vendredi 19 août 2016

DU SEJOUR DANS LES CORBIERES

Il a commencé le 8 aout, et se finira bientot (écrit le 19 aout). Qu'en retenir ? Plusieurs choses, sur des plans différents. D'abord, pas de pluie, à la différence des années précédentes, et même pour le 15 aout. Ce matin, le ciel est lumineux, calme, juste la toile du vent. A 7H30, la température est de 18°C et l'humidité se condense.
A Port la Nouvelle, où j'ai fait une escapade matinale, hélas le poisson n'est pas arrivé, pas encore arrivé. Revenir bredouille, en notant qu'on peut stationner à l'aise, très à l'aise, même sur le port. Pris un café et un croissant (certes industriel) pour le prix "espagnol" de 1.30 € le tout. Alors qu'a Paris, un café seul se paie 2.50 et le croissant au moins 1.50 sinon 2.
Je regarde les boutiques en face, le vin notamment, des prix incroyables, le litre à 1 € en vrac, la bouteille à moins de 2.50 €. Et tout le monde semble encore au lit !
Les vignes, je les ai vues hier, et j'en ai vu d'autres, notamment vers la Palme et Fitou. On voit de tout, de tres belles, rares,  jusqu'aux plus qu'en triste état, voire incroyables. Au delà de l'eau et du travail, j'y vois surtout le signe que dans quelques années, beaucoup de parcelles seront abandonnées ou vendues, donc que la vigne n'est pas attractive ou rentable ici, si l'on exclut que des vignerons seraient fainéants.
Pourtant, un certain nombre de coopératives, et parmi les plus grosses, importent (et revendent au double) des vins espagnols. Un négociant me dit qu'un de ses confreres "traite" 25 camions par semaine d'espagne, soit, excusez du peu, 7500 hl par semaine (soit environ donc 300.000 € de profit par semaine). Je lui demande pourquoi les vins espagnols sont si peu chers, qu'avec des prix pareils, et même à 150 hl de rendement par hectare, je mangerai ma culotte et vite !! Il m'explique que le vignoble espagnol est récent, que les coopératives ont été créees la bas il y a moins de 30 ans, avec des subventions de la CEE, et que surtout, elles ont été pensées sur un mode industriel, pas la coop de village d'ici ou de papa. En outre, un ouvrier espagnol est à 750 € par mois, et sans doute nos charges (les non productives, type cotisations non salarié, ou CSG etc) n'existent pas là bas. Ces charges indues représentent pour Mattes au moins 60.000 €, voire plus certainement 100.000 €/an, donc 20% du chiffres d'affaires, et un coût de 30 € par hl, c'est considérable !! mais ca ne rendrait pas vendable ou rentable les vins de Mattes à 40 € l'hl. Il faudrait tripler nos rendements !!! Notre géologie et nos ressources ne s'y pretent pas, ceci en réponse à M. LE FOLL, qui prêche pour de tels vins !! eh oui, les faits sont têtus. Même la plaine de Narbonne, qui est capable sous conditions de produire 250 hl par ha, ne le fait pas, ne le fait plus. Autant doivent se dire les possibles investisseurs le faire en Espagne ! ou au Chili.
J'ai aussi le sentiment depuis 25 ans que je tiens le caveau, au moins qq semaines par an, que la France, les citoyens français s'appauvrissent ou font attention. Jadis il était courant, ou banal, de voir des gens repartir avec 100 bouteilles (le record étant un anglais avec 400 bouteilles). Aujourd'hui, la séparation est nette entre les clients à 30 bouteilles, et ceux à disons 3 bouteilles. La clientèle n'est plus locale. Certes la concurrence s'est intensifiée, mais on sent que l'achat au domaine est devenu fermé aux gens disons moins qu'aisés. Inversement, certains ne comptent plus, ne comptent pas. 
Est ce vrai partout, dans toutes les activités ? J'ai été frappé en fréquentant quelquefois les restaurants de la région, que le niveau gastronomique s'est bien élevé en 30 ans, et qu'on peut trouver aux alentours des restaurants d'un bon voire tres bon niveau. Tant mieux. Et qu'ils sont parfois complets le soir !! tant mieux aussi. Mais les prix n'ont rien à voir avec ceux de Paris, ou de la Cote d'Azur, devenue franchement chère et médiocre, sauf cas exceptionnel. A Peyriac de Mer, pour 70 € à deux, j'ai fait un excellent dîner, en plus rapide, avec des couteaux (le coquillage, chose qu'on ne trouve plus) , des seiches, dessert, et un tres bon vin de la région. Idem sur Leucate, ou l'offre est diversifiée.  
Les touristes devraient donc se précipiter ici. Certains le font, pas plus qu'il y a 20 ans me semble t'il. Pourtant la plage est accessible, et vaste. Mais globalement, je ne vois pas cette région se développer largement, comme on pourrait le souhaiter. Les infrastructures sont souvent limites, sauf sur la cote.
Que faut il pour te réveiller, Belle Aude ?

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