Portés par un vent favorable, nous avons investi pas mal , environ 120.000 €, aussi bien en plantations, matériel, bâtiments, barriques, mais désormais nous ramenons la voile, trop mécontents des résultats de l'Appellation. Celle ci est la seule dont le prix des vignes n'a pas bougé en 35 ans !! alors que des appellations nées en même temps ont vu les leurs tripler !!! le minervois, le faugères nous ont distancés, et pendant ce temps nous regardons les sangliers passer.
Même les appellations les plus prestigieuses et les plus rentables, comme le Champagne, ne sont pas à l'abri de difficultés. Leurs ventes ont baissé de 20 millions de bouteilles, soit 10 %, sur le marché français.
Bordeaux est inondé. Seule la Bourgogne et la Provence, les parents pauvres des années 60, s'en sortent bien.
Les problèmes administratifs n'ont pas manqué, même si je les vois de loin. La distance de pulvérisation (la fameuse ZNT) ne nous gênera guère, isolés que nous sommes sur notre plateau ! mais il s'était bien trouvé un demi fonctionnaire incompétent pour trouver à redire à deux panneaux posés au milieu, qu'on se demande quelle sera la prochaine tuile !!
Bousculé par les évènements, j'ai raté la vente d'un manuscrit auquel je tenais beaucoup, de Malraux, un discours aujourd'hui ignoré
je vous en livre la conclusion, que je me répète souvent.
J'ai terminé.
Quelques-uns d'entre vous connaissent la lettre que Bernanos écrivit à
ses amis en 1942 : « Ne vous tourmentez donc pas, la France a inventé
Jeanne d'Arc, elle a inventé Saint-Just, elle a inventé Clemenceau, elle
n'a pas fini d'en inventer ! C'est son affaire ! »
La nôtre, ce serait d'empêcher qu'on les brûle !...