vendredi 2 février 2018

HIVER 2017 et tourments ordinaires !!

Deux mois de date à date, pas vraiment de la vigne, mais certainement la vie du vigneron, telle que je ne l'imaginais pas, et que je la traverse. Une foule de souvenirs, d'épreuves le plus souvent, d'observations, dans beaucoup de domaines, de bas en haut, de gauche a droite.

1°) Tout d'abord, les ventes de fin d'année, qui sont relativement importantes pour le chiffre d'affaires, car elles se concentrent sur une courte période, dont, a priori, on ne sait rien à l'avance. Y aurait il un effet Macron par exemple ? ou des neiges sur les routes empêchant les livraisons ?

Cela tient aussi aux vins qu'on peut proposer, aux nouveautés. au total la fin d'année, presque 1000 caisses expédiées en France. Ce n'est pas mauvais disons.

Mais le chiffre d'affaires est en baisse, car forcément la récolte 2016 étant basse..nous avons eu moins à vendre, et les prix n'ont pas bougé.

2°) ensuite ce fut l'angoisse de l'indemnité assurance climatique, Groupama. Rappelons les chiffres. Les vignerons sont invités à s'assurer contre les risques climatiques en tout genre, secheresse, gel, etc, grêle bien sûr. Tout cela part d'un bon principe.

Nous étions assurés pour 360.000 € au maximum, soit la valeur de la récolte en vrac,  un cout de 6500 €. En 2016, le rendement a baissé, par suite de la sécheresse, de 20 %, soit 400 hl. Indemnité O.
2017, sécheresse identique plus couplé à 8Ha gelés, soit 400 hl, supplémentaires perdus. Indemnité 23.000 €, soit l'équivalent de 150 hl, pour une perte de 800 hl...

Ce qui est le plus étrange c'est le papier que l'on recoit pour arriver à cette somme. Je défie quiconque fut il normalien polytechnicien macronien d'y comprendre quoi que ce soit, et d'expliquer la facon de calculer.

J'en ai la confirmation, quand l'esprit fatigué, j'appelais la centrale telephonique pour avoir la confirmation. apres x minutes, environ 20 mn, la conseillere y perdit et son latin. Je recevrais le lendemain par mail le principe de calcul !!!

3°) le troisième poids, terminant l'année avec peu d'argent et peu de stocks, était de planifier une trésorerie pour l'année 2018. Forcément, être indépendant n'est pas simple, car les rentrées sont aléatoires. Je viens juste, ce 2 février cher à mon coeur, d'achever l'exercice, après moults nuits blanches et calculs. A peu de choses près, 2018 sera comme 2018. Mais autre inquiétude, il fait tjours sec dans le sud, donc petite récolte probable. Et l'assurance est passée à 10.500 €

4°) le 22 décembre, avec la famille de l'agent US, je goûtais les bruts de cuve de la récolte 2017. Il fut satisfait par le rosé !!
Pour ma part, j'ai noté que les grenaches étaient bien foncés et fruités, les cabernets superbes, les syrahs homogènes, et le carignan tourne meilleur au bout de quelques jours.

quelques jours de faux repos (obsédé par la trésorerie 2018)

5°) rentrée, de mémoire, le 3 Janvier.

une cocasserie tout d'abord. la Direction Départementale de l'Agriculture (ou de l'Environnement) nous fait un courrier salé concernant 4 petits panneaux signalant, sur nos terres, l'entrée de Mattes.
Ou la vertu va t'elle se nicher ?

Je lui répondis assez vertement !!!

Il semble d'ailleurs que nos fonctionnaires - qui ont été incapables de retrouver l'escroc nous ayant volé 8.000 € de vin il y a deux ans, alors que je donnais son adresse, son nom, et tout, - aient du temps à perdre. Un mien cousin vient d'être mis en demeure pour détruire une digue (rivière)..au motif que cette digue empêchait la remontée des poissons !!!
Cette digue a au moins 100 ans d'existence, et fut probablement solidifiée par mon grand mère. Or je peux certifier qu'en 1960-1970, avant que tous les francais ne chient dans les rivières de montagne, je veux dire à l'heure ou les rivières étaient pures,  cete rivière abondait en amont de poissons délicats comme la truite, et tout ! qu'on pechait à la main ! c'est dire l'abondance.

un pensum plus sérieux, la vente des cépages. faute d'un marché transparent - pas de bourse, pas de demande visible, pas d'offre visible, des statistiques en retard, c'est comme pisser dans un violon. c'est a à dire au hasard. cela avantage naturellement les négociants qui sont peu nombreux, disons 5, et font leur loi dans cette jungle. O macron stupide qui pense que l'angélisme va apparaître spontanément dans les relations négociants - GD - producteurs !! normalement, avec une récolte en baisse de 20 % sur tout le languedoc, les prix auraient du monter. Ils ne bougent pas !!!!

Et le cabernet excellent de Mattes part à 95 €, alors que si Rabelais le baptisait saumur champigny, ou bordeaux , voire medoc, il vaudrait dix fois plus au minimum. Dire que le Languedoc cherche encore à parler appellations, comme si on poussait la poussiere sous le tapis !! les grands pays viticoles, en expansion, n'ont pas ce systeme anti intelligence et gout.

6°) autre pensum, qui ne fut pas le moindre...une négociation commerciale avec des chinois particulièrement retors pour le moins.

Comme l'épisode n'est pas fini, attendons pour le dessiner. Mais j'ai appris à tenir tête , à bien compter, et surtout à voir que ce j'appelle Blanc peut être Gris pour un Chinois voire même Bleu. Bref, la vision du Monde est pour le moins très particulière. Je comprends pourquoi les grands groupes ont des problèmes en Chine, cela ne doit pas être "écrit" tous les jours. Il faut être capable de gérer l'inconcevable, par exemple qu'un transfert annoncé "clairement" ffait le 24 ne l'est pas encore le 31..et le sera peut etre jamais. Bref, Tintin au Tibet, si j'ose dire !

7°) dans cette tempete, il a fallu suivre aussi les salaires, les plantations, faites sur 4 ha très tôt cette année,

8°) qui dit plantation dit investissement, et donc en general demande de prêt...mais je raconterai cela dans un autre épisode, qui en dira long sur la banque dite de demain, et le bon sens pres de chez moi.

9°) bref semaine dure, que je clos sur une satisfaction, si j'ose dire, après avoir re gouté cette semaine un 2011, puis un 2008, puis un Mattes hors d'âge, probablement 1980. Celui ci imbuvable, mais le bouchon en bon état. Il était signé Benjamin Louis, maison qui a disparu, et qui vendait beaucoup le Mattes sur l'Allemagne, dans les années 1960-1980. Tout a été balayé, tout a changé.

Oui, une satisfaction, comme trois ou quatre dans une vie. En 2011, j'avais dit que la cuvée Chevreuse servirait à rénover une chapelle du même nom, près de cette ND des Landes, qui fait parler d'elle. Peut être cette chapelle a t'elle contenu le "Salvator Mundi" qui fut fameux ces jours ci, et dont j'ai retrouvé qu'il appartint en 1865 au Baron de Lareinty, enterré là, mais avant tout cette chapelle est très belle. Eh bien aujourd'hui, le toit a été refait, et j'ai reçu les photos aujourd'hui. Peut etre un jour cette chapelle retrouvera t'elle sa totale beauté ? je l'espère. Nous avons encore les objets religieux, et une Vierge très belle.

Mentalement, je calcule que en moins de dix ans, j'aurais fait refaire sans doute 1500 m² de toit.





 Je pense que dans quelque temps, une association sera créée, pour permettre la remise en etat de la chapelle, avec déduction fiscale.

Cela me fait penser que je n'ai pas fait de déclaration de travaux ni demandé de permis de construire.

10°) un mien ami m'avait fait remarquer que Mattes n'était pas sur la table des restaurants parisiens, ni fameux etc. Je vous l'accorde, Monseigneur.

Il me citait le château de Caladroy. Mon adrénaline fit le reste. Toujours est il qu'en examinant ce domaine, je trouvais une pepite, qui se révélait être la solution à un probleme insoluble depuis 4 ans.
Je ramassais la pépite, et aux beaux jours, je la ferai mienne.