dimanche 24 février 2013

DEGUSTATION DES 2012

Avant de passer à cette étape profesionnelle, je me dois de dire qq mots de vins dégustés au hasard de la cave ou du choix.


CLOS REDON 2007. Je n'avais pas touché à ce vin depuis un an environ, et il est devenu fabuleux, dans le sens "unique", un goût mémorable". Par chance, je l'ai goûté en public, donc ce n'est pas le fruit de ma seule imagination. Il a donc un peu moins de 7 ans, et révèle une note très subtile de raisiné, de camphre, qui loin de déplaire, évoque des Orients Inconnus.


CROZES HERMITAGE 1985, cave des vignerons de Tain L'Hermitage. Cela fait partie de mon fond de cave. Bouteille pas du tout abimée, une syrah encore. L'année de notre mariage. Vin donc de 27 ans. Le niveau n'a pas changé. C'est tout à fait le goût de la syrah animale de mon enfance, ce côté sanglier et terres, avec de rares arômes ternaires. Certes, on aimerait un vin plus puissant, mais je suis effaré que ce millésime, certes, très convenable, laisse aujourd'hui un vin rare, qu'hélas peu ont apprécié autour de moi..


ESSAIS MATTES 2010, syrah, pré et post malo. ah franchement, je pensais avoir atteint avec l'Apollon la quintessence, les limites de Mattes, mais cet échantillon me convaint que l'on peut atteindre encore meilleur. C'est là, notamment pour la post malo, "quelque chose de divin", mais restera t'il ainsi ??? sans doute un des meilleurs vins que j'ai bus. non seulement de Mattes, mais de tous les vins. C'est Mozart, me semble t'il, transformé en vins. Oui c'est la seule comparaison qui me vienne, et d'ailleurs, comme le clos redon 2007, je l'ai fini, en solitaire, devant la tv, dans la magie d'un chef d'oeuvre retrouvé.

Sur le plan technique, cela m'a aussi appris que la méthode bordelaise était la meilleure, même si par des tatonnements, je l'ai "retrouvée", en 16 ans d'expériences, de combinaisons...Des fûts neufs, de bonne provenance, un brûlage +, et entonner immédiatement après la malo, pour au moins un an, dans un bon millésime. Voila le secret.

DEGUSTATION DES 2012.

L'ayant faite en public (c'est à dire non seul, comme je le fais parfois), j'ai dû parfois galoper, et moins me concentrer. Inversement, c'est un point de vue plus synthétique que j'ai.

Quelques conclusions :

- Tout d'abord, c'est d'un haut niveau, homogène, pas de défauts, beaucoup d'arômes, un stalom réussi, entre un été médiocre, et un septembre trainard. Ce que j'exprime maintenant n'engage que moi. Ce qui est frappant, c'est aussi que les vins, à fin février, paraissent aussi "prêts" alors que d'habitude, ils sont ainsi en juillet aout, voire plus tard. Bref, ils sont dès maintenant buvables.
 
- Pour les blancs, pour moi sans conteste, c'est le viognier, qui n'est pas vendu, grâce à Dieu, et sera donc probablement embouteillé pour et par Mattes, qui me parait le meilleur, et de loin. Entre les deux chardonnay, j'hésite, mais je préfère la fraîcheur du sans fût. Le muscat est une vigne trop jeune pour avoir un avis définitif, mais c'est un vin "vu nulle part ailleurs".Quant au sauvignon, il me rappelle  les meilleurs sancerre.
 
- Pour les rouges, on en ressort toujours aux évidences simples........ce sont les syrahs, et de loin, qui ressortent en tête, dont notamment la cuve x..., produit d'anthologie, puis les grenaches, et le mourvèdre, qui a besoin de temps pour s'ouvrir. Tanins fins, nez intéressants, bonne structure, rien à dire. Les carignans, cépage local, me "parlent moins". Ces derniers n'ont pas la complexité des 2011.
 
Un dernier point, le ou les cabernets. Il se trouve que nous goutons ceci sur un cabernet franc de COULY DUTHEIL, un chinon, 2010. Ceux de Mattes cette année sont davantage "Loire" que "Bordeaux", déjà. Ensuite, s'ils sont très agréables, il leur manque la puissance par exemple du BF.
Il faudra donc envisager séparemment cabernet franc et sauvignon, d'une part, et d'autre part, attendre le plus possible les sauvignons, si on veut faire un élevage en barriques.
 
Le rosé est fin, provencal dans sa couleur claire, moins vineux, léger.

Bref, en filigrane de tout cela, on voit deja les directions à suivre, dans les prochaines années.


mardi 12 février 2013

DU CHEVAL, DES LASAGNES, et DU CHERCHE MIDI

Nous critiquons volontiers l'Ancien Régime, mais pourtant il avait mis en place, un système, amplifié par Richelieu et Colbert, qui nous valut des chefs d'oeuvre, et une garantie.

A l'époque, la fraude sur les métaux était grande, et pour s'en affranchir en particulier dans le domaine de l'Orfevrerie, les métiers étaient organisés, par maître, compagnon, apprenti. Cela valut notamment pour l'orfevrerie, l'ébénisterie, les tissus, etc

Cela revenait à garantir au client une origine, une qualité. Si des maitres sont restés fameux, comme Germain dans l'orfevrerie, Jacob en ébénisterie, c'est parce qu'ils avaient leur marque, leur poincon !! et que leur ambition était la qualité !!

Mais notre époque est "femme, bien fol qui s'y fie". Les meubles du XVIIIeme, dans les ventes aux encheres, valent désormais le même prix que des meubles IKEA de bois blanc...

Autre symptome, des bouchers osent vendre, et l'on ne sait rien des volumes, mais on imagine, du cheval à la place du boeuf....Et je serai curieux de savoir ce que contiennent certains vins que je trouve au hasard de mes achats !!

Oui, une époque folle...La rue du Cherche Midi, que Mauriac célébrait il y a 50 ans pour ses antiquaires et ses brocanteurs, voit aujourd'hui le dernier fermer boutique.

Depardieu va t'il y mettre une cave à vins ou un poissonier ?? Sic transit gloria mundi.

jeudi 7 février 2013

CHOSES ENTENDUES

Hier, en roulant vers Roissy, j'ai entendu par hasard une émission sur les amphores romaines, le vin vers Narbonne au temps de l'Empire Romain, et les trajets suivis par ces amphores, en partant d'un lieu, SALLELES d'AUDE, dont j'ai entendu parler, mais que la directrice de ce musée m'a donné envie de visiter. 20 ans, déjà, et je n'avais pas entendu parler de ce musée !!

http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir-quand-les-amphores-gallo-romaine-circulaient-aux-quatre-coins-du-monde-2013-0

Oui, la Narbonnaise était un pays de grands domaines, et sans doute Mattes en fut un, car il y eut des fouilles vers Grange Neuve, montrant une grande villa romaine.

Les exportations de vins de la Narbonnaise atteignaient alors (on le suit par les restes d'amphores) EXETER, en Grande bretagne, LYON bien sûr, mais surtout Rome. Mais encore plus curieux, on trouve vestiges de ces amphores dans tout le bassin méditerranéen, en Egypte, à Ephèse, à Beyrouth, et même en Inde, là où le Bouddha est supposé s'être endormi avant de commencer son périple.


Quel Grand Passé !!

Le soir, en revenant, j'entends que la balance commerciale française s'améliore - il est temps - et que surtout les deux grands postes bénéficiaires sont les avions et les vins !! On voit des présidents aller à Toulouse !! Quand en verra un s'intéresser aux vignobles et à la qualité des vins ? Je n'ose compter le nombre de ministres de l'Agriculture que j'ai oubliés...Oui, Pisani, toujours vivant parait il, et dont la famille semble avoir des vignes en Anjou, fut un des plus glorieux. Mais ensuite ? Edgar Faure, me semble t'il, peu avant 1968, poussa les vins du Jura. Depuis, "que d'eau, que d'eau..." Je me souviens aussi d'un maire de Carnac, en 1976, devenu ministre par la grâce du Prince, et qui parla de bibine. Et si Jacques Chirac a tant caressé le cul des vaches (notamment paraît il), que reste t'il de son passage à l'agriculture ? et pourquoi diable FM mit il Edith Cresson à l'Agriculture ??

Le dernier a l'air d'avoir la tête sur les épaules, mais que laissera t'il ?? sera t'il un nouveau Sully ?

Pour ceux qui veulent remonter le fil en souriant, wikipédia est là

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ministres_fran%C3%A7ais_de_l'Agriculture

Bussereau, l'amateur de Tintin, et surtout l'ami de Raffarin, Lagarde, maintenant au FMI, Hervé Gaymard...sic transit gloria mundi.