dimanche 16 août 2020

SEJOUR ESTIVAL FIN;

A ma connaissance, le phénomène de la coopérative viticole est largement languedocien, même si on en trouve quelques unes en Provence, et aussi en Bourgogne Sud. Aussi, quelques unes dans le sud Ouest, comme Plaimont ! Buzet etc.

 On connaît les raisons de leur apparition : la crise des vins vers 1909, le besoin de se regrouper, et aussi de disposer pour un groupe d'un outil de vinification, que des individus ne pouvaient se payer. Elle a connu une grande expansion, je dirais sous l'ère Pisani et après. mais aujourd'hui, qu'en est il ?

Elle souffre d'abord d'une chose, le système, un homme une voix n'est pas efficace, même si sans doute les plus gros ont plus parlé. Mais surtout dans un monde qui bouge, qui évolue, qui se transforme, elle n'a pas su ou pu s'adapter. c'est en quelque sorte un modèle de conservatisme, comme les kolhozes de l'ancienne URSS;

J'ai écoute ainsi un administrateur connu et réputé d'une cave me soutenir que les vins de Corbières n'avaient pas besoin d'élevage, et donc que les fûts étaient inutiles. Ce qui est une erreur profonde s'il ouvre les yeux. mais il ajoutait un argument, sans doute important, mais contournable : la comptabilité des caves oblige a solder la récolte, sans autoriser le vieillissement, qui implique un paiement différé. Il y aurait surtout en plus la nécessité de surveiller les apports, et de sélectionner les lots qui sont dignes d'être vieilli.

Bref, en cinquante ans la viticulture de coopérative est sortie d'une viticulture de masse à une viticulture de marchés où elle n'est pas adaptée en général. Non pas que les exemples de réussite n'existent pas, type Embres, Ornaisons, Camplong, mais ce sont en général de très petites structures, groupées autour d'une famille.

Est ce que Mattes a su prendre le virage ? là aussi, l'autre jour, une évidence m'a sauté aux yeux. Nous avons deux zones bien distinctes, sinon opposées : le plateau caillouteux, sec, difficile, où la vigne souffre en général, périt. Puis la plaine, proche de l'autoroute, des terres profondes, riches, où tout vient si on travaille ! ah le merlot de jadis ! jadis c'etait la plaine qui a fait la richesse de Mattes, avec l'aramon, et ces cépages. La plaine est toujours présente, mais proportionnellement réprésente moins, car le marché des vins de table a entièrement disparu. En 1985, sur une surface  plus petite, Mattes produisait 5500 hl, dont seulement 1850 hl de Corbières. Aujourd'hui, 3000 hl nous satisfont, dont 2000 hl de Corbières. Le vin de table a entièrement disparu, laissant la place à quelques cépages.

Oui, le monde change, sans parfois que nous le réalisions. même à l'échelle d'une génération. Ma femme, 65 ans, me racontait son enfance au domaine, ou celle de sa tante. Le personnel montait le petit déjeuner sur des plateaux dans les chambres. La cuisine était faite par une employée, Germaine, une de celles transplantées de Bretagne. Ce fut en 1963 que cette tradition cessa, au décès de Germaine, quand la nouvelle ne voulut pas préparer les repas. Depuis, signe que les choses ont changé, c'est Madame qui tient les poules pendant son intérim, et depuis quelques années, pas de femme de ménage !! oui, le changement est profond, si l'on observe l'ensemble. Ne parlons pas des autres tâches dont avant le proprio ne s'occupait pas, ou que les gens ne prenaient pas de vacances !

Ce qui frappe aussi, et qui aurait paru aussi inimaginable 50 ans avant, c'est que le domaine voit défiler des Danois, des Suisses,  des allemands, etc, des acheteurs de vins, des touristes, des gens de toute région !! oui, la mobilité est reine, là ou la paix suffisait.

Quelles seront les prochaines directions ?? pour ma part, je penche pour un essor du blanc, c'est clairement la tendance, et les effervescents encore plus. Je le pense depuis dix ans, je n'ai pas encore réussi à avancer dans cette direction. Plus un vin simple, et un phare. mais nous en reparlerons.Mais la région a beaucoup baissé, côté dynamisme des investissements. Les autres régions ont en deux mille d'Histoire fait beaucoup mieux.


lundi 10 août 2020

SEJOUR ESTIVAL 2020

 La vie d'après ? (sous entendu après le coronavirus ?), non pas encore, puisque ce séjour doit être le 20eme sur 35 ans ici.

Il est néanmoins un peu spécial, ou différent, dans le sens où a part le coronavirus, il y a crise des vins, et aussi besoin de mettre en place un nouveau management, voire plus. ce qui entraîne beaucoup de réflexions, de rencontres, de réunions, pour une éventuelle SCEA, etc, ou une solution.

Je ne sais pas encore ce que sera le marché des vins à la rentrée. Trop tôt. Nos stocks sont faibles, après la mauvaise récolte 2019. Celle ci s'annonce normale, sauf catastrophe toujours possible à ce jour....oui, il y a une sorte de loterie, de poker, à attendre le verdict sur la récolte, déjà. J'entends ici ou là que les récoltes agricoles ont été mauvaises en france cette année, mais, blé, etc. sécheresses, mauvais temps décalé etc.

Hier, nous sommes allés du domaine à Carcassonne, et retour par un autre chemin. Cela m'a donné l'occasion de faire quelques constatations nouvelles.

Tout d'abord, au moins cette année il fait plus chaud à Carcasonne qu'à Mattes, et je le vois sur plus d'une semaine déjà de marin, je veux dire le vent marin ou le climat marin. Mattes, hier, c'était 29°C et Carcassonne 38°. C. Donc l'argument terroirs d'altitude n'a pas de fondement ou de rationalité, du moins dans une année comme celle ci.

Ce qui m'a frappé par contre à l'oeil, c'est le caractère souvent parfait des vignes, a la bordelaise, pas de manquants, écimées, assez vertes en general, labourées ou propres, sans parcelles à l'écart ou de trous en friches, bref ca donne l'impression d'une viticulture qui se porte bien, sans être sûr que ce soit la réalité. Mais même depuis Capendu, Moux, et bien sûr avant Trèbes. La différence est flagrante avec notre littoral audois ! même en Fitou. 

Cela ne veut pas dire que tout est parfait. Il y a encore des gobelets, et manifestement des palissages sont mal faits ou trop bas. Mais on sent une volonté.

On le sent d'autant plus en redescendant de Carcasonne par la 113, l'ancienne Toulouse Narbonne. Le secteur de Lézignan est une plaine viticole continue. Mais j'ignore son classement. Le désert se manifeste peu avant Narbonne.

En observant quelques vignes de pres, les récoltes ne seront pas toujours belles. Même problème de fermeture des grappes qu'à Mattes l'année dernière. Quelques tâches de mildiou, mais rien de comparable a ce que je peux voir ici en revenant sur le plateau de Gratias, d'ordinaire magnifique, et qui semble cette année sinistré..

J'aurais dû faire des photos, mais c'est encore temps. d'un entretien vendredi, j'ai retenu beaucoup de choses, qui reviendront par la suite.

C'était une des choses vues, ou entendues.

Comme tous les lecteurs ne vont pas sur facebook, voici un survol du domaine le 22 juillet. Là aussi, on apprend des choses en voyant.

https://youtu.be/M3xNIoGgD-4

https://youtu.be/YITz4jAFxfs

Bon survol !