dimanche 30 octobre 2011

LYONNAISERIES, SUITE ET FINB/ CLOS REDON 2004

Fin Octobre, c'est une saison presque douce, au moins ce grand week end, étendu, allongé...une température douce, jadis qu'on aurait pu croire de mi septembre, et là, fin octobre, presque 20°C.  A Paris, pas d'arbres colorés, l'automne nous est invisible, seuls les chrysanthèmes du jardin marquent la saison. Il pleut sur Mattes, plus de 100 mm en ce samedi, les pins revenus auront leur ration, et étendront leurs bras longtemps, sur cette terre si souvent brûlée...
A midi, un repas simple, crique lyonnaise. Voila un plat simple que les fast fooderies devraient reprendre. De bonnes pommes de terre râpées, un oeuf, parfois un peu de poivre ou d'ail, ou de persil, puis on fait cuire, épais ou mince, lent ou vif, huile et ou beurre ,  et l'on obtient la crique dîte plus simplement "râpée" en quinze minutes.

Que boire avec ce plat simple, mais si bon,

Le hasard fit choisir à la sommellière un vin que je n'avais pas goûté depuis longtemps, un CLOS REDON 2004, qui dans ma tête, fut un bon vin, mais pas spécialement exceptionnel, oui, un tres bon vin, mais pas exceptionnel. Peut etre cinq ans que je n'en avais bu.

Et là, je dois dire que la métamorphose est là, ce vin a évolué, il est devenu un tres Grand Vin. Sans être exceptionnel encore, mais qui peut le devenir. Un soyeux, un réglissé, une longueur en bouche, un équilibre, bref le plaisir est là, complet, sans restriction, même si du même Millésime, je préfère bien sûr le Chevreuse, plus complet, mais qui sait, dans quelques années ?

Quelle différence avec 1985 quand je n'osais boire ou faire boire surtout, ce qu'on embouteillait sous mon nom !!!

Je comprends aussi pourquoi certains me réclament des vieux millésimes. Il faudra que je garde plus de vins pour certains millésimes, pour les proposer plus tard, à pleine maturité. En tout cas, je pense que les CLOS REDON, qui ont changé de style en 2001, puis 2003, seront formidables dans quelques années.

vendredi 28 octobre 2011

CASTEL BROUILLAT même combat ??? BF en PARLE TOUT SEUL

J'ai lu récemment dans "La Vigne" un article intéressant sur la catégorie Vin de France qui, supposée devenir une marque ombrelle pour les vins de tables français (par opposition aux VCE, vins de la communauté européenne), ne marche pas du tout, a tel point que Castel vient de référencer les VCE au lieu de Vin de France, pour ses marques Patriarche et Vieux Papes.

L'étude est en soi intéressante, car elle montre que le consommateur (français en l'occurrence) ne s'attache pas tant à l'origine géographique du vin, qu'à sa qualité intrinséque ou à la marque elle même...Quant au Producteur, il préfère déclarer son vin en Vin de Pays quelconque, pour x raisons, peut être le prix ou la proximité des marchés.

Après le pas de deux Languedoc-appellations locales (type Corbières) cela conforte mon analyse sur la ringardise voire la stupidité du système actuel des appellations, qui est juste un baptême à la chaîne, quand cela devrait être  une confirmation, au sens sacramentel du terme, c'est à dire après examen et quelques années de pratique, au lieu d'un certificat de naissance !! bref..le consommateur fait confiance plus à la marque (Mattes pour nous, en l'occurrence) qu'à l'emplacement exact de la parcelle ou le type de cépages !! évidence que certains ne semblent pas encore dérouler.

C'est l'occasion pour moi de présenter un nouveau Vin, un Grand Vin, qui doit encore s'améliorer dans l'avenir, avec les ans et le travail, le BF. Un sans origine, pour être clair aussi.

C'est un vin issu partiellement du BB, c'est à dire un vin non AOC, basé sur le cabernet, cépage originellement bordelais, mais qui a Mattes trouve un bon climat, et un sol adapté. Nous avons fait vieillir en barriques du BB, du cabernet pur, et de la syrah aussi. L'assemblage de tout ceci donne un vin assez unique, proche de certains Grands Crus Bordelais, voire meilleur, que j'ai voulu faire découvrir aujourd'hui, car il me semble plus qu'intéressant. Par opposition au BB, au bébé, c'est un vin très complexe, tres féminin, très subtil, et ceci montre les vertus d'un élevage en barriques, qui change un vin du tout au tout. Et il est F, à cause donc du Fût.

Surtout il témoigne que Mattes, et le Languedoc plus généralement, peut faire de Grands Vins, avec des cépages autres que son trop traditionnel carignan, et que dans cette démarche, oui, le résultat est là, pour la syrah déjà, pour le mourvèdre, pour le cabernet, et d'autres..En deux mots, les Vins du Midi, tant décriés en 1976 par M. BONNET, peuvent devenir des pépites cachées, égales aux meilleurs Crus français..que pour ça, La Fontaine avait raison.."un trésor est caché dedans". Bref, qu'il faut penser viticulture de demain, sans garder des oeillères. Et que surtout nous ne sommes pas inférieurs aux autres, pas du tout, au contraire.

Mais une autre question me vient......Voila 23 ans que je me suis attaché à imitier les autres, c'est à dire les gigondas, châteauneuf, cotes du rhone, crozes hermitage, et maintenant partiellement Bordeaux ou la Provence . Sans rougir des résultats atteints. Mais ne faut il pas trouver sa propre empreinte maintenant ?

CLOS REDON 2007/ALLIANCE VINS - LYONNAISERIES

La fin Octobre étant la période d'anniversaires, nous avons un peu étoffé la table quotidienne, sans faire des folies. Il se trouve aussi que nous étions passés par les Halles de Lyon la semaine précédente, et que ce fut l'occasion de quelques emplettes locales, inconnues à Paris, hélas, comme

Mais un peu frustré de n'avoir pas pu m'offrir une bonne syrah de la vallée du Rhône, car prix dissuasif, lors de ce retour, je décidais d'en prendre une à ma cave. Ma collection de syrah de Mattes est assez large, de 1995 à 2008. J'hésitais entre le 2002 et le 2007, que je n'avais pas goûtés récemment. Ce sont deux millésimes opposés. 2002 fut une année humide, septembre aussi, la syrah est donc moins mûre qu'habituellement, et a cette odeur de gibier un peu spéciale, voire animale. Le 2007 au contraire fut un millésime plus extrême à l'opposé, avec une syrah très mûre.

Donc dégustation sur deux plats typiquement lyonnais : saucisson tiède aux pistaches, salade, pommes de terre et quenelles lyonnaises (quand même partiellement aux morilles, donc un plat doux, mais au fumet de champignons marqué).



Finalement, je choisis un CLOS REDON 2007, que nous dégustames sur deux repas. J'appréhendais un peu le côté vin rouge sur sauce à la crème.

Belle robe noire, nez agréable, soupcons de réglisse, bouche souple, bonne structure, je le juge à l'ouverture toujours très jeune, et ayant un potentiel de garde d'au moins 15 ans, comme les excellents Hermitage. Il fait vérifier l'adage qu'à la cuisine locale, convient un vin local. Et j'avais hésité entre un beaujolais genre gamay, ou un vin de la vallée du rhone, mais celui ci va vient, n'écrase rien, au contraire il magnifie.

Le soir, donc environ 8 heures après ouverture, rebelote,
L'aération lui a fait du bien, les arômes réglissées sont plus présents, plus marqués. Et le vin est toujours frais, intact, oui, très bon vin, dans une bonne année. Un vin corsé telle la SABRAN aurait aussi bien convenu. Mon seul regret, penser que ce type de plats simples, de slow food est en voie de disparition, ou trouverons nous dans 10 ans des morilles de montagne, des saucissons en brioche, des st feliciens fermiers, et même s'ils existent encore, qui pourra les apprécier, à l'heure du fast food ?

N'ai je pas appris avec terreur, stupeur et effroi que l'andouillette lyonnaise, tradition de 5 siècles au moins, à base de veau, par opposition à l'andouillette de Troyes, qui ne fait appel qu'au porc, n'existait plus, pour cause de vache folle ? Où la vertu va t'elle se nicher !!! bref, par un boneteau charcutier, le porc remplace le veau dans l'andouillette lyonnaise !! bien sûr le goût en est totalement changé.

Voilà donc les colonnes d'un Temple qui s'effrondre


dimanche 23 octobre 2011

MILLENIUM (dégustation du 18 Octobre 2011, so nice day)

Voila des années, au moins 5, je pense, que je n'avais pas goûté ce vin jugé, pour ma part,  inférieur à une autre cuvée de la meme année, Francois Mauriac.
2000  fut la dernière année ou nous fimes des essais pour la cuvée Chevreuse, avant d'en fixer le style, la couleur, le goût.
Le Francois Mauriac était basé sur le mourvèdre, et elevage en barriques pendant dix huit mois. Peu de gens l'aimèrent, car tres austère, et surtout le burent trop tot. L'année derrnière, en 2010, j'ouvris une des dernières que je conserve encore, et il était magnifique, même si le mourvèdre est en effet austère.

Ce Millénium fait appel quant à lui à la syrah. C'est la "recette" du Chevreuse. IL est vrai qu'il a onze ans, qu'il est intact, qu'il est fruité, mais je l'aimerais plus structuré, plus puissant. Mais on reconnait bien les chevreuse suivants.

Ce qui me plait surtout, c'est que les chevreuse suivants (notamment 2004, 2008) marquent un large progrès, en ce qui concerne les points faibles du Millénimum ! puissance, rondeur, bouche, attaque, et longueur en bouche.

De l'audace, encore de l'audace, ..........................(Danton)

samedi 15 octobre 2011

EMOTIONS D AUTOMNE, sanglier suite et faim !

Le 11 Octobre, en cet anniversaire de François Mauriac, nous eûmes non seulement une belle journée d'automne, à vrai dire par le ciel, comme les cieux de jadis, mais aussi deux émotions, l'une gastronomique, l'autre bacchique, ce qui est rare, qui méritent d'être contées, et versées dans le ruisseau de la petite histoire.

Oui, un beau soleil

et depuis une semaine marinait un morceau du jumeau de l'envahisseur...Et la marinade était je dois dire consistante, avec un reste d'ANNE JOSEPHINE 1991, du BACCHUS 1993, tous vins que nous avions ouverts dans la semaine et appréciés, du BB de 2008.

Ce jeune marcassin fut mis à rôtir, pour sa cuisse, et le reste en civet. Je dois dire que j'étais malade cette semaine là, et malgré cela, l'air embaumait. Il fut cuit abondamment, sans chocolat, la sauce était réduite au moins des 3/4, dégageait une odeur de cave en fermentation à l'orée des vendanges. Allait il être bon ?

Que boire avec cette promesse ??
Il faudrait un vin à la hauteur, je pense à un vieux bourgogne. Malheureusement la cave ici est surtout riche, très riche de bouteilles, mais vides. Pourquoi pas une vieille bouteille de Mattes ?


Voila plusieurs années que je n'en avais pas bu. La couleur n'est pas passée, le nez n'est point mauvais. Certes, le style de Mattes a changé, les cépages aussi. Celui ci, de mémoire, est sans doute un carignan du plateau, des vignes alors de 50 ans, disparues depuis, vinifié en macération carbonique (mais j'en doute, c'est sans doute de la traditionnelle), et passage en fûts neufs pendant un an à l'époque. Certes, le bois a disparu, il reste un vin difficile à juger. N'a t'il pas 23 ans déjà ? mais il est buvable, intact, des arômes très spéciaux, mais plaisants, on voit qu'il manque de concentration, de matière, de puissance, mais il n'est pas ridicule, loin de là.
Quant au civet, qui est fait de chevreuse plus récent pour une part, il est indéniablement "une confiture de vins" avec une longueur en bouche incroyable. Moi qui déteste les viandes en sauce au vin mal cuit, je vois une différence totale, une quintessence de vins sans alcool......La garrigue...Il faudrait un bon volnay, de grandes années, pour tenir tête, voire un pommard. Mais le vin de Mattes m'a surpris, et le soir, resté ouvert, il sera toujours intact, pas tourné, ni le gout changé. Un vieillard solide. Quelle métamorphose que le vin.. Mon seul regret ou question est : une pincée d'orange, ou de cognac, ou de chocolat aurait il embelli ce civet, qui m'a converti au marcassin.
Je ne doute pas que les Chevreuse récents, de 2001 à aujourd'hui, le 2000 aussi, seront excellents dans dix ans. Mais que serons nous d'ici là ?



A ma santé !!!
A la vôtre !!

samedi 1 octobre 2011

1° OCTOBRE 2011

Un beau samedi d'automne, la fete de ste therese, moins de brouillards ce matin, mais un temps doux, je me suis levé de bonne heure, non pour un match, mais pour justement trouver le brouillard, qui ne vient pas. Mais tout est humide quand même, et prenant la BX d'il y a 26 ans, ma première voiture, en retraite désormais, elle me conduit sur les chemins de Mattes.





Des perdreaux, pas trop sauvages, des faisans, un lièvre !! le plus gros viendra plus tard. L'air sent bon le thym. Les plantations de cabernet semblent pousser encore. Je goûte les raisins, certains pépins semblent encore verts, mais le jus est bon. Quelle tranquillité dans ce grand champ.


La surprise viendra plus tard, quand je regarderai au bureau les photos de ce matin !!! Les aventures d'Obelix.
M. Tavallo rentre avec un grand sourire !! il y a un sanglier à la cave, je vais appeler Roques (un chasseur). Passée la première surprise, il vaut mieux lui ouvrir la porte pour qu'il sorte, Mattes étant entouré en ce jour de chasseurs et de tartarinades. Nous allons à la cave, moi un peu curieux, car je n'ai jamais vu un sanglier sauvage de près. Oui, manifestement, il est entré dans la cave, par la poste et l'escalier !! ! nous nous dirigeons vers le fond de la cave, vers les bouteilles.  Un peu prudent, je saisis une pelle, au cas où. Avancons avec prudence, au milieu, en regardant sur les côtés. Quand tout à coup, surgit non pas un aigle noir, mais un bolide qui fonce, et par chance dérape sur le béton. Je me protège sur une pallette, il se réfugie derriere des barriques. Le portail est ouvert, mais hélas, il se cache derrière des tonneraux, vers ma pallette qui me sert de château fort.



Je suis a moitié rassuré, car il est a à moins de 2 m, a des gestes de colère, fouillant le sol  comme un toro dans l'arène.

enfin, tout à coup, il démarre, une vitesse folle, glisse vers ma pallette, qui lui coupe la route, part dans l'allée centrale, à toute vitesse, et sort par l'escalier ; Ouf.