mardi 26 juillet 2016

23 JUILLET 2015.

Bref saut a Mattes où règne comme partout une chaleur assez forte, dès le matin, et tard le soir. La vieille maison, pourvu qu'on la laisse ferméé entre 9 H et 21 h, garde le frais reposant. Le but principal est d'accueillir un importateur japonais, jamais rencontré, même si nous travaillons depuis 20 ans avec lui.

Ceci a été l'occasion de goûter des vins anciens, type MILLENIUM 2000, ou CLOS REDON 2005, ou SABRAN 2004, bref au hasard, dans les mêmes conditions d'endroit et de température que les vins plus récents, type CHEVREUSE 2013, CLOS REDON 2015, ou même SABRAN 2015 à venir.

Deux satisfactions : les vins vieux ont bien tenus, et se sont bonifiés. Curieusement, parfois. La SABRAN 2004 a des notes empyreumatiques, alors qu'elle n'a pas connu le bois ! d'ou vient ce raisiné ?

Enfin, sans nul doute, les vins récents sont meilleurs que ceux d'il y a dix ou quinze ans, le chevreuse 2013 contre le millénium, les clos redon entre eux, le 2015, me paraissant être largement supérieur.
La Sabran est plus sujette à des variations, et le goût ou le profil ne sont pas toujours les mêmes. De tous, c'est l'APOLLON 2011, une pure syrah en barrique qui domine, et meme contre le Millenium.

Troisième, peut être marketing ou d'amour propre, à des yeux "ouverts", sans préjugés, les vins en barriques sont incontestablement sans comparaison avec les vins non en barriques, sauf peut être le cabernet sauvignon.

Bref, nous avons oeuvré dans la bonne direction , mais il faut encore mieux et plus grand. Travailler sur les assemblages, l'élevage en cave, le raffinement, la touche qui fait que tel vin est inoubliable.







et ce qui ne gâche rien, et rend le boulot moins ingrat, est que PORTEL a depuis un patissier d'excellence, avec des choses qui valent bien HERME ou DALLOYAU sans en voisiner les prix. Bref, la région se développe, et veut aller du col. Continuons le combat.

samedi 9 juillet 2016

4 juillet 2016 - RETOUR à MATTES

Le dimanche 3, la France n'avait pas encore commencé sa transhumance. Marseille était désert, la Camargue aussi, c'est donc assez tôt que nous arrivâmes à Mattes.

Qu'est ce qui fut frappant ? tout l'arc méditerranéen, sans doute de Nice à Perpignan, est sec, très sec, et cela rappelle 1989. La chaleur est là, avec 35° à Montpellier, sous le vent dit du Nord, et 32°C, à Mattes.

Les vignes sont certes belles, mais l'année dernière, il pleuvait fréquemment, et la température dépassait rarement 25°C. Pour une fois, la chaleur est plus forte que sur la Cote d'Azur.

Tout est calme, sans luxe, et avec seulement la volupté des yeux. Le palmier bleu planté en 1996 commence à grandir, même si ses frères jumeaux sont bien courts. Mon cèdre, dopé par l'or brun, a entamé sa montée. Certaines plantes ramenées de Hyeres se sont enfin acclimatées, par exemple les lantanas, pourquoi pas bientôt un bougainvillée ?

Mais surtout le toit est fini. C'est une des pièces les plus importantes de ce puzzle de rénovation entamée il y a trente ans. C'est un peu plus de 400.000 € (non actualisé) dépensé au fil des ans, pour redonner aux batiments leur apparence et la beauté de la Pierre, mais aussi leur fonction. Il reste encore a faire, notamment un toit, l'ancienne écurie, les gites à améliorer, un nouvel hangar, mais "le fait n'est plus à faire", suivant une expression oubliée.

J'ai aussi vu - meme s'il reste à faire - que les gîtes prenaient tournure. Que de changements depuis 1996, quand je fus autorisé à les voir pour la première fois. IL fallait bien que le mal fut grand et profond pour qu'on me mit le nez dedans.

Deux raisons à ce voyage : des acheteurs chinois font une tournée, et la Chine est ce que la Californie en 1850, à l'échelle 1000. Bref, il faut y etre.





Il fait chaud, tres chaud en sortant de Lastours, 35°C. Ce dont j'ai pris conscience, à l'unisson de Madame, c'est que les Corbières avaient fait d'énormes progres, autant que Mattes, au moins ceux là, et donc que la retraite s'éloignait, comme un mirage dans le désert.

 L'apres midi, visite des gîtes et divers achats.
Mardi matin, deuxième raison d'être là. La récolte 2015, la regouter cépage par cépage, cuve par cuve, et voir ce que l'on peut faire : quels assemblages, quels volumes.

La chaleur des vins ne facilite pas le travail. Mais je juge le lot de cabernets magnifique. Après, plusieurs assemblages me semblent intéressants, sans être exceptionnels. Il faudra regouter le lendemain, et sans doute bientot, avant d'embouteiller.

Mon principal combat cette semaine fut d'obtenir tel Don Quichote contre les moulins à vent qu'un groupe important fasse un virement !!! L'administration est parfois plus simple. Parfois, pas toujours.
Mais j'y suis enfin arrivé.

Ouf, retour dans la maison du Sud, embouteillages géants à Marseille et Toulon, par 35°C. Enfin, le chat s'arrête de gémir, les cigales chantent.