lundi 17 juin 2013

TOURNANT

Jusqu'a ce jour, 17 juin, le temps aura été horrible sur Paris, depuis la mi Octobre, et bien sûr, depuis notre retour de Mattes, le 24 mai. Le chauffage aura tourné jusqu'au 15 juin !

Mais ceci fait au moins la joie du jardinet, les rosiers cette année n'ont pas souffert du soleil, de la chaleur, le rhododendron fut magnifique. Certes, les hortensias traînent et les geraniums voudraient se transporter en Alsace !

Qu'en sera t'il de la vigne ? la st médard fut pluvieuse, de grands vents ont marqué la fin mai. Tout semble dérangé. 1989 aussi fut pluvieux au printemps jusqu'a devenir caniculaire et sec en été, avec de fortes chaleurs entre le 15 juin et le 15 septembre.

Quand sera t'il cette année ? alors que les fils du Ciel (comprendre les Chinois) font pression sur le commerce des vins, au profit de leurs capteurs solaires...oui, encore le soleil.

Parfois la lassitude me saisit, devant tout ce qu'il y aurait à faire, et que l'on ne peut  entreprendre, à l'échelle humaine. J'appartiens déjà au passé, faut il songer a planter encore des arbres ? Le jour de mes 60 ans, petite surprise, à cause du temps, pas d'escapade, mais un déjeuner simple à la maison, pour lequel je pioche dans la cave un rauzan gassies, de 1998. Ce vin fut un de mes préférés dans les early 2000s.

Là, il reste le même, encore vif, très bordelais, mais semblant manquer de vigueur, de structure. Il ne fait que 12°5 il faut dire.  Au fur et à mesure de l'ouverture, au fil du temps, en moins de 30 mn, il devient banal. Mais ô miracle, fermé, le soir, il a retrouvé sa vigueur !! et une nouvelle fois, fait une glissade. Mais au déjeuner du lendemain, il remontre ce phénomène (goût retrouvé) que je ne peux expliquer !! Potentiel d'oxydo réduction stoppé par le manque d'oxygène ? mystère !!

Cette dégustation tenait à une sorte de pari, avec un fidèle client de Dordogne, qui pense que le Chevreuse 2004 est à sa limite, alors que pour ma part, je le vois "tenir" encore dix ans...certes, la cave et ses conditions sont primordiales. mais ce chevreuse 2004 a un potentiel qui m'apparaît intact, comme me surprend le vieillissement de l'Apollon 2008, que je jugeais hasardeux, et qui, ce midi, est aussi étonnant en bouche qu'un feu d'artifice à Chantilly, oui, les fusées montent, montent, et finalement éclatent !!

Que seront les vins dans dix ans ? depuis mon enfance, ils ont bien changé, notamment les blancs,  où l'Italie à mon avis nous met toujours sur le tapis. Il est rare, très rare, d'être décu par un vin blanc en italie, ou dans un resto italien en france,  ils ont souvent une personnalité, un brillant, là où beaucoup de vins blancs français ne sont qu'"honnetes" sans être grands...Par contre, en rouges, je n'ai pas retrouvé cette distance, ni même des choses étonnantes, même le sassicaia bu plusieurs fois sur les rives du Lac de Come, dans un lieu enchanteur !! ne m'avait pas emballé. Un grand vin, mais comme une grande dame, écrasante.

Les rosés surfent sur le succès, sans en être souvent dignes ! finalement, ce sont les champagnes qui désormais me surprennent le plus..d'ailleurs au fil du temps, vu la hausse qui a affecté les autres vins, ils sont devenus abordables, même au restaurant. Et pour un peu de patience et de recherche, on découvre de très bonnes choses, dans les 13 €-15€, notamment dans ces nouveaux vignobles proches de Colombey les 2 Eglises. Autour de Bar sur Aube, désormais se font des Champagnes de valeur, et de petit prix, de plus en plus fins, de plus en plus complexes, qui témoignent que le vin s'apprend en 40 ans.