dimanche 14 juin 2015

ECOLE BUISSONNIERE. SUR LE CHEMIN DU MIDI

Non, non ce n'est pas à Vinexpo que je pars. Sans doute la foule et tous ces stands m'épateraient comme ils le firent il y a...25 ans au moins.

De plus en plus, je vois que ce monde là , qu'on nous sert, tv, journaux, pub, mode est faux et non désintéressé pour le moins. Tout est gonflé, ou se veut gonflé par l'évènement, la promotion, la pub, et ressort bien souvent médiocre voire nul.

Il y a quinze jours, un dimanche soir, je m'installais "de confiance" devant le petit écran. Le film avait obtenu l'année dernière la Palme d'Or . J'etais en droit de m'attendre à quelque chose de bien fait, bien filmé, ce fut nul, mal filmé, violent au dela du possible, mal joué, et malgré ma patience, je coupais au bout de 30 mn. Comment faire de tels torchons ?

Dans un autre registre, Monsieur Hermé et Lenôtre sont encensés, portés aux nues, et font sans doute des millions !! bref ils sont tendance, courus, et célébrés. Et pourtant, les meilleures tartes aux fraises de Paris sont faites par des artisans méconnus, ou peu connus (car l'autre jour, une vieille dame en croqua deux devant moi en une heure, assise a sa table) sont la Duchesse Anne à Paris, place du 18 Juin, et un artisan inconnu de la rue de vaugirard, vers le 27. Et cela a un prix deux ou trois fois moindre !!

Je regrette parfois que le Michelin, pourtant lui aussi auvergnat, se laisse abuser lui aussi, même si je lui accorde assez genereusement ma confiance.

Il m'a fait découvrir ainsi un restaurant de la rue de vaugirard, bon, rapide, prix modérés, dont je n'ai pas fini d'explorer la cave, a prix modérés (dernier test : un gevrey chambertin de 2011, à 43 €).

Donc vendredi à midi, nous quittames Paris, chargés comme des ânes, et suivant le mot, accompagnés d'un coq, d'un chat, sans faucon !! Sans impératif d'horaire, , et soucieux de sentir la france profonde, je quittai l'autoroute à avallon. Pour rejoindre l'antique N6, qui traverse de beaux paysages du Morvan. Puis la descente sur Beaune : saint aubin, chassagne montrachet, santenay, chagny, sans visiter lameloise, tournus et l'hotel de greuze. Une belle adresse, et vraiment épatante.


Hélas, le restaurant que j'attendais depuis neuf mois, est fermé pour cause de gastro musique, bref un èvènement !! mais on me dirige vers un restaurant minimaliste, pour lequel mes commentaires seront mitigés. Excellent paté en croute, d'anthologie et mémorable, par contre, pigeon moyen, sauf la pate, et en portion plus que réduite, dessert minimaliste, servi sur un coin d'assiette, et addition relativement explosive !!! 223 €.


Du coup, mes montagnes natales le lendemain me comblèrent, st genest malifaux, un restaurant simple, qui se veut bio, rapide, excellent et pas cher. 53 € pour deux une bouteille de cotes du forez comprise, excellente malgré le label bio. Je me regalais ensuite de mignons de veau a la saltimbocca (sauge, recette italienne) et un risotto parfait: Le patissier a côté est un des meilleurs de France, a prix doux. 6 gateaux, une pogne, deux pains de seigle pour 20.10 €. Un homme très rapide et pressé comme qqun que je connais, mais qui ne semble pas porter les politiques dans son nez. Ni Jean Marie, ni Manuel . ah ah, j'aimerais faire des sondages "de l'Elysée", même payés a moitié de ceux de M. ..X !


Ensuite la vallée du rhone, ou j'aime rouler a tombeau ouvert, comme jadis, de tournon a aix, surtout que l'autoroute est vide. L'orage menace Vaison et le Lubéron, très noirs. Chateauneuf sera épargné ? de la pluie vers aix, les vignes des côtes de Provence sont a moitié bien tenues...........Enfin la maison, tard, ou l'orage explosera ce qui est la première fois en 30 ans en juin !! curieuse année..le ciel semble mécontent.


mardi 9 juin 2015

TRENTENAIRE ou l'APPEL DU 15 JUIN

10 juin 2015

Monsieur Le Préfet, 




Ayant observé que les personnalités les plus indues  avaient droit aux décorations les plus bizarres (liste à venir, inflation que j'avais vu débuter sous Mitterand 1er)  et ne pouvant prétendre même a titre posthume à la Légion d'Honneur, ni aux Palmes Académiques,  j'ai pensé que je pouvais prétendre au Poireau, c'est à dire au Mérite Agricole !! Catherine Deneuve l'a obtenu !! pourquoi pas moi ? Le Président de la République n'a t'il pas décoré le 8 juin 2015 de La Légion d'Honneur le PDG de QATARI AIRWAYS, compagnie qui est en train d'écraser AIR FRANCE et LUFTHANSA, deux compagnies nationales européennes, et dont l'Etat lui même est actionnaire de la première !!

Au nom de l'Egalité, ne dois  je pas demander moi aussi ma breloque ?

Qu'on en juge ! Héritière d'une exploitation agricole par la destinée familiale à laquelle rien ne me prédisposait, c'est depuis 1976, voila bientot 40 ans que j'oeuvre a la vitalité de l'agriculture française. Devrais je parler plutôt de survie, après avoir vu tant de naufrages ?

D'abord, il a fallu supporter l'amputation du domaine pour le passage de l'autoroute d'Espagne. L'indemnité d'alors, équivalent d'un million d'euros, fut mangé par la crise viticole qui sévissait alors , et même le sieur Bonnet, maire de Carnac, ministre oublié de la Giscardie, parlait de bibine !! Depuis lors, toujours aux rêves de la mondialisation, la France vit arriver l'Italie, puis l'Espagne dans le marché commun !! Ensuite, Mitterand, par sa politique économique aux antipodes de l'avenir, c'est à dire en marche arrière, nous fit exploser les coûts de la main d'oeuvre, de l'inflation, et des coûts bancaires. Oui, oui, certains prêts a cette époque avaient le taux inoublié de 18 %. !! J'aurais pu tout fermer, boucher les robinets, partir en croisière, peut être plus loin que Malte. J'ai assumé.

Une autre innovation de ce septennat fut aussi l'impôt sur la fortune, qui en ce temps là, portait aussi sur l'outil de travail, c'est à dire l'exploitation et l'outil. Que diable vos amis MM. SCHLUMBERGER et ROUSSELET vous apprenaient ils le soir sur l'économie ? il est vrai que seul M. MONNET, un charentais volontairement apatride, vous enseigna le culte de l'argent après celui des seules Charentes. Nous avons  encore supporté.

C'est en 1984 pour justement échapper a l'ISF que je devins par la grâce du Fisc exploitante agricole. Diable !! que des chifres. A l'époque, le domaine avait 8 ouvriers, 52 ha en exploitation, et en 1985, ma première récolte fut de 5000 hl. Un excellent millésime.

Côté chiffres, c'était en revanche catastrophique. Je vendis un terrain constructible, pour boucher les trous les plus criants. Chance, le crédit agricole d'alors ouvrit les vannes, et des prêts installation se mirent en place. C'est en 1987 que je pus acheter mon premier tracteur. C'est en 1988 que nous plantâmes les premières syrahs, en 1989 que nous fîmes le premier embouteillage, hélas pas au domaine.

Il faudra encore dix ans pour atteindre cette étape, la pleine indépendance, dans une période toujours difficile, mais qui aujourd'hui parait par comparaison presque heureuse. En 1998 commença une période de dix ans de commercialisation à travers le groupe JEANJEAN, tandis que les ventes bouteilles continuaient à progresser. 

En 1992, nous achetâmes nos premières cuves inox, d'occasion. En vingt ans, la cave a bien changé. Heureusement, ce serait aujourd'hui une histoire impossible. Réfrigérant, en 2003, désormais banal, pressoir l'année dernière. sans compter toit cette année, des barriques par centaines.

Tous ces investissements n'auraient pas été possible, dans ces années ou de crise ou moroses, sans des apports d'argent importants et continus. En général 40 à 50.000 euros  par an pendant plus de 20 ans. Inversement, je n'ose calculer ce que j'ai versé à l'Etat, ou aux instituations sociales, depuis 40 ans. Faisons un calcul simple sur une année moyenne :

12.000 € d'impot foncier, alors que le domaine n'a même pas accès à l'eau publique !
10.000 € de droits sur l'alcool ou similaires, sans doute autant en TVA nette
15.000 x 4 trimestres de charges sociales, dont 4 X 10.000 celles de l'employeur.
8.000 pour les miennes propres, 
soit 80.000 au moins par an versés a la collectivité. soit plus de 3 millions en 40 ans. sans trop rechigner.
des achats aussi, qui permettent l'activité d'autres personnes : entretien bâtiment, matériel, équipements, plantations, compta, banques,  soit au moins 40.000 € par an.
Bref; n'ai je pas mérité le poireau même d'honneur de la patrie  ? Certes, la retraite agricole est a venir, environ 400 € par mois, disons 20 ans maximum, soit 100.000 €. Voila un poireau qui ne vous revient pas cher au kg, surtout que maintenant l'exploitation semble être compétitive. Certes, moins d'emplois, moins de production, mais une qualité reconnue, des exportations qui contribuent à la balance commerciale. Hélas, la vie est terminée, et dans un sens, n' ai je  que bien servi  ce que le Ciel m'a envoyé.

Espérant Monsieur le Préfet une réponse positive de votre part  à une démarche  encourageant  une vigneronne inconnue,  sans grade, sans plainte,

je demeure comme vous le voyez, lucide, mais désormais fatiguée    !!











dimanche 7 juin 2015

MI PARCOURS

2015 aura été si  fertile en évènements de toutes sortes, que j'ai du mal à en   suivre le rythme. Déjà, faute de temps, je n'ai pas pu aller voir les vignes à fin mai, ou début janvier, quand elles sont les plus belles, dans ce vert retrouvé.

Les élections d'abord qui se sont succédées partout : France, Grande Bretagne, Espagne, aujourd'hui Turquie, après la Pologne. Partout des vents étranges ont soufflé qui seraient à analyser. Economiquement, la reprise semble marquer le pas, la Chine s'offrant même le luxe d'une bulle boursière et bancaire inquiétante. Enfin, la Grèce fait des siennes, ce qui ne sera que la troisième banqueroute grecque en deux siècles !! Mais à chaque instant, tout peut bousculer. 

Géographiquement, l'heure est aussi aux armes, avec un climat malsonnant : Urkraine en tension interne et externe, et je juge plutôt inquiétant  que les Rafale s'arrachent de toute part. La Chine poursuit un réarmement accéléré, déclenchant l'inquiétude de ses voisins, qui en font autant. Quant à la première armée du monde, après avoir subi une déconfiture digne de la soviétique en afghanisthan - alors que ce pays vivait en paix en 1968 sous un roi débonnaire, - et mis un pays millénaire a feu et a sang en dix ans - jamais expression ne fut plus juste - elle n'est pas capable de contenir et ses alliés et ses ennemis, et Georges W. BUSH que je considère pour ma part comme un criminel de guerre responsable est salué par les sondages actuels de ses concitoyens comme un président éminent. 

C'est dire s'il faut avoir le coeur bien accroché pour tenter d'avancer ou tenter même de marcher dans ce monde que mon enfance la plus pessimiste aurait bien été incapable d'imaginer. Tout part en c...........Les socialistes ne sont plus socialistes, dans le sens où les mots peuple, justice sociale fraternité semblent imprononçables et impraticables, l'Ecole donne lieu à des activités, à des apprentissages, , sic, et les Républicains ne sont que des transformistes de bas étage "non encore vêtus de probité candide et de lin blanc". Quant à la dernière, ses voyages à Moscou d'où elle revient les comptes regonflés laissent songeur...Oui, oui, au moins Jeanne ne s'adressait qu'à Dieu, à St Michel, et à la Vierge Marie et ne chevaucha que de Domrémy à Bourges, puis Orleans, Compiègne. 

Il faut cultiver son jardin, disait Voltaire. Cette année fraîche sur Paris a fait que les fleurs ont certes eu du retard, mais sont encore magnifiques, notamment les roses. Tout fut plus beau que jamais, le jasmin, si récent, les roses, les lys qui fleurissent ce matin, les impatiens qui grandissent vite; Mieux, le temps froid a empêché la multiplication des insectes, mais les cocinelles manquent. 

Du côté de Mattes, les ventes à ce moment de l'année sont plutot "molles", comme si les français serraient encore les boulons, ce qui est probable. Les comptes 2014 ne sont pas encore disponibles, mais ils devraient être excellents, en progression; Quelle est la part de mon action sur ceux ci ? d'autres domaines marchent encore mieux, d'autres moins bien sans doute, mais depuis deux trois ans, les prix du vin de notre région remontent enfin, après 15 ans de stagnation - 1998-2012 - et ce n'est pas négligeable. mais foin des chiffres, on regardera cela plus en details cet été.

Deux hirondelles inquiétantes cette semaine, qui me confirment que la situation n'est pas encore rose. Mon agent japonais, de passage, me dit que les importateurs japonais recherchent actuellement que des vins dont le prix est inférieur à 2 € (ce qui, entre nous soi dit met ce vin en rayon au japon à 10 €), que la consommation n'augmente pas, bref..

Deuxième inquiétude : depuis plusieurs mois, je goûte systématiquement les vins de la région, réputés, pas réputés, GD, cavistes, et aussi des vins au hasard de mes pas : restaurants, boutiques..et bien de tout ce périple, le vin le meilleur, dont je ne connais pas le prix car il me fut offert, mais doit être abordable, est un vin ITALIEN !!! par son équilibre et sa créativité !! aucun doute, il a tout pour plaire : a l'amateur, au non buveur, au curieux, à l'esthéte.  Il est temps pour nous, vignerons français, de commencer à penser, à créer, à vouloir faire meilleur, sinon nous serons distancés. Que de vins français lourds, sans esprit, chers, voire franchement mauvaise (dernière expérience un crozes hermitage xx de 2013 à 40 €, prix le moins cher, dans un bistrot parisien........).

Seule consolation : l'APOLLON me paraît toujours aussi bon, et par exemple d'un aussi bon niveau que le bordelais réputé DOMAINE DE CHEVALIER, 2008, (60 € la demi bouteille).

Satisfaction aussi de voir au bout de 30 ans MATTES profondément changé, et quelque part, sorti de l'ornière, même si rien n'est jamais définitif, comme les roses.