jeudi 29 octobre 2015

CYGNES BLANCS CYGNES NOIRS et CHOSES VUES, parmi d'autres

Les cygnes noirs sont les évènements majeurs, imprévus, surprenants, qui changent le cours des jours, ou le déroulement des évènements. Ils peuvent être bons ou malheureux, mais jamais neutres. Ils ne sont pas toujours immédiatement apparents, mais constituent dans les années suivantes un phénomène marquant.

Ils ne sont pas seulement une rupture, il faut aussi qu'ils soient imprévisibles, si bien que leur nombre est generalement faible. Les changements actuels en Chine sont pour l'instant le vrai cygne noir, avec la question de la vie sur les autres planètes. Un autre cygne (sans couleur pour être neutre) est en général l'élection des papes !! Jean XXIII, le concile, Jean Paul II, les murailles de l'Est, et la démission de l'avant dernier. Fukushima est le type même du cygne noir. avec l'assaut de Ben Laden sur les tours de N-York.

Les cygnes blancs sont plus fréquents, sans être nombreux bien sûr.  ils font parfois le bonheur d'un jour ou d'une heure. Aujourd'hui, j'en ai eu  deux, l'un étant le chiffre de la récolte 2015 de MATTES, le second étant l'ouverture - par hasard - d'une bouteille de CLOS REDON 1995 ! la première cuvée pure syrah de Mattes.

A l'heure du repas - justement alors que s'étaient manifestés dans la matinée des évènements imprévisibles, et curieux, et surtout invraisemblables, les petits canards,  j'ai noté ce jour : le meurtre d'un avocat par un autre avocat dans un palais de justice, et en deuxième, un ex chef de l'Etat renvoyé dans ses foyers par le vote des électeurs, et qui s'évertue à faire comme si, surtout en lointaine Moscovie, il était encore Chef de l'Etat !! bref, dans le temps, à Charenton, on enfermait pour moins que cela. Donc à l'heure du repas, qu'est ce qu'on boit ? Nous avions bu plutot des horreurs ces temps ci, envoyés par correspondance, système moderne sans trop de sélection, sauf un très convenable st estephe. Qu'est ce qu'on boit ? monte qq chose de vieux, de pas mal, type une sabran avant 2005. Le dîner semblait simple, mais bon, un filet de porc (3° jour) d'un bon charcutier, avec des champignons.

La main innocente, ne voulant sans doute pas trop chercher, prit dans le casier "a boire" la dite bouteille. Certes revêtue d'une bonne couche de poussière et de charbon, mais lavée à grandes eaux, toujours très présentable.

Le bouchon est intact, le niveau est intact. Ah quelle impression, en buvant. J'avais le souvenir d'un vin bien fait, mais un peu maigre, un peu squelettique...là, ce fut une vraie vision à la Padre Pio, la ste Trinité réunie. Moi qui suis un peu faible sur l'odorat, a cause d'une sinusite persistante, je sentais bien présente une odeur indéfinissable et rare, de cave propre, de bois, de fruit mûr, de feuilles. La bouche aussi a un bouquet nuancé, complexe, de la syrah de mon enfance, unique. Enfin, ce gout se prolonge longtemps, longtemps........bref, tout à ma vision, j'ai bu trois verres de suite !!!! Madame n'a pas aimé pour sa part (dès que les vins ont plus de dix ans, elle saute du train !! alléguant des principes hygiénistes britanniques, et des considérations sur la cave). Bref, un vin de 19 ans !!! c'est vrai qu'il n'était pas quelconque, car il eut le coup de coeur du Guide Hachette pour les corbieres, et que l'âge n'est pas tout, car un vin type 1993, ou 1989 cet été ne m'ont pas donné le même plaisir.

Quelle surprise de découvrir ce petit canard enfoui !! Finalement cette année aura été riche en bouteilles ouvertes et uniques surtout : un Pontet Canet 1985, un Montus 2010, et ce vin !!! J'espère que le sauvignon 2015 rejoindra ce trio d'exception, un jour ou l'autre.

Chut, laissons passer les cygnes en silence.




samedi 17 octobre 2015

17 Octobre 2015. DEVOIRS DE VACANCES

La vie du vigneron, ou plus simplement de l'homme des vignes, est loin d'être simple. Loin d'être un Pierre Arditi qui accumule et boit les meilleures bouteilles, et dit tout son plaisir, il est à l'autre extrêmité, gémissant, redoutant, craignant, et se plaint. Le temps est il au vent ? combien de casses....Le temps est il beau ? mais cela va t'il durer ? la pluie peut le rejouir ou l'inquiéter. Les maladies aussi, même si  tout cela reste hors de sa portée. Mais va t'il vendre son vin ? a un bon prix ? aura t'il des stocks ? quand embouteiller ? la banque fronce le sourcil ? le marché US ou  chinois déprime ? autant de facteurs, outre le fisc, les douanes, les voleurs, qui grattent quotidiennent son épiderme sensible !!

Certes, cette paranoIa est sans doute facteur de caractères, et d'appellation. Les champenois - dont je connais peu de représentants  directement , mais que je croise parfois dans les bons restaurants discrets qui jalonnent leurs vallées - doivent être des gens heureux. Mais en Corbières, la dernière appellation de France, que de larmes jusqu'a présent  !!

Bref, l'année viticole se finit, et je vais regagner mes quartiers d'hiver, Paris. Curieusement, je quitte ici alors qu'arrivent les nouveaux vacanciers de Toussaint.

Mais si le vigneron a des craintes, parfois a t'il des récompenses, ou plutôt des satisfactions. A midi, pour déjeuner, j'en ai éprouvé une grande en ouvrant sur un magret au poivre vert, de bonne nature, une bouteille de CHEVREUSE 1998. A vrai dire, je cherchais un vin du Minervois que j'avais acheté, mais l'absence d'électricité dans la cave vénérable m'a découragé, et en outre je pensais qu'il fallait boire ce vin avant qu'il ne soit devenu imbuvable, par son grand âge/

Oui, un vin très frais, faible en degrés, 12°5, mais bien coloré, le bouchon peu abîmé, un bouquet extraordinaire, la queue de paon en finale, je ne saurais le décrire précisément, charnu, vif, délicat, il est marqué par la syrah, mais elle ne domine pas, la bouche est nette, le nez typique d'un vieux vin mais non passé, riche de mille arômes, et très long en bouche. 1998 fut une très bonne année viticole, hélas marquée par le décès de ma belle mère quelques jours avant la Toussaint.

Est ce à dire qu'un vigneron boit toujours des bons vins ? Hélas, trois fois hélas, combien de m........dirait JP Coffe !! Par conscience professionnelle, et aussi pour suivre la notion marketing du benchmarking, je me suis astreint cet été, comme chaque année, à boire des vins dont j'ai entendu parler dans la région, ou goûtés au resto, ou dans les rares cavistes de la région....ou aussi les grandes surfaces..........

J'ai honte de gaspiller, je suis auvergnat, mais souvent, trop souvent, des vins sont imbuvables, ou pas du tout bien faits. pour être plus juste, disons qu'ils ne sont pas à mon gôut, mais bien souvent, je ne déguste pas seul, et je le fais en plusieurs fois.......ma pire séance fut dans le voisinage de Mattes, dans un resto dont la nourriture est plutôt bonne et appétissante, mais dont les vins sont une pitié pour la plupart, sauf peut être le ROCBERE en blanc. Pourquoi une telle fatalité ? pourquoi de telles merdes ?

Et ce qu'il y a de plus étonnant, en cherchant bien, ce n'est pas une question de prix. Des vins à 18 € peuvent etre des horreurs........mal boisés, ou manquant de maturité. Ni la provenance, super marché ou caviste ou achat direct. 









Pour faire simple et court, je ne nommerai pas les bonnets d'âne, dont certains ont pourtant des caves modernes, et un grand nom. 

Dans ce qui est bon, 
en blanc, un monsieur de Luc sur Orbieu, mais qui vient d'abandonner le métier. M. LAGARDE.
en rosé, avis divergent
en rouge,
hors concours, Montus 2007 un madiran excellent, mais riche et puissant.
ensuite, le clos Bagatelle de St Chinian, vin trouvé chez Carrefour la Crau à 5.80
le Chaeau St Esteve.

Et examinant pourquoi ces deux sont les meilleurs, je pense que leur éncépagement est varié, peu de carignan, et les vins sont murs.

A votre santé.





dimanche 11 octobre 2015

BILAN VENDANGES 2015

C'est en relisant l'article précédent que je prends conscience combien les vendanges ont été courtes cette année, et meme aurait pu l'etre plus encore, si nous avions eu les cuves adaptées.

En effet, commencées le 14, elles étaient terminées le 1°0Ctobre, à 18H, sans incident majeur, sauf le grillage du réfrigérant, et qq pannes. Donc un peu  plus de 15 jours, là où elles pouvaient s'etirer facilement sur un mois.

Surtout ayant trainé sur le coin, au sens large, je vois qu'ailleurs, type Gaillac, St Chinian, Herault, les vendanges sont finies depuis longtemps !! le beau temps pourtant aura marqué ces vendanges, et je pense qu'elles seront au final très satisfaisantes. Inquiétudes : la mortalité de vignes. Certaines ayant juste 20 ans sont deja en depérissement. Une vigne désormais ne dure plus 30 ans, sauf le carignan..mais...........ceci est une autre histoire.