dimanche 28 février 2016

CONCOURS GENERAL AGRICOLE - CHOSES APPRISES. 28 février 2016

Plus j'avance en âge, plus je suis étonné ( mais surtout,  ne pas traduire comme la chanson de Brel, les bourgeois, c'est comme les cochons, plus ca devient vieux, plus ca devient cc ).

Depuis exactement le 30 décembre 2014, un peu plus d'un an, les surprises  n'ont pas manqué, et fleurissent encore. Par exemple, la semaine dernière, avant l'heure, les journaux dits sérieux et bien informés faisaient paraitre des échos suivant lesquels le Pape, je veux dire Jean Paul II, aurait eu une liaison avec une femme mariée......pendant x années. Mon Dieu ! de quoi s'agissait il ? j'aurais bientôt tout vu !

 Ceci d'après un journaliste britannique !!Dont on sait la dévotion qu'ils portent à Rome.  Grand bien me fisse que par hasard je regarde mardi soir, je crois, ARTE, qui alors que je m'attendais à des révélations sur l'attentat dont il fut l'objet, me parla pendant plus d'une heure de cette alléguée "femme mariée" et de leur relation. Des échanges de philosophie, en public et sous le nez du mari. En plus la dame était polonaise, et son mari juif.  Bientôt, si l'on suivait ce chemin, toute personne à qui j'écrirais de façon régulière (imaginez, 300 lettres en 30 ans !! qui en plus ont été vendues par l'intéressée ) deviendrait soit mon amant soit ma maîtresse !!! décidément, le ridicule ne tue plus. Fermez le ban, la connerie humaine dépasse les bourgeois !

L'autre rigolade de la semaine fut bien sûr la comédie de Bruxelles, et le speech de M. CAMERON auto satisfait  au sortir de cette conférence. Il suait le contentement de soi.  S'il avait eu quelque doute sur l'intelligence et l'a propos de sa satisfaction, il aurait suffit de regarder la livre sterling lundi, et sa descente. Quand la raison et l'intelligence reviendront elles ?

Ai je été aussi bête en voulant participer encore une fois au Concours General Agricole à Paris ? aucun de nos vins candidats n'a franchi la barrière départementale à Carcassonne, et pourtant l'un deux a été couronné par le même Cru...il faut dire que dans les corbières, on hait la barrique comme on haïrait quoi ?? je ne suis pas sûr que mes confrères connaissent et les bons vins et les vins qui ont du succès dans le monde, mais au moins, "dormez en paix bonnes gens" jusqu'à la prochaine crise.

Mais l'avantage d'être un peu parisien m'a permis d'être juré justement au même concours, au même moment. Pour la première fois. Là aussi, j'apprends beaucoup.

Par exemple, samedi matin, en m'asseyant à la table de dégustation, celle ci commencant avec une demi heure de retard sur l'horaire fixé, je vis arriver un homme d'ailleurs respectable du genre simplet ému. Dès le départ, il se présenta comme   non buveur de vins, et de dégustateur de chocolat. Je ne pus m'empêcher de lui jeter "mais qu'est ce que vous foutez là ?". Il n'y connaissait rien !!

C'est la moindre chose que d'être compétent pour pouvoir juger de choses pareilles. Ma voisine semblait l'être, avec son ton professoral, comme directrice du Cru. Mais je perçus bientôt ses préjugés,  à travers un vin de chez elle, que je citais, et qui ne lui attira qu'une moue dédaigneuse. Les rouges que nous goûtons sont des 2014, très proches les uns des autres, avec peut être dans certains un infime soupçon de bois , qu'elle évacue comme ayatollah !! pourtant, les deux vins avaient une complexité plus grande. Résultats : les concurrents se retrouvent dans un mouchoir de poche, avec des notes entre 77 et 83, dans lesquelles elle veut mettre jusqu'a 8 médailles, sur 17 vins.......Je fatigue...et je rends mon tablier.

Le lendemain, voila des côtes du rhone. des Dégustateurs plus professionnels, et objectifs. Mais là aussi, des rouges 2015, qui me paraissent uniformes, avec beaucoup (ou que de) la syrah.......Un rosé, vraiment exceptionnel. Pour les rouges, heureusement, les trois premiers sont les mêmes pour tout le monde, mais le chef s'arrete à trois médailles, sur 17 vins.....Jury sévère mais juste.

Bref, cela me rappelle un peu la roue de la Justice, au moins pendant la seconde Guerre, telle que la décrit M° GARCON dans son journal, "une immense loterie" . A l'époque hélas, la mort était la sentence la plus fréquente, même pour des enfantillages. Rassurons nous, "tout ce qui ne tue pas nous rend plus fort".

Mais surtout, ce qui est affligeant, c'est que le cerveau, à l'heure des machines automatiques, semble être de moins en moins utilisé, à tous points de vue. Penser, chercher, peser, s'examiner, voir, tout cela semble de moins en moins fréquent, et bientôt, je pense qu'on s'en remettra a un GPS adapté, pour avoir une réponse. Ah, Google risque de faire plus d'abrutis que de génies.

dimanche 21 février 2016

CENTENAIRE - 21 février 2016

Comment échapper aux flots des journaux sur Verdun ? Il est vrai que cette bataille fut terrifique et terrible. Qui dans cette génération y échappa ? c'etait encore 50 ans après le principal sujet de discussion des "vieux" - alors 70 ans - avec mille souvenirs.

Pour ma part, je pense à cet enfant de l'Aude, dont le journal fut publié il y a environ 40 ans, 

Louis Barthas
Louis Barthas est un ancien combattant de la Grande Guerre, né le 14 juillet 1879 à Homps et mort le 4 mai 1952 à Peyriac-Minervois. Wikipédia
Naissance : 14 juillet 1879, Homps
Décès : 4 mai 1952, Peyriac-Minervois
 
qui constitue un livre remarquable. Et aussi à Aristide Briand, Chef du Gouvernement à ce moment, et qui refusa le repli. Lui aussi lié à l'Aude d'une certaine façon. Il y a encore à Mattes, sur des sortes de diapositives en verre de l'époque, des photos où l'on voit Alyette de Lareinty, alors propriétaire de Mattes, en compagnie d'Aristide Briand, et sur le front, car Alyette est en en costume d'infirmière. Aujourd'hui encore, les liens de la famille de Lareinty avec Briand sont incertains, la seule chose sûre étant que Briand était fils d'une lingère ayant travaillé au Pont Pietin, la propriété nantaise des Lareinty. Ce qui est aussi frappant, c'est que sa ressemblance avec celle du père d'Alyette, Jules de Lareinty, sénateur de la Loire Atlantique, est étonnante.
 
Mais ceci est une autre histoire. Ce qui me frappe, c'est qu'en 100 ans, un peu plus d'une vie d'homme, les changements intervenus. A la veille de la Guerre, la France et l'Allemagne sont les deux premiers pays du Monde, riches, prospères, mais hostiles dans leur face a face, encadrés par la Grande Bretagne, dont la flotte est la première du monde, et partiellement par les empires gigantesques empires  austro hongrois et russe.
 
En moins de 5 ans, cette "Belle Epoque" est balayée, détruite, les deux empires complètement morcelés, et en proie a la Révolution,  les USA sont devenus  la banque du Monde, et son atelier, et l'empire turc est disloqué. 8 millions de morts, 9 millions d'invalides.
 
Des régions entières ont été saignées, notamment la Bretagne. Le frère d'Alyette, Honoré, un des premiers aviateurs, est mort au dessus des Vosges, à Cornimont. 
 
J'examine ce qui a changé depuis. Les familles ont été largement ruinées, du haut en bas de l'échelle sociale, si je pense à trois exemples précis. L'exode rural s'est amplifié. La production de masse, nécessaire pour la fabrication des munitions, obus, chars, etc, le travail des femmes, se sont imposés, avec leurs conséquences.  Ce sont eux peut être les marques du changement immédiat, car la voiture, le telephone, le cinéma existaient déjà, l'avion aussi. Depuis peut être, peut on considérer comme de grandes inventions l'ordinateur, l'informatique, et surtout les médicaments.
 
En Agriculture, et notamment pour la viticulture, les bouleversements ont été immenses, notamment dans le Midi. Grande mécanisation, avec l'invention du tracteur, et de toutes les machines, notamment la machine à vendanger. A la veille de la Grande Guerre, il y avait à Mattes 35 ouvriers, des chevaux, des bergers. Les pressoirs ont bien changé, les cuves, alors des foudres en bois, aussi, laissant la place a l'inox et au béton. Seuls, peut être, les tonneaux sont restés identiques. La culture de la vigne a changé, avec les cépages, les engrais, les produits de traitement.

Toutes les activités autour de la viticulture ont aussi largement changé : les courtiers, les négociants , les fabricants de matériel, bourreliers,  ont vu leur nombre divisé par dix aussi. Seuls les oenologues sont apparus. 

La vieille maison est toujours là, seule a se souvenir de tous ces morts. Que verra t'elle d'ici 2116 ?