vendredi 23 décembre 2022

FIN ANNEE 2022.

 Voilà deux mois que je n'ai pas écrit ici, et maintenant il me faut clore cette année, qui fut sans nul doute un des éprouvantes de ma vie, sans que j'en connaisse bien la raison.

Il faut dire qu'elle débutait mal, sous les pires auspices, avec le gel 2021, qui coupa la récolte d'un bon tiers, donc moins de quantité à vendre, d'argent a encaisser, pour les mêmes dépenses à venir !! que de tourments déjà pour démarrer.

En outre, Poutine remit la guerre en Europe, contre son voisin innocent, mais démocratique. La guerre au coeur du continent !! les prix de l'énergie se mirent à flamber, ceux des engrais aussi,  de presque tout, bref une vague d'inflation..

Après mai, dormant mal, sans raison explicable, je me sentis - et je me sens - très fatigué. L'âge, les soucis, la perte de l'enthousiasme, l'époque. ??..donc moins d'initiatives, moins d'actions ou de réactions. C'est là que nous fûmes victimes de deux escroqueries internet, pour 23.500 €, seulement récupérés à fin octobre, et les coupables courent toujours.

L'été fut très sec, et chaud, et à Mattes, le climat est encore sec, avec un puits qui n'alimente plus le domaine. Pas de pluie d'avril à décembre !  Au final, que restera t'il de cette année spéciale ?

Les ventes ont été en hausse, globalement, mais l'export a traîné, et les ventes de fin d'année ont été basses, comme on pouvait le craindre, dans ce contexte anxieux, et déstabilisé.

Au final, 400.000 € de ventes - mais elles étaient de 450.000 € en moyenne sur la période 2010-2019 - des investissements repris, 2.50 ha de viognier, un toit refait 20.000 €, et 75.000 € d'emprunts remboursés. Difficile de savoir d'ores et déjà, si nous avons fait des profits, car il y faut une comptabilité longue à venir.

Illustration des difficultés du temps : un salarié est resté 7 mois en maladie, puis a donné sa demission. Un apprenti pourtant récent a fait de même, changeant de voie. Et maintenant l'eau manque, comme ont manqué plus tôt les bouteilles pour embouteiller, les capsules. si bien que nous n'avons fait qu'un embouteillage, là ou d'habitude il en faut deux. Oui, comme disait le général de Gaulle, il faut avoir le coeur bien accroché.

Les Corbières comme appellation continuent de s'enfoncer, et nulle trace de lucidité dans les dirigeants. Savent ils que le temps perdu ne se rattrape jamais ?? Dans ce genre de choses d'apparence démocratique, on ne peut même voter avec ses pieds !

Salon des Vignerons Independants, à Paris fin novembre; Là aussi, on sent la prudence dans les achats - un seul client prendra plus de 250 € - et bcp se contente d'un carton, voire de quelques bouteilles, mais de quelles fidélités le domaine est le témoin obligé. C'est un point fort. Comme on s'y attendait, les ventes de fin d'année ont été aussi nombreuses en nombre, mais souvent des commandes divisées par deux.

Plus que jamais, il faut trouver de nouvelles voies pour avancer ! et même survivre. Bonne fin d'année, les difficultés ne manquent pas chez chacun de nous, même si elles sont différentes : maladies, dépression, argent, évènements, tout foisonne. Oublions pendant quelques heures ces poids si lourds.



dimanche 23 octobre 2022

23 Octobre 2022

l'année viticole est finie depuis une semaine. Je sais que la récolte est presque revenue à la normale, après les années du gel et celle des cryptoblables. Après une telle sécheresse - aucune pluie d'avril à ce jour - c'est presque satisfaisant.

Mais il faut préparer déjà la fin d'année, les ventes de Noel, les plantations de l'année prochaine, les plants sont déjà choisis, voir comment évolue la trésorerie, et chercher a surmonter le quotidien de plus en plus lourd, qui empêche souvent de voir loin.

Il y a 4 semaines, de retour de Mattes, nous étions remontés de Nimes, vers le pont du Gard, puis vers st andiol. Le bourg de Chusclan, Taval, que je ne connaissais pas. La vigne règne en maître, mais si on a l'oeil objectif, les vignes de là bas ne sont pas si belles que la réputation les fait !! c'est là qu'on voit que les Corbières n'ont pas travaillé cet aspect. 10 jours après, je parcourais le Lubéron, qui passa AOC en même temps que nous, mais a gagné lui une réputation que nous n'avons pas. Des vignobles presque parfaits ! certes, les investisseurs ont été nombreux, amenant de la monnaie, et parfois du luxe. Toujours est il que les vignobles impressionnent, et que le prix des vignes, du vin s'en ressentent. Au cours de cette escapade, je n'ai goûté qu'un vin, au restaurant, le Château de Mille. dont la presse parle beaucoup ces temps ci, mais je me promets d'approfondir ma connaissance bientot. Un autre rouge, a 26 € la bouteille, m'a paru ne pas dépasser 16/20.

Mais ce qui m'a frappé, c'est que le Lubéron pense que les rosés sont maintenant dépassés, et à plus de 70 % les nouvelles plantations se font en blanc, et c'est vrai que c'est un territoire riche, et extensible. Les rouges qu'en Corbières on favorise sont presque oubliés la bas ! il faut dire que les yeux neufs et vierges y sont plus nombreux.

J'ai pourtant bu par hasard - la cave - un vin de 2003, un Maury au superbe bouquet. Pourtant Maury a moins de succès que jadis. Il s'agissait d'un rouge, le DOMAINE ST ROCH. Un blanc, excellent, venait de la COUME DU ROY.

A votre santé !

mardi 13 septembre 2022

13 septembre, 2022

Hier, ont débuté les vendanges rouge 2022 ! à la main, comme il y a trente sept ans ! ces deux parcelles de syrah, installées sur un plateau sec, ne justifiaient pas une vendange mécanique.

Pour l'instant, seuls les blancs sont faits. Le viognier a été capricieux, les chardonnays abondants, après leur grève de 2021. Que sera la récolte au final ? et les marchés, plutôt calmes en ce moment, sauf en Champagne et en Bourgogne.

Ce fut aussi le grand examen des résultats fiscaux de la première année de la nouvelle SCEA, née le 21 janvier 2021.

 ils marquent certes une amélioration par rapport à l'année précédente, écrasée par le COVID. mais il reste bcp à faire, car ils ont été gelés eux aussi, avec une récolte moindre, donc une variation d'inventaire négative !

Surtout, pour 2022, tout a augmenté, sauf les prix de vente. Les plants, la ferraille, les engrais, les produits phyto, les barriques, les frais bancaires, l'énergie, entre gas oil et électricité, le prix des bouteilles vides, des étiquettes ! je plains les éleveurs confrontés à la sécheresse, à ses maraîchers qui n'ont plus d'eau. Tout est difficile, peu de choses restent contrôlables.

Plus inquiétant, je vois des jeunes abandonner leur projet d'installation. Dès que j'en aurai le temps, j'irais faire un tour dans les autres régions, et voir si ce sentiment est général.








 

mardi 2 août 2022

 2 AOUT 2022.


Les  evènements n'ont pas manqué depuis le 19 juin, et l'article précédent. comment faire le choix aujourd'hui ? il faut pourtant choisir, souvent entre des contraires, et de plus en plus vite. C'est cela la vraie intelligence, voir le juste, l'important, et agir, ceci au milieu de mille tendances indistinctes. Des questions, un choix, une action.

Par exemple, faut il planter en 2023 ? pourquoi les stocks de vins sont si hauts ? en général, pas à Mattes ? est ce que telle dépense est justifiée, ou va t'elle nous mettre au fil du temps sur la paille ? pourquoi les gens ne veulent plus travailler ? pourquoi est il si difficile d'avoir des candidats ? chose generale pour les métiers type agricole, batiment, restauration, hopital, médecins ? pourquoi. Sans compter les professeurs de mathématiques à l'éducation nationale.

Trouver aujourd'hui, dans certaines villes, disons Hyeres, un médecin, un dentiste pour une urgence, un plombier, un réparateur de pompes, un menuisier, un ferronier, relève de la chance et du miracle. et tout est ainsi.

Je crois que le taux de chômage est historiquement bas, en France, les offres d'emploi ne trouvent pas de candidats, les salaires ont parfois été augmentés sensiblement, rien n'y fait.

Pour l'agriculture, les soucis sont parfois plus pratiques, voire plus inquiétants. Manque de bouteilles ! manque d'engrais ou hausse très forte ! marchés en stop and go ! le japon est malade, la Chine confinée,la Grande Bretagne au tournant.

Bref, analyser une situation, un point, c'est difficile. Fixer une trajectoire l'est encore plus ! qui gérera ce domaine dans 20 ans ? depuis 1733, il n'a jamais été vendu, il a donc traversé une révolution, trois guerres sans être remis en cause. quel est son destin ? que faut il faire aujourd'hui ?

Les évènements ? une chaleur et une sécheresse marquées cette année, non seulement pour la région, mais pour toute la France. Mon pays natal, les montagnes auvergnates, voit ses rivières à sec. Ici, les amandiers souffrent, et aussi de jeunes vignes. 

Entre le 30 juin, et le 15 juillet, nous avons aussi subi trois escroqueries bancaires, pour la première fois et un total de 23.500 €. dans quel monde vivons nous ? sans regarder vers l'Ukraine. AU 2 aout, la comptabilité 2021 n'est pas disponible, alors qu'elle devrait etre terminée depuis le 5 mai dernier ! et aucune nouvelle !

Devrais je à mon tour chanter les lamentations de Jérémie ? il faut pourtant avancer.

Enfin, hier, nous avons reçu la notification de la MSA pour le gel d'avril 2021; 5000 € en tout et pour tout ! nous avons perdu environ 1000 hl de récolte en 2021, et dû arracher une vigne. soit disons un coût voisin de 200.000 €. face à cela, la région a donné 25.000 € au titre des calamités, et la MSA 5.000, soit 30.000 €,  l'assurance agricole climatique promise n'est pas encore en place !! 

Je me trompais au début de cette page. Il ne s'agit pas seulement d'analyser une situation, ce qui demande de grandes qualités d'intelligence, sinon d'intuition, mais il faut ensuite y faire face, ce qui demande de grands caractères, forts. Une denrée de plus en plus rare, je pense, au fil du temps.

Un toit est en train d'être refait, sous le soleil. La Vie continue.



dimanche 19 juin 2022

19 JUIN 2022 - LEGISLATIVES

 

 

De : Jean Luc Brouillat [mailto:jlbrouillat@numericable.com]
Envoyé : mardi 8 mars 2022 11:45
À : alain.perea@assemblee-nationale.fr
Objet : AVANCEES AGRICOLES GEL 2020

 

Paris, le 8 Mars 2022.

 

 

 

Monsieur LE DEPUTE,

 

 

 

 

                                               Par la présente, je viens solliciter de votre haute bienveillance des avancées concrètes sur les mesures attendues du Gouvernement depuis le gel du 8 avril 2021, soit presque un an. En un an, face à un sinistre qu’on peut évaluer à 150.000 € minimum pour une exploitation viticole comme Mattes, avec une production divisée par deux, et des prix actuels presque inchangés, à ma connaissance, ou je suis aveugle, le gouvernement n’a pris aucune mesure concrète.

 

                               La région a distribué 800 € dans les premières semaines, et depuis, rien ! la MSA a demandé des dossiers qu’elle a depuis le 31 octobre, dont l’étude devait finir le 30 janvier, et on attend encore. Quasi généreusement, le trésor Public a proratisé la taxe foncière sur le non bâti en fonction du gel, mais n’a rien accordé sur le bâti. Comme agriculteur et élécteur rancunier, je tiens à redire que l’annulation des taxes foncières pour les agriculteurs faisait partie du programme électoral de Jacques Chirac en 1995. On sait ce qu’il en est !!! impots de production, comme le sont les taxes dites volontaires obligatoires, soit 20.000 € par an pour une exploitation comme la nôtre. J’ajouterai que les subventions relatives à l’embauche CDI attendent leur versement depuis juillet 2021 !! c’est de ma propre initiative que j’ai demandé, avec x formalités, le report de mes emprunts d’un an. Et j’ai payé pour. Bref, combien de temps allons nous attendre que nos gouvernants s’occupent des réalités qu’ils connaissent.

 

                               Aussi, à la veille de présidentielles dont le résultat ne fait pas de doute aux yeux d’un citoyen attentif, j’attire votre attention sur le coup d’apres, c’est-à-dire les législatives. La majorité n’a pas donné l’impression de faire son travail pendant 5 ans, avec des démissions, étonnements, tiraillements, états d’âme. En témoignent les agressions en tout genre observées récemment. Aussi, c’est de la voix la plus nette que je lance cet appel à une gestion efficace, et sans effet d’annonce, mais dans les réalités, faute de quoi, les viticulteurs et d’autres deviendront pêcheurs ce jour là, avant de mourir après demain.

 

                               Veuillez agréer, Monsieur Le Député, l’expression de mes sentiments réalistes, et déterminés,

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                         

JL Brouillat

www.mattes-sabran.fr

fb château mattes-sabran

IG mattes.sabran

 

 

 

 

 

mardi 14 juin 2022

ESCROQUERIE INTERNET DU 31 MAI 2022

 Mise en ligne à l'heure ou je viens de retrouver mes cartes de paiement, et ayant été débité de 1000 €...j'ai pu aussi mesurer que la sécurité des banques, pour invisible qu'elle soit, n'est pas identique. J'ai été débité, pas le Crédit Agricole de mon épouse, dont la carte a d'ailleurs continué à être acceptée. Inversement, ma banque a bien décelé des attaques... 

conclusion : ne jamais accepter le logiciel SUPREMO de quiconque. Pire on ne peut pas l'enlever.

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Le 31 mai, vers 10 h, j’ai pris un appel telephonique sur notre ligne ……………….. D’habitude, je ne prends aucun appel entrant inconnu (démarchage). Là, j’ai décroché, car mon épouse était au lit, grippée, et deusio, le numéro semblait être le numéro d’un agent que je connais. C’était un numéro de Belgique, par 0032

C’était une voix disons asiatique en anglais. Il m’a dit qu’il appartenait à Microsoft, que mon ordinateur avait des problemes, ce qui était vrai – plantages fréquents – qu’il fallait le scanner, et éliminer les trojan horses présents.

Il m’a fait installer un logiciel, supremo, par lequel il a pris le contrôle de mon ordinateur. Après diverses opérations, il est apparu des fichiers d’erreur, dans les 20.000, qu’il m’a dit qu’il fallait nettoyer, sinon mon ordinateur – auquel bien sûr je tiens – allait bloquer et être inutilisable. Ca m’est arrivé en 2018.

 

Jusqu’à midi, donc nettoyage, et aussi apparemment sur mon telephone, avec des AR successifs. A midi, il a dit qu’il me rappellerait à 14H.

 

Il n’a rappelé qu’a 15H, a confirmé que l’ordinateur avait été nettoyé, et réparé, que je devais régler la somme de 49€.

 

Il m’a fait remplir un formulaire (nom, prenom, numéro de carte bancaire, cvv). Pas le numéro secret.

Plusieurs fois nous avons essayé de régler ces 49 €. Heureusement ou malheureusement, je ne recevais aucun sms d’axa comme numéro de confirmation de mon achat, et le site n’avait pas une apparence classique.

Bref, sans sms, sans autorisation, je ne pouvais pas régler.

Mon interlocuteur s’est alors un peu fâché, me reprochant d’avoir une seule CB. Il a fallu que j’explique que oui, je n’en ai qu’une, que les banques sur mon écran sont des banques professionnelles, dont je n’étais pas propriétaire de ces comptes.

Il a fait une erreur néanmoins, en parlant de Boursorama comme ma banque, ce qui n’est pas le cas.

Il a demandé ensuite de faire un virement. Je ne pouvais pas faire un virement immédiat, ca prend 3 jours.

Ensuite il a réclamé un paiement par la CB de ma femme, ce qui a eu le même résultat, puisque pas de sms. J’ai dû passablement m’énerver pour le convaincre.

 

C’était environ 17H30 et j’étais et épuisé et nerveux. Il m’a dit qu’il me rappellerait le lendemain 1° juin 2022, vers 9H.

Entretemps, vers 19H30, j’ai récu sms de lma  banque mentionnant des opérations à problèmes sur paiements par carte bleue. Ca ne semblait qu’une alerte normale apres les aventures du jour.

 

Le 1° juin, vers 8H15, j’ai appelé AXA BANQUE, pour ce sms. A ce moment là, je l’ai vérifié je n’avais aucun débit suspect, et mon correspondant m’a expliqué comment bloquer meme temporairement mes paiements. Bref, le compte semblait normal.

 

A 9H, mon interlocuteur n’a pas rappelé. J’ai profité du temps laissé pour faire une analyse anti cheval de troie par AVAST que j’ai installé. Aucun cheval de troie dans mon ordinateur. Ma vigilance s’est multipliée. J’ai par exemple réalisé que Microsoft avait des bureaux à Paris, pouvait m’appeler sur son nom

A 10H, mon interlocuteur s’est manifesté sur mon écran, avec supremo et des paroles sur google.

Instinctivement, j’ai débranché mon wifi, pour m’isoler. Mais je ne savais pas comment échapper à son emprise.

J’ai donc supprimé supremo.exe, mais ce n’était pas suffisant. Ses appels téléphoniques étaient permanents, auxquels je ne répondais pas.

Ce jeu de chat et de la souris a duré de 15H à 18H. Le jeudi nous devions partir pour le sud, et c’est là que j’ai vu que ma CB était inutilisable (refus chez TOTAL et péages), bref j’ai pensé que moi ou la banque l’avaient bloqué le 1° juin, volontairement ou par erreur. Je ne me suis pas inquiété davantage.

Vendredi 3 juin , après avoir réparé mon accès internet a l’arrivée, j’ai constaté  que deux débits, à date du 1° juin, avaient été faits, de 491 et 495€, montants alors inconnus pour moi, et pour lesquels je n’ai pas donné ni  mon accord, ni recu de sms de validation.

Bref, j’ai tout lieu de penser que j’ai été victime, dans des circonstances spéciales, d’une escroquerie,

Se présenter comme MICROSOFT SERVER, voulant réparer un pc microsoft.

Me faire installer supremo, tomber sur leur contrôle,

 

 

Le 4 juin, vers 9H45, en rédigeant ce CR, j’ai senti que mon ordinateur était de nouveau pris sous contrôle. Mon image est d’ailleurs apparu sur mon écran !!

 

J’ai débranché immédiatement ma connection internet.

 

Le problème est qu’il semble qu’on ne puisse pas desinstaller SUPREMO !!!

mardi 26 avril 2022

26 avril 2022

 Ces deux derniers mois ont été intenses, sur beaucoup de plans. Bien sûr à Mattes, dont je suis loin, avec la fin de la taille, la préparation de la plantation - a faire la semaine prochaine - et gros morceau chaque année, la vente des vins 2021;

Autant les retiraisons 2020 avaient été lentes ne finissant qu'en février 2022, autant les retiraisons 2021 ont été rapides, chardonnay d'abord, puis ensuite cabernet, et enfin bientot le vrac AOC

Un embouteillage aussi, avec des fournitures, comme bouteilles dont on ignore encore le prix alors que l'embouteillage a été fait il y a quinze jours.

Il a pourtant fallu bâtir un tarif, presque à l'aveugle, ou sur des suppositions. Ah si, gros morceau, pour la première fois de mon histoire viticole, les banques m'ont refusé - ou plus exactement n'ont pas voulu me donner leurs conditions, ou m'ont dissuadé de déposer une demande de prêt - un prêt plantation de 25.000 €; le pretexte , ou le motif, était que les résultats comptables des 2 dernières années étaient horribles, et que ceux de 2021 ne seraient pas disponibles avant mi juin 2022, je pense.

Qu'importe, la solution, peut être moins chère, est trouvée, donc le navire avance. Un mailing client aussi est parti, même si les années électorales ne sont pas favorables aux expéditions.

Nous avons eu la satisfaction de vendre dans la région de Toulouse à un caviste, heureux de notre qualité. Il semble aussi que les restaurants de la région marchent bien et tôt dans leur saison.

Satisfaction aussi d'avoir eu 130 mm de pluie à fin mars, alors que les sécheresses sont devenues notre hantise.

Il y a encore beaucoup à faire pour remettre le domaine à flot, comme avant le COVID. Les marchés étrangers semblent encore en léthargie. J'ai encore vu des absurdités administratives : il y a quelques années, le domaine avait été condamné pour avoir mis à l'entrée du domaine des panneaux signalétiques, pour la vente au caveau. Ces panneaux qui avaient coûté 2.000 € en leur temps (ils dataient de 1996 ) avaient dû être enlevées. par rétroaction de la loi !! je viens d'obtenir l'autorisation publique d'en mettre de nouveaux, plus grands et plus laids !!! Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre.

Ce qui est inquiétant, à terme, est l'inflation qui paraît naître. Elle a démarré par des évènements qui nous échappent, en partie. L'an dernier, les USA ont accordé une aide, inhabituelle chez eux, une aide aux travailleurs sans emploi relativement élevée. Toujours est il que beaucoup de gens ont été renvoyés ou ont quitté leur travail...Quand les choses allèrent mieux, les employeurs ne trouvaient plus de main d'oeuvre, et ont donc augmenté les salaires, parfois de 10 ou 15%. Un peu comme nous fîmes en France pour les bistrots et restaurants, sans d'ailleurs que les choses aillent mieux. Bref, l'incendie était pris, d'ailleurs suivi par des hausses sur l'acier, le cuivre, l'aluminium.......Il sera difficile de tout ralentir en 5 ans, voire 10 ans. La pagaille en Chine et sur les mers a fait le reste.

En bout de ligne, les vignerons, sauf appellations prestigieuses, vont devoir encaisser, comme encaissent les producteurs de lait. Il n'y a qu'à voir comment ils sont traités par leurs gros clients, dont la grande majorité ne respectent pas du tout les délais de paiement légaux, c'est à dire 60 jours. En 35 ans, la relance clients a pris pas mal de mon temps, alors que nous sommes tenus par la MSA et bien d'autres à payer impérativement au jour dit, sous peine de pénalités.



dimanche 27 février 2022

Mattes, 25 février 2022

Semaine chargée, rapide, mais qui devenait indispensable, car je n'avais pas encore goûté les vins 2021; Je constate que la syrah convient de mieux en mieux à Mattes, c'est souvent le cépage, avec les cabernets, le viognier, qu'on peut boire le plus rapidement, et qui a une réponse qualitative. A l'opposé, le mourvèdre est toujours fidèle à lui même, mais a besoin de 3 ans et d'oxygène pour s'épanouir pleinement, comme je le constate hier en finissant une bouteille de dionysos ouverte depuis 6 jours.

Les vins 2020 sont en général bien intéressants. Au total, les possibilités d'assemblage justifient les embouteillages à venir : CLOS REDON 2021, puis Sabran 2020;

La taille est encore en cours. Nous avons eu une bonne température, mais le matin peut être très froid, et la végétation est encore ralentie.

J'ai aussi goûté une autre qualité de fûts, pour le chardonnay. Ils me semblent plus convenables pour ce type de vins, même après seulement 5 mois de fûts.

Le domaine sort juste du covid, mais les tâches sont là. Parcelles, plantations, sans parler l'administratif de plus en plus lourd. Les stocks ont baissé, les bouteilles augmentent, le papier double, les délais s'allongent. Pourtant la reprise doit être là, quand on voit le nombre de camions sur les autoroutes de France !! surtout en plein hiver, dans le soir.

Il me plait de traverser la France une ou deux fois par an du Nord au Sud, d'Est en Ouest. Voir ce qui dans cette Terre s'inscrit de traditions ou de changements. Les entrepôts géants, les éoliennes marquent désormais les paysages, balafrent serait plus exact. Marseille aussi s'agrandit, les autoroutes se densifient, mais la Camargue reste identique. Sigean aussi s'étend, tandis que Port La Nouvelle semble plus inchangée.

Je crois que d'autres changements, plus invisibles, sont à l'oeuvre, et qu'il faudra des années pour s'en rendre compte. Le COVID a accéléré une évolution dans le travail, dans les motivations, le choix et le changement des métiers. Ensuite on voit tous les jours que la sté de consommation, qu'on refuse apparemment souvent - écolo en tous genres - est de plus en plus à l'oeuvre et la dominante. Besoins de sorties, de loisirs, de boites de nuit - la révolution allait arriver parce que les boites étaient fermées - soifs de voyages,  séries Netflix ou non, d'un côté, et de l'autre côté, folies permanentes, de plus en plus fréquentes, et surtout à tous les niveaux. Les yeux vont s'ouvrir à tous ces agneaux. La menace russe ouvrira quand même des yeux, comme le grand méchant loup de la Fable. On voit l'Europe démunie, l'armée allemande existant sur le papier, et surtout que le gaz russe va manquer à cette riche nation, partie dans les rêves écolo les plus fous.

Il y aura donc, volens nolens, de fortes évolutions concomitantes venant à la fois du COVID et de la Russie. D'abord une contraction, puis un redémarrage vers des directions encore imprévues. Personnellement, mes yeux se sont ouverts sur des choses nouvelles, insoupconnées. Par exemple, que les mensonges d'une dictature - 2 morts du covid en chine officiellement depuis avril 1921 - ne tiennent pas quand on voit aujourd'hui les malades dans les cours d'hopitaux à Hong Kong. Le feu des réalités les rattrape. 

Ensuite, plus que jamais, travail et indépendance s'imposent tant à l'échelle des individus que des nations. D'une certaine façon, la France a des atouts pour tenir. Mattes aussi. Mais il faut changer beaucoup de visions, et très vite. suivant la phrase célébre " il faut que tout change pour que rien ne change". C'est ce que me disent ces murs, et ces arbres







samedi 1 janvier 2022

Bilan 2021

 Au premier jour de l'An Neuf, pourquoi ne pas tracer un bilan, esquisser des pistes d'action, évaluer les incertitudes, et dégager un avenir possible ?

La première chose frappante est cette épidémie, qui non seulement tue - 70.000 en Russie en un seul mois, décembre 2021 - mais aussi est en train de changer, de bousculer pas mal de choses qu'on trouvait éternelles, ne serait ce que le travail, ses conditions.ou les commerces. Ou les taux de natalité, ou les choses avouables.

La deuxième indéniablement est, soumis à des pressions qu'on pourrait croire collectives, ou secondaires, les gens semblent devenus fous, et surtout ne s'en cachent plus. Il en est par exemple de la phobie anti vax, qu'on voit s'installer même dans les professions médicales. Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre. 

La troisième est - nous le savions depuis les rodéos américains - extrêmement difficile de maîtriser un cheval non dressé, encore plus un million. On a vu des gouvernements prendre des mesures à l'inverse du bon sens, et ne pas les respecter lui même.

Enfin, je pense que soumis à une pression inhabituelle (un peu comme une guerre, etc), les gens se sont révélés tels qu'ils étaient, au delà des apparences sociales. Peur de la mort, besoin d'oublier, les ressorts fondamentaux chers à Pascal se sont réveillés. Celui du bouc émissaire - celui à sacrifier pour calmer le courroux des Dieux - cher à Girard n'est pas loin. Déboussollement, folie ? qu'importe le mot. J'en aurais mille exemples. Le dernier observé étant hier soir, quand je demandais à un jeune encore étudiant ce qui lui ferait plaisir pour la nouvelle Année. Je l'entendis me répondre : des sneakers Balenciaga. Ma connaissance ne dépassant pas Weston ou André, au mieux Louboutin, Google me renseigna : ce sont des baskets type Nike, au prix "déconseillé" de 850 € !!! à 68a, gagnant ma vie, et l'ayant gagnée, je suis déjà effaré par les chaussures à plus de 300€; Je compris pourquoi les jeunes chinoises et les autres peuvent dépenser 5.000 € dans un sac ! voire plus.

Cela m'a rappelé un film revu cette semaine : Les Dix Commandements. et l'épisode du veau d'Or. Oui, le luxe paraît indispensable à beaucoup, enfin un certain luxe. Plus au profit des apparences ou des codes de la doxa que des nécessités. Art Moderne, bijoux, montres Rolex, voitures, tres grands écrans, vacances au bout du monde, voire certains vins passés du statut de boisson à celui de marqueurs sociaux. Il n'est qu'à se plonger dix minutes dans 40 comptes d'instagram pour comprendre ce poids. Le monde des influenceurs.

Du changement, J'en ai eu plusieurs exemples ordinaires cette semaine. Par exemple, il m'a été impossible de trouver une batterie cette semaine sur Paris, même en contactant un  service VIP. Mais plus prosaïquement, notre marché hier n'avait aucun boucher - alors qu'il y en a trois d'habitude - et la volaillère a pris 3 semaines de congés en cette période importante. Idem dans beaucoup d'administrations etc. Le travail est il devenu une denrée introuvable ? Ne parlons pas de  la folie des tests !!

Pour ma part, cette année fut bien chargée, et sans un travail intense, quotidien, mais aussi à terme, il aurait été impossible de faire face. et l'Année 2022 ne se présente pas mieux pour l'instant, avec une conjoncture morose, et des stocks au plus bas, avec une récolte moitié. 3 années très dures obligent à des réflexes de survie.

Du coup, pris dans le quotidien, et les problemes a court terme, on oublie de regarder le cap, ou de le remettre en cause. Les résultats du Recensement Général Agricole, à venir, seront riches pour dessiner les réalités et dégager les nouvelles contraintes. Le nombre des exploitations agricoles a baissé de 20% en dix ans, même en viticulture avec - 10%. mais les petites exploitations - de moins de 12 ha - ont baissé de 30% et l'âge moyen des exploitants est de 57%.. Comment définir un futur, et l'avenir de Mattes, alors que j'ai 68a, dans un monde très incertain. C'est dans La Rochefoucauld je crois que se trouve la phrase :" il faut vivre comme si on devait mourir demain ou jamais"

Pour l'instant, la question qui me taraude est comment améliorer mes vins ? il y a eu d'abord le cap des cépages à implanter, de l'âge de ses plantations, puis des méthodes d'élevage en barriques, puis des blancs. et maintenant, il est probable que je n'ai plus 20 ans devant moi pour tout recommencer. Je pense que le point clé est l'exigence, puis l'assemblage. Parfois on trouve par hasard un résultat heureux, mais comment le généraliser ? Par exemple, le Millénium est sans doute un vin que j'ai toujours préféré; pourtant les syrahs rentrant dans sa composition étaient jeunes. Et c'etait le deuxième vieillissement en fûts que nous faisions. Comment valoriser le cabernet franc si bon à Mattes ? Que sera la prochaine plantation de viognier ? alors que la première mit quasiment 8 ans a être satisfaisante ? faut il refaire du vermentino, si bon à Mattes ?

C'est en remuant tout cela que j'ai bu quelques anciennes bouteilles de Mattes ou d'ailleurs, en cette periode. Des blancs du jura, de 1979; Une Alyette de 1994, du carignan cépage que je n'aime pourtant pas, qu'on dit inapte au vieillissement, et qui offrait un superbe bouquet ! même la première Sabran de 1997, issue de syrahs jeunes.

Que sera 2022 ? largement imprévisible aujourd'hui !! il faut être prêt à tout, c'est aussi ce que nous enseigne cette longue crise. Pendant longtemps, j'ai envié les vignerons vendant aux cavistes, à la restauration - je me souviens d'un confrere heureux avec 40.000 bouteilles/an aux bistrots parisiens - je dirais aujourd'hui qu'il faut un certain équilibre entre toutes les options. Je suis assez content que nos ventes directes, notamment au caveau, soient en hausse malgré la dureté des temps. Mais il faut aussi sans doute imaginer d'autres approches, d'autres actions pour lutter contre la pire tendance : les gens boivent de moins en moins de vins !