les jours précédents, étonné par le froid, j'avais consulté les prévisions météo, et vu depuis dimanche qu'en effet le val de loire, l'alsace risquaient d'être touchés.

Le 7 au soir, je dormis mal. Un pressentiment ? à 9H, le 8, un whatsapp du domaine, indiquant que le domaine était gelé, et que je serais rappelé en fin de matinée.

Entre 9H et midi, sous un calme apparent, et même voulu, je fus extrêmement nerveux, envisageant toutes les hypothèses. Bien sûr l'information manquait, aucun journal, aucune radio, et même internet...j'avais déjà noté qu'en ces circonstances, l'information urgente arrivait mal, ou pas du tout. Ce fut encore une fois vérifié. Il fallait aller a la pêche. La Bourgogne fut la plus rapide..

Certainement la matinée la plus longue de ma vie, même si j'ai souvent traversé des circonstances difficiles.. Dans ces moments là, le temps s'étire, dure, pèse, s'étale, comme s'il voulait donner le poids maximum.

A midi, c'etait clair. 5 ha bien gelés, une dizaine de plus touchés. Disons 500 hl, 100.000 €; pas assuré, et ça, je l'avais décidé, car l'assurance est bien chère, 13.000 €, pour des remboursements ridicules où il faut se battre...

Certes, ca ne rend pas les choses faciles en cette période, et la vie plus facile pour un ou deux ans. Mais fort de la conviction très profonde qu'à peu de choses près, 2020 eut été rentable, pourquoi ne pas affronter 2021 et ses difficultés inévitables.

Bien sûr, le soir, à la TV, je découvris cette France qui avait gélé, pas seulement la viticulture, mais les fruitiers, les betteraves, et même paraît il, les figuiers. Peu à peu, dans l'aprem, j'avais appris qu'il avait gelé aussi dans le Var, sauf à St Tropez, presque ile épargnée. Peut être aussi à Fitou, mais que le gel avait été général dans le val de loire, bordeaux, vallée du rhone, languedoc.

dans mon orage intérieur, le matin, je regardais les prévisions météo encore disponibles. Mattes était marqué à +4°C.


que s'est il donc passé ? eh bien, comme dans bcp d'endroits du coin, le vent a tourné, vers les 5 H, passant du marin au nord, et donc devenant plus froid.

Sic transit vinum urbis !! un coup de vent, un pet du ciel ! décidément notre monde devient vraiment dangereux.



dimanche 4 avril 2021

4 avril 2021 - MAIS OU SONT LES PAQUES D ANTAN ?

 Depuis le 9 mars, les choses n'ont pas été plus simples, mais l'avancement s'est poursuivi. Nous sommes maintenant dans les comptes de 2020, avant de plonger plus avant dans les choses commerciales, car en ce début, si les vins sont vendus sur le papier, l'argent part plus qu'il ne rentre.

et chose étonnante, 2021 semble ressembler exactement à 2020. Voilà déjà un an que les choses durent ! quels sont les secteurs qui tournent encore comme avant : l'immobilier, qq services type comptables,es, les ventes aux enchères,  mais combien d'autres a l'arrêt : tourisme, restauration, voyages, sans compter les impacts insoupconnés type trouver un container entre la chine et l'europe, sans  parler des vaccins !

 Néanmoins, le printemps revient, avec la vie éternelle, les jonquilles sont là, les rosiers aussi, malgré ces témpératures en bascule, et   une sote de nostalgie me revient, en voyant les changements de la Vie, en soixante ans.

 Le côté religieux des jours était plus marqué. Les vacances scolaires, certes, 2 semaines toujours. Mais une foule d'obligations que ma mère encadrait et marquait ! confession obligatoire - faire ses Paques - cérémonies diverses, avec l'église pleine, comme le jeudi saint, ou la procession des Pénitents, achats d'oeufs pour quelques connaissances et la maîtresse d'école. Les patissiers changeaint aussi leurs gâteaux, comme maintenant les couturiers font leur saison. IL y avait d'abord des brioches spéciales, appelées pantins, ressemblant à une silhouette humaine. Les etals s'emplissaient de nids, de gâteaux a la creme au beurre, ou s'égayaient des oiseaux et des oeufs. Les plus sages et les plus riches avaient parfois droit à des oeufs garnis, ou des cocottes, choses qui sont devenues populaires après 1968 dans la sté de consommation. Paques était aussi l'occasion d'un déjeuner familial, les familles des trois soeurs, soit de 13 à 22 personnes. Ma mère se chargeait habituellement des entrées (vols au vent en general), ou de la viande (civet). Paques aussi était la saison des étrennes pour les enfants, comme pour le Nouvel An. En général, 1F, voire 5FF, voire 10 FF, c'est à dire l'équivalent de 30 €. IL était aussi de coutume de toujours porter quelque chose de neuf pour Paques, et en general, c'etait chaussures ou veste. Mon père, un pull ou un costume nouveau. Ma mère, souvent un chapeau.

Pâques était aussi la saison, parfois, des morilles. Profitant de mes vacances scolaires, ma mère m'emmenait vers ses coins d'enfance, où, si la pluie et la chaleur avaient été suffisantes, il n'était pas rare de trouver de magnifiques morilles, tandis que pas très loin, un vieux train passait. La morille frâiche qu'on faisait simplement en omelette ou à la crème avait un goût incomparable.

 Plus tard, les expéditions se feront plus lointaines, soit vers la Vallée du Rhône ou la plaine du Forez. Sur les montagnes quelque neige coiffait les sommets. et peu après, vers les prés du chambon sur Lignon, c'etait de longues colonnes de ramasseurs de jonquilles ! Il y avait une sorte de coutume d'aller le lundi de Paques manger une friture d'éperlans sur la Loire, bordée de restaurants. Le cuisinier prenait sa barque au moment du repas, jetait ses filets, et revenait pour nous régaler. Jamais mangé qq chose d'aussi bon ! sans écolo !

C'est dire si aujourd'hui, covid ou pas, la vie est bien différente !!