lundi 30 novembre 2020

30 NOVEMBRE 2020 DEUXIEME MI TEMPS OU TEMPS DE L AVENT !

Cette fois, l'hiver arrive !! restant dedans, je m'en rends moins compte. Il paraît que la vigne pousse encore dans le Midi tellement la température est douce. A Paris, je me rends compte de réalités bien différentes...

Certes, les ventes de fin d'année sont légèrement moins bonnes que prévu, même s'il reste encore 3 semaines pour remplir la hotte du père Noel. Mais cette fois, plus que gémir sur l'air du temps, et il y aurait bien des raisons, je me contente d'ouvrir les yeux, tel JOB sur son fumier, de noter, de réfléchir, et de voir. 

 Pourquoi les ventes de champagne sont elles si basses cette année ? y a t'il eu abus sur les prix ? quand on sait que le prix de revient est de 6 ,80 €, on peut s'imaginer que le Proseco, Cava et autres prennent des parts de marché...

Mais cela est plus général...samedi soir, je lisais que l'Italie, certes avec le support de tous les restaurants italiens dans le monde, exportait 35% de sa production de vins !! que l'Espagne, dont la production était presque nulle en 1970, exportait maintenant 28 % de la sienne, devenue supérieure à la francaise, longtemps la première du monde, maintenant seulement la 3°, et exportant seulement 21 % de la sienne. Mon Dieu, mais que font nos chefs, délégués, et comités en tous genres ????

Mattes, loin d'être un modèle, exporte plus de la moitié de ses bouteilles, et indirectement, par ses négociants, plus de 80 % de sa production.

Non, non, ce n'est pas uniquement par mon action. En 1980, Mattes exportait déjà autant en Allemagne. et nous produisions alors deux fois plus.  Il me semble que bien organisée, notre région pourrait exporter 80 % de sa production, et re ouvrir une prospérité régionale disparue.

Quand je fais un peu le bilan de cette crise corona, et de son impact sur Mattes, j'observe des faits très différents, ayant chacun une conclusion différente.

Ainsi, plus à cause de la crise du vin que du corona, nous avons dû distiller 400 hl de vins. Soit une perte comptable de 24.000 €. mais c'est le corona qui a provoqué la distillation. Donc a épuré le marché. Inversement, dans une période comme celle ci, avec pas mal de blocages, les ventes bouteilles ont assez bien marché, les exports aussi. seule la restauration que vous avons commencé à développer et le caveau ont connu des ventes moindres, avec 20.000 € en moins.. Au total, nous avons dû nous endetter, diminuer nos investissements, mais a ce jour, sans casse majeure. La difficulté majeure à ce jour est le manque de visibilité, et donc d'entreprendre les actions adaptées, de les planifier, de les lancer.

Faut il par exemple refondre tout notre site internet, coût estimé 5.000 € pour couvrir l'Allemagne et les pays parlant anglais ? faut il monter en gamme ou au contraire, aller vers des vins plus simples, moins cher, et aussi bons, tel le cabernet franc ? faut il avoir des prix limites sur les marchés export pour gagner des positions ? ou pousser encore plus la qualité ? ce qui veut dire plus de barriques ? faut il aller sur les marchés blancs, les seuls à se développer actuellement ? faut il mettre en oeuvre ou se préparer au Bio ? on voit que les questions sont nombreuses, complexes, et demandent une analyse poussée. Faut il faire de l'évènementiel ou suivre son intuition ? plus concret encore, suis je dans le bon chemin ou a côté de mes pompes ?

En 1989, il était relativement simple de penser "ventes en bouteilles" plus qu'à la cave coopérative, planter de la syrah au lieu du carignan, bref se développer. aujourd'hui, et surtout demain, que convient il de faire ? que peut on faire ?

 Va t'on vers un monde semblable a celui du luxe, c'est à dire quelques bouteilles fameuses à 5000 € la bouteille, comme la Romanée Conti ? ce qu'on fait LVMH et HERMES dans leurs spheres ? ou faut il viser une diffusion large type AMAZON ? difficile sans boutique et sans maîtrise des couts de transport. Dans tous les cas, il convient de viser l'EXCELLENCE.


Fichier:Rembrandt - Jeremiah Lamenting the Destruction of Jerusalem -  WGA19091.jpg — Wikipédia