lundi 25 avril 2011

PAQUES 2011

Un printemps chaud comme jamais depuis longtemps à Paris. Une semaine secouée d'évènements. Puis la semaine sainte (les tv parlent de défilés, et de discours, au lieu de dire "processions" et "sermon du Pape"). Tout semble se perdre comme les fleuves dans la Mer. Puis, sur Arte, en ce samedi apres midi, des images de la Russie, éternelle, oui, car il s'agit de la préparation de la Pâques russe, et l'on voit les traditions ressurgir du fond des âges, ou du moins de la campagne russe; de cette âme russe, qui on l'espère, un jour franchira l'Oural pour ne plus faire qu'une avec cette Europe à la pointe bretonne.

La chasse aux oeufs nouveaux, car les poules recommencent un peu de pondre, les desserts à base de crème. Et le repas de famille, chez ce pope jeune et ardent, qui a quitté son métier de garagiste pour le devenir, et la ferveur dans cette église de campagne, où les familles apportent leurs gâteaux pour le faire bénir. Ils boivent du vin, mais lequel ?

En souvenir de cette Paques russe, et de ce peuple sorti de terribles mâchoires fermées pendant 50 ans et retrouvant ses traditions, je fais des oeufs cocotte !!!!

Pour l'agneau, sacrifié à ce jour de paix, je trouve à la cave un CHEVREUSE 1998, qui est toujours aussi frais, et plaisant. Ce n'est pas sans émotion que je verse ce vin, un des premiers vrais grands vins de Mattes. Surtout en cette semaine, ou tout cet historique est revenu à la surface. Sans doute, quelque part, d'autres bouteilles identiques ont connu le même sort, j'espère qu'elles ont procuré le même plaisir.

La veille, un peu par test, j'avais ouvert un DIONYSOS 2007, dont je redoutais qu'il fut abîmé. Au contraire, il éclate de fraîcher, de tanins fondus, et me rassure sur cet assemblage, dont j'ai parfois jugé qu'il était "fragile" et de "courte garde".....Dire que nos "honorables instances viticoles dirigeantes, à l'échelle du Cru ou du Négoce" ne jurent que par les vins de l'Année...Mais quels vins boivent ils ?

Joie du Ciel, pour un parisien coincé à Paris, sous le soleil, il a plu sur les vignes en ce samedi de Paques, et cette pluie lui suffit.


samedi 16 avril 2011

ST SYLVESTRE 30.12.1941

En tournant de vieux papiers cet apres midi, je suis tombé sur un des rares témoignages de la vie à Mattes, pendant la guerre.

Lettre de Mlle Alyette de Lareinty, postée à Narbonne le 31.12.1941, à X.

"...Il me faut amener demain une malade de Portel à Narbonne, avec la voiture et cela me fait drôle de sortir ce cher engin au lieu de gagner la ville par l'autobus archi comble, comme je l'ai fait l'autre jour. Temps admirable mais froid. Bien difficile de sentir son vieux corps ( 59 ans NDLR) se réchauffer hors la pièce du bas, ou pétille les vieilles souches...Jules (son frère) arrive vendredi. Rien n'a pu le décider à être là pour la fin de l'année. Dînerons samedi chez Mme Guiter (NDLR la propriétaire d'un domaine proche de Mattes) avec elle et son mari. Travaille toute la journée à la comptabilité. Les poules comme à Laon sont avares de leurs oeufs. Triste !!! Le troupeau (NDLR les moutons, alors répandus) est magnifique mais je n'ai pas le droit d'y toucher ..

(suite, le soir) Jules vient de me téléphoner qu'il a dû prendre froid. Diarrhée puis rétention d'urine, si bien qu'on a du le sonder aujourd'hui. Que Jules ne soit pas venu pour le 31 m'avait peinée. Heureusement maintenant qu'il n'en ait rien fait. Tout de même, à 52 ans je trouve cette alerte bizarre, surtout avec la vie paisible qu'il mène, vu son état. Voudrais tant que ce pauvre diable qui a déjà si peu de la vie ne souffre pas.

Le voisin de Mattes a tout vendu y compris la chapelle (NDLR, je ne vois pas laquelle) et sans doute les ornements faits avec tant de goût et de soins par Maman (NDLR, Louise de Sabran Ponteves, épouse Lareinty Tholozan) que tout cela est triste. Mais bientôt je travaillerai avec toi et n'aurai pas le temps de penser à tout cela.""


jeudi 7 avril 2011

COEFFICIENT MULTIPLICATEUR

De plus en plus, je suis effaré du prix (et souvent de la médiocrité) des vins dans les restaurants, au moins en France. . "On" m'a expliqué que souvent, le restaurant multiplie ses prix d'achat par 7..Il est courant de payer des vins au verre, 5 € en province, 8 et plus à Paris, au prix d'une bonne bouteille de Mattes. Pourquoi des prix qui découragent le consommateur ?

Autre expérience hier, dans une cafeteria banale et répandue d'un hypermarché au bord du beaujolais. Un quart de vin, en flaconette, à 2.25 €, ca met le litre du dit beaujolais à 10 €, soit l'hecto, qui est le prix de base du vigneron, à 100 fois plus, soit 1000 €, moins TVA, disons 800 € !!!! Cet hypermarché n'a pas de frais de transport, il doit acheter sans doute des milliers de litres par an, et son groupe des millions, il est donc probable que son prix d'achat vrac doit être voisin de 60 € l'hl, soit 13 fois moins.... Oh la belle culbute...Ce vin n'avait même pas l'excuse d'être bon...vais je écrire au service qualité ???

Heureusement que la France, dès qu'on a quitté ces zones, est belle....Mais qu'elle est loin de Paris, dans tous les sens du terme.