samedi 30 septembre 2017

FIN DES VENDANGES 2017

Elles ont été terminées hier, par le cabernet sauvignon, comme il se doit. Que peut on dire à ce jour ?
Le millésime 2017 aura été marqué par deux choses : un gel sévère qui a affecté, même à Mattes, les cépages précoces. Environ 8 ha de syrah ont été touchés, dont 4 totalement. Le deuxième point est une sécheresse sans exemple de fin avril à ce jour !!! par chance, les réserves profondes aquifères étaient là.

A cause du  gel, la baisse de volume est d'environ 300 hl sur les seules syrahs. . L'impact de la sécheresse est plus délicat à observer, car 2016 fut déjà une année sèche. mais on peut regarder ce que donnait il y a quelques années un ensemble de parcelles assez anciennes. par exemple le grenache. ou des parcelles individuelles, comme le chardonnay, le viognier, etc.

On peut estimer a 15 % la perte dûe à la seule secheresse. Curieusement des parcelles n'ont rien donné, type muscat, d'autres légèrement plus, le chardonnay, d'autres beaucoup moins : viognier, avec une production divisée par trois.

Il a manque les pluies habituelles de l'été, comme en Provence. Alors que le Bordelais, le Val de Loire, la Bourgogne, voyaient passer des pluies frequentes.

Les températures ont été aussi en dents de scie, avec des épisodes très chauds (37°C le 22 juin), et d'autres très frais, notamment au moment des vendanges.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives de cette récolte, notamment sur l'adaptation de chaque cépage à notre domaine, mais elles seront nécessaires.

Point intéressant : à mon avis, les parfums de la cave, en fermentation, ont été les meilleurs et les plus intenses de ces dernières années.

dimanche 10 septembre 2017

METEO, AVENIR, VENDANGES

Aussi loin que je me souvienne, c'est à partir de 2001 que la météo a vraiment changé à Mattes notamment, et ailleurs. Oui, le vigneron suit bien sûr, surtout quand il est loin, le temps qu'il fait, qu'il a fait, qu'il va faire, et sur une longue période.

De 1985 à 2000, je ne me souviens pas d'année très particulière, au moins pour le printemps et l'été. POur ce qui est des vendanges, les automnes étaient en général beaux, avec le fameux orage du 15 aout. Je me souviens par exemple de septembre 1996, qui fut magnifique !! peut être parce que le Pape visitait la France :) . Au contraire, les vendanges 1997 furent marquées par un crachin mouillant, dès début septembre. et plus tard, des inondations. Inondations mais post vendanges en 1999, très importantes.

2000 marqua le début des étés chauds et secs, notamment 2001, 2003, et surtout, ce qui est plus frappant, de brusques sauts de température ou des refroidissements, ou en toute saison. 2015 par exemple fut un été pluvieux, et les vacanciers ont dû souffrir. 2016 et 2017 connurent des étés très secs, une seule pluie a Mattes le 14 août, triste résidu des orages d'antan. Et surtout la température peut varier très vite. Je me souviens des 38° atteints trois jours de suite vers le 22 juin. Et que dire d'aujourd'hui, des 16°C à 11 h, alors qu'il y a moins de dix jours, il faisait 30°C.

La vigne est une plante de secheresse, elle est née en Turquie. Mais elle aime un temps régulier, sans grosses variations. Cette année, pour la première fois, Mattes malgré sa position près de la mer, privilégiée, a connu un gel important sur une surface étendue. Je me souvenais d'un seul gel, limité. Bref, ma question est : alors que la vigne avait trouvé une localisation optimale dans le Languedoc depuis les romains, est ce que ce principe est à remettre en cause ?

Il est difficile de délocaliser un vignoble, c'est même impossible. Mais mes observations m'inquiètent. Dans le Var, par exemple, le temps a lui aussi changé au fil des années. Le vent était jadis absent, les températures maximales de toute la france entre le 14 juillet et le 15 aout, là aussi des orages d'été marquaient la saison, qui se terminait le 29 aout par quelques jours de fort mistral, et l'automne s'installait plus frais.

Depuis quelques années, ce scénario n'est plus le même. Paris a plusieurs reprises fut bien chaud que le Var, et même le Cotentin que Nice. Mais aucune pluie, et un vent quasi permanent, changeant deux fois par jour. La température a été régulière en été, sans excès marqué, sauf fin aout. et depuis elle a chuté brusquement.

Dans ce département, beaucoup de vignes sont irriguées. Mais je me demande si c'est un investissement judicieux, car cet été, ce sont les vignes irriguées, aux racines moins profondes, qui ont semblé souffrir le plus par leur feuillage. Mais pour l'instant, aucun chiffre ne vient pour conforter ces impressions.

Bordeaux semble, de loin, avoir connu tout ensemble ces épisodes de froid, de chaud, de chaleur, de pluie.

Mais ou sont les neiges d'Antan ?

dimanche 3 septembre 2017

VENDANGES CODE DU TRAVAIL

Dimanche calme, le mistral est tombé, le ciel est lumineux. Les vendanges ont été semi décevantes pour les blancs, nulles pour le muscat, divisées par trois pour le viognier !! mais il est encore trop tôt pour se faire une idée générale.

C'est le Code du Travail, qui aura épuisé ma patience cette semaine. Excès des uns, cris des autres !! C'est vrai qu'il faut simplifier autant qu'il est possible ce monument, ce millefeuille indisgeste. Cela certes ne doit pas conduire à un écrasement des faibles par les forts, mais au soir d'une vie de travail, ou j'ai été à la fois salarié et patron, qu'en dire ? uniquement sur le plan pratique.

Patron, je n'ai eu qu'une fois à licencier un individu, d'ailleurs capable professionnellement, mais caractériel au possible. L'animosité entre le chef d'équipe et lui avait rendu le climat impossible, j'allais dire pour des bêtises, c'est à dire un sécateur !! qui de l'ouvrier ou du patron devait fournir le sécateur que parfois on utilise. Le régisseur soutenait que chacun doit avoir son sécateur, lui le refusait.

Je tentais longuement de calmer les choses, allant même jusqu'a avancer l'argent d'une voiture qui allait être saisie. Mais les choses empirèrent, le salarié se mit en arrêt maladie, a son retour, la médecine du travail, pourtant obligatoire, ne voulut pas se prononcer sur le type de travail qu'il pouvait ou non assurer, et au bout de quelque temps, je dus prononcer le licenciement. Malheureusement, il saisit les prudhommes, et avec un bon avocat, me fit condamner à l'époque à des dommages devant la cour de Montpellier, dont j'appris plus qu'elle etait systématiquement favorable aux salariés. 90.000 FF à payer. Mais quelques mois plus tard, cette personne eut un accident mortel.
 Mais je dois reconnaitre que ce litige empoisonna ma vie pendant deux ans, malgré ma bonne volonté initiale et pour une chose absurde. et je mesurais le poids des avocats de tout poil.

Comme salarié, au bout de 30 ans, alors que mes ventes atteignaient 5.000.000 € et les profits nets plus d'un 1.000.000, et faisaient marcher la boutique  Europe, je fus licencié en 2008 pour des raisons obscures, qui tenaient sans doute à la jalousie de certains incapables, mais bien placés, et à ma volonté d'indépendance que j'entendais préserver. Nul licenciement après des années d'harcelement ne m'a pas paru aussi absurde et inutile, car j'aurais été prêt à négocier tranquillement. Il n'en fut rien. Je savais qu'au contraire de Montpellier, aller devant les prudhommes de Paris n'aurait servi à rien, car l'avocat - a noter qu'ils travaillent à 95 % pour les entreprises et très peu pour les salariés - m'avait dissuadé de demander plus de 50.000 €, ce qui me paraissait négligeable compte tenu du dommage à cet age.

Mais je connaissais mes atouts. La partie japonaise, venue spécialement deux fois du Japon, n'offrit rien. ne formulait pas, n'avancait pas. Leur avocat, un célébre cabinet d'audit, un des big five, ne formulait rien de plus. Rien n'avancait.  Arriva la veille de mon dernier jour.. Mon avocat devenait pessimiste. Tout le monde était absent d'Europe. Personne n'était joignable. J'avais 3 bombes atomiques. J'en lâchais une, par mail à 10 H, que compte tenu du décalage horaire , le Japon ne pouvait pas "traiter" le même jour. Mais à 17 H, mon avocat m'appela : j'obtenais une capitulation sans condition, allant au delà de mes espérances initiales, et bien au delà de ce qu'entrevoyait mon avocat, qui ne fit pas grand chose, sinon de s'entremettre, et toucha pourtant 14.700 € d'honoraires.

Ces deux histoires me font dire que la matière est électrique, parce que les gens ou interlocuteurs sont de mauvaise foi et que les procédures sont hasardeuses, très hasardeuses. Le droit ne pouvait pas grand chose pour moi. Mais un an fut perdu en discussions inutiles. Je ne connais pas le détail des sommes payées par l'autre partie en charges, voyages, pertes de clientèle, avocats, mais ca depasse sans doute 1.200.000 €. Bref il eut été plus convenable, et rationnel de me laisser filer jusqu'a la retraite !! mais tout est affaire d'humeur dans ces histoires, et d'amour propre.

Je me dois de raconter une anedocte qui me fit longtemps rire. Le jour ou HITACHI me fit part de ses volontés lointaines, je rencontrais pres de moi LASPALLES. Presque un an plus tard, allant chercher le cheque, et quittant la maison, il repassa, tel un démon souriant de l'histoire.