samedi 24 décembre 2016

NOEL 2016 - BILAN FIN ANNEE

Une année au final, comment dire, non pas satisfaisante, ni euphorique, mais en langage Quai d'Orsay
"convenable", que j'ai résumée ainsi au personnel de Mattes, qui en sont les maçons pour une large part.


DECEMBRE 2016 - numéro gratuit sans pub ni abonnement
Journal libre et indépendant
Echo des Garrigues n°22
rédacteur-distributeur-éditeur :   JL  Brouillat.
            Par tempérament, je suis rarement satisfait, ayant tendance à voir ce qui ne va pas, surtout ce qui ne va pas depuis longtemps, et aussi les menaces que porte l’avenir

            En ce qui concerne Mattes et le monde, c’est assez clair. Le futur est assez inquiétant, quand  Poutine veut mettre les pieds sur la table ou que Trump joue a l’éléphant. Les économies sont toujours molles, l’Europe fantomatique, déboussolée, doutant d’elle-même, aboulique, sur son enjeu et son avenir. Rien de bon.

            Le dollar va probablement rester haut, les taux d’intérêt vont remonter, et peut etre l’inflation redémarrer progressivement, les pays émergents vont souffrir, et la Chine rester imprévisible.

            Du côté du marché des vins, malgré une faiblesse générale de la production française, les prix sont atones voire en baisse (Bourgogne), et les exportations stagnantes. Les Corbières sont toujours la dernière appellation française, beaucoup de produits sont indignes, mais les responsables (sic) en ont l’air satisfait. Pour ce qui est de notre canton, il n’est que de voir le nombre de terres abandonnées et de friches. La misère, pour qui ouvre les yeux.

            Face à tous ces évènements, avec le concours de tous les siens, Mattes n’a pas démérité, sauf sur le plan des Concours, qui témoignent par cela de l’aveuglement général des gosiers et des esprits.

            Grâce à une récolte 2015 généreuse, nous aurons vendu en 2016 2675 hl, à un prix moyen de 187 €. Ce prix moyen, en hausse, provient pour partie de la hausse générale des prix vrac observée début 2016, et pour partie, de nos ventes en bouteilles, qui ont bien résisté. Le prix moyen de ventes bouteilles a augmenté, passant de 4.68 € HT en 2015 à 4.97 € en 2016.

            Nos prix de vente ayant été stables, cela confirme que les produits type Chevreuse, Apollon, BF sont maintenant en phase avec le marché. Des produits « nobles ». Comme disent les Italiens, « vino nobile »

            Côté investissements, 2016 fut une année de pause relative, avec principalement la fin du toit. Ils représentent néanmoins 12 % de notre chiffre d’affaires.

Dernière satisfaction : une qualité me semble t’il en hausse, comme en témoigne l’embouteillage CASTEL et une récolte somme toute moyenne, malgré une sécheresse historique, avec 2570 hl.

Au total nos ventes devraient cette année dépasser les 500.000 €, en hausse de 3 %, malgré des quantités moindres mises sur le marché, 2675 hl donc cette année, contre 2858 hl en 2015

Côté points faibles, oui, toujours la faiblesse de l’Appellation, qui se traîne, et des prix probablement stables pour 2017. Aussi nous chercherons des clients du côté de la vallée du rhone, aux prix plus rémunérateurs.

La faiblesse de l’euro peut aussi nous aider sur les marchés extérieurs, en particulier USA, en léger redémarrage, ou au Japon. Ce pays est à reconquérir, et témoigne d’un marché dont le Chili ou l’Espagne s’emparent.

Imagine t’on que nos exportations directes ont été divisées par 3 en 5 ans ? Voilà le cœur de nos efforts a venir, malgré la concurrence accrue, et les difficultés. Chine, Allemagne, Royaume Uni, Japon, bref, tous les grands marchés.

            2017 va être une année riche en investissements, garants d’avenir. Plantations bien sûr, mais aussi cave. Ils devraient être en hausse de 20 %.

            Au total, les défis ne manquent pas. Il nous faudra sans doute réfléchir a d’autres vins, encore plus synonymes de perfection. Peut être un ou deux rouges, sûrement un grand Blanc.

            La route est là, les difficultés et la tâche seront lourdes pour la suivre. Mais forts de ce qui a été fait, de la confiance obscure des centaines de clients qui nous témoignent chaque année une grande fidélité, de leur satisfaction, et bien sûr forts de nos certitudes, de ce qui a été fait depuis 30 ans, et de ce qui reste à faire, il convient encore d’avancer.

            Merci de vos efforts, soyez certains de notre engagement a tous et à chacun sur cette route, et Bonnes fêtes de fin d’Année, période de repos bien mérité dans cette époque folle.

Meilleurs Vœux pour 2017.

dimanche 11 décembre 2016

FIN ANNEE 2016.

Bientôt la rive sera atteinte !! mais les pieds ne seront au sec que pour quelques jours, et tout recommencera. La satisfaction de la voir enfin va bientôt effacer ce que fut cette année, bizarre en tous points.

En ce qui concerne Mattes, la première moitié de l'année fut calme pour les ventes, plus que d'habitude. Imagine t'on que les vins de cépage ne furent retirés que le 11 septembre, après mise en demeure auprès de l'acheteur. Une autre mise traîna de juin à novembre...les subventions promises, et surtout dûes, n'arrivent pas !! le compte a été parfois a découvert, mais au total, l'année ne devrait pas être mauvaise, à l'exception du volume de la récolte 2016.

Ce fut la grosse inquiétude de l'année. En mai déjà, la pluie avait été rare, et les températures augmentaient rapidement. Les jours passaient, sans que les pluies habituelles n'apparaissent, puis juin, nouvel épisode de chaleur, et juillet. Le 4 juillet, la température dépassait 35°C à midi..les alentours de la maison en août ressemblaient au désert marocain. On voyait bien que les grappes ne grossissaient pas et étaient parfois rares, mais les feuilles restaient vertes.

Aux vendanges, il n'avait toujours pas plu. Mais par un miracle de la nature, à l'exception du grenache dont la sortie fut quasi nulle, globalement, les vignes montrêrent des rendements non ridicules, et parfois voisins de ceux de l'année dernière. Sans doute, les racines plongent elles suffisamment loin dans le sol, resté humide en profondeur !

Malgré une conjoncture française médiocre, les ventes ont tenu, et le toit est enfin fini !!

Les autres évènements n'ont pas manqué : élections espagnoles, par deux fois, les nouvelles régions françaises tiennent plus du diplodocus que du fringant alezan, sauf peut être Paris, brexit inattendu, guerre sans espoir en syrie, et surtout l'élection américaine, avec un nouveau président capable de tous les dangers, surtout à l'aune des premieres décisions concretes !! Un vent de folie semble souffler partout. Pourquoi pas moi, dit l'autre ? l'autre jour, je reçus un coup de telephone, relation d'un ami. Informaticien, 50 ans, une bonne situation, 12000 € par mois. Il veut devenir vigneron, comme saisi par la colique !! rien ne lui semble plus urgent !! Il n'est pas du métier, et se renseignait.

Je le fis atterir rapidement, en procédure d'urgence ? avez vous 20 ha de vignes ou connaissez vous qqun qui vous les louerait ?......deusio : avez vous 2 millions pour financer votre première récolte, et attendre ??? la banque........! avez vous des garanties ? ..........bref, il ignorait le b-a-b-a du métier !! de celui ci et de beaucoup d'autres.sans oublier qu'il faut 30 ans pour créer un vignoble.

Peu de satisfactions dans la vie de tous les jours. Si, cette semaine, sur Arte, mardi je crois, un reportage sur Mme MERKEL que je ne connais guère. Pourtant nous sommes tous les deux ingénieurs chimistes, elle semble savoir compter, de la même génération. Je ne lui reprocherai qu'une chose, mais il est vrai qu'elle semble entourée d'hommes sévères, c'est de n'avoir pas pris des initiatives importantes depuis 10 ans pour l'Europe, qui n'en finit pas d'agoniser. Pourquoi pas établir des conseils des ministres communs franco allemands ? pourquoi  ne rien faire pour la défense européenne ?
mais ce sera son honneur, et son intelligence,  un jour d'avoir accueilli un million de réfugiés, quand la France, ou ce qui aujourd'hui en tient lieu, n'arrive pas à 24.000 !!! au mépris des conventions internationales que nous avons signées !

Mais chez elle, je retrouve a la fois cette simplicité et cette franchise très allemandes que j'apprécie chez Madame, dans ses lettres. Peu de gens connaissent la Princesse Palatine, belle soeur de Louis XIV, amenée d'Allemagne dans son adolescence. Je relis ses lettres, y voyant décrits nos travers nationaux et éternels. A la fin, je découvre qu'elle est morte un 8 décembre, voici bientôt 300 ans.


samedi 22 octobre 2016

DU MILLESIME, et de QQ POINTS. 21 0ctobre.

Ca y est, "un vigneron peut dire ca", la récolte 2016 a été moins décevante que prévue, malgré une secheresse que je ne pensais pas avoir jamais vue. Il faudra que je déniche les chiffres de la pluviométrie, pour me fixer. D'abord, l'hiver - la période de novembre à mars, fin de la taille - a été sec, ensuite, de mai à octobre, un long temps sec, avec du vent pour ne rien gâter. En outre, juin, juillet avaient été très chauds à Mattes, et j'avais toute raison de penser que le futur était noir. En outre, les grenaches étaient mal sortis début juin, et les grains étaient peu nombreux, c'etait visible début juillet.

Oui, plus que des inquiétudes, des angoisses depuis début juillet ! Meme si une assurance était là.  certes, ayant fait le tour des vignes mi aout, je voyais bien que les grenaches (en général 800 hl sur 18 ha, le premier cépage de Mattes) étaient faibles, pas très jolis. Mais parallèlement, les autres vignes me paraissaient "normales", simplement avec des grains petits qui ne demandaient qu'à grossir. de St Tropez à Perpignan, tout était sec, et même des vignes irriguées, dans le Var, avaient de mauvaises têtes. Certes, on notait bien sûr des différences entre les vignes travaillées, et les autres. Le Gard, sec, mais travaillé, avait par exemple de jolies vignes.

La sécheresse continua, et pour la première fois, la maturité mettait du temps à arriver, les fruits étant trop secs, et les vendanges commencèrent tard. Une bonne surprise, les cépages blancs, certes implantés dans des zones profondes et riches, ne montrèrent pas de grosses variations. Un bref saut à Mattes vers le 19 confirma en outre que leur qualité était de très bonne à exceptionnelle, bien sûr à ce stade de la vinification.

Ce n'est que vers le 19 Octobre que j'eus une vision chiffrée des rouges. Oui, le grenache avait bien faibli (environ la moitié), mais les autres globalement avaient tenu, même la fragile syrah ! bref, au total une récolte en baisse, de 15%, mais largement imputable au grenache et à sa sortie.

Bref, des choses assez inattendues. Mais ceci confirme que la vigne est globalement résistante, sauf aux mauvaises sorties et aux maladies ! bref, le manque d'eau n'est pas le principal risque. Il faut surtout choisir ses sols, ses parcelles, et travailler, dans le sens de La Fontaine, c'est à dire labourer pour que la vigne descende profond.

Aucune idée de la qualité des rouges à ce jour. Pourquoi seraient ils mauvais ? puisque le Languedoc est deux fois millénaire dans cette culture. Mais c'est pitié de voir de plus en plus de terres en friche, au moins dans notre coin, et des vignes mal entretenues. Que sera tout cela dans 20 ans ? pourquoi le coin des  crozes hermitage, st joseph que j'ai connu presque abandonnés dans les années 60 est il maintenant si riche, si bien entretenu, si prospère, avec des vins chers et souvent disons moyens ????quel est le mystère ? Il est indéniable que la région a fait une certaine mutation, mais en se retrécissant, et que les étoiles y sont encore rares. Nous verrons.

Coincidences, cette semaine, d'Allemagne, j'ai eu des demandes pour des vieux millésimes...C'etait mon intention d'en garder depuis 2004, et j'avais commencé à garder. Mais c'est très difficile à gérer, à suivre, ca tient de la place, et les partisans des caves "nettes" n'aiment pas cela. J'ai donc cédé, et je le regrette, car bien sûr, je pense que beaucoup de vins ont besoin d'un certain vieillissement, disons 10 à 15 ans. c'est d'ailleurs rare de goûter de tels vins, même dans des restaurants réputés. Bcp de chefs sont trop "neufs" pour avoir une vraie cave.

donc d'allemagne, des demandes de vieux vins. On verra. mais aussi des appréciations sur des millésimes anciens  à confirmer.
voici un mail à ce sujet, c'est en anglais, merci brexit, mais facile, et correspond bien à mes impressions récentes. sur des millésimes passés.



Hello, Sir,

First, thanks for your comments.
It is a pity that you cannot taste the last vintages. You are no longer travelling ? some of our german customers collect their wines on the border (like Strasburg), or we ship some quantity when they are staying somewhere in france.

It is an headache to range the different Millesimes, especially at this moment. First, coz each taste is personal (I have example for 2001, tasted this week by 2 different people), and second, the cellar and storage conditions seem to be one big factor. I have cellars in 3 different places (Paris, a, a little bit too warm,  and 2 others), and frankly speaking, the same bottle stored in different places has usually a different taste, especially after a long time.

Let me give you some recent tasting notes

Clos Redon 2000 : excellent, more complex, longer, among the best syrahs I ever drunk (tasted yesterday).
Chevreuse 2001 : great (for me, when kept in b place), similar to many grands crus classes de Bordeaux
Chevreuse 2007 : same, but milder
Chevreuse 2011 : too young for me, at this moment
Chevreuse 2013 : can be drunk, and pleasant, well balanced.
Millenium (chevreuse 2000) : drunk this year, kept in b place, “fabulous” and still fresh.

I did not taste chevreuse 1998 since last year (kept in place a), and I found it at the limit.
Frankly speaking, I think that recent chevreuse will be more interesting, as the concentration is higher, but this is to be confirmed.

Among our oak aged cuvees, at this moment,  my favorites are APOLLON 2011, BF 2008, and Millenium, in this ranking. But also some non oaked wines are really great now, for instance, SABRAN 1996 and 1998. Beginning of this week, we also drunk a white, clos du Moulin 2003, and was also quite amazing.

Have a nice week end,
Thanks and regards


De : Rudolf v.Zech-B. [mailto:info@zbelektronik.de]
Envoyé : vendredi 21 octobre 2016 13:37
À : Jluc BROUILLAT
Objet : Re: CHEVREUSE FROM MATTES attn. MR VON ZECH

Good afternoon Monsieur Brouillat,                                                                                                                                                                                                            thank you for your mail. I  am a great admirer of your chevreuse cuvee and we bought hundreds of bottles direct at the domaine.  vintages 1998, 2004 and 2008. We were always friendly received by the young regisseur, who said he was a nephew of the owner. In the last years there was a new regisseur in charge.
As I have no opportunity in the short term to visit and taste and therefore  I ask the question: How do you rate the quality of the 2013 compared to  vintages I had before ? I should like to have your opinion ! (In my memory the 98 was the most outstanding)

Best regards
Rudolf von Zech

lundi 26 septembre 2016

PREMIERS ECHOS DES VENDANGES 2016 26 SEPTEMBRE 2016

Non, les vendanges ne sont pas finies, peut être le seront elles en fin de semaine, comme l'année derniere. Elles ont pourtant commencé plus tard, les blancs vendangés à partir du 7 septembre. Cette année, caprice des obligations, je n'ai pas pu y assister pour la première fois depuis 9 ans. Mais y aider aurait été sans doute déprimant, vu le résultat premier, le volume.

Oui, il a fait sec et longtemps, pas de pluie significative depuis le printemps. Pourtant, encore hier, la vigne est verte, surtout dans les sols riches et profonds, bien labourés. Même dans le Gard, qui est habituellement le département souffrant le plus de la sécheresse estivale.

Le Grenache a souffert de la coulure printanière. La syrah n'a pas grossi. Que seront les cabernets, mourvèdre, toujours maigre, et carignan ? Patience.

Hier, j'ai dégusté les jus blancs. Ils sont bons, et les rendements n'ont pas formidablement varié, confirmant la valeur de la première variable, le sol.

Pour les rouges, c'est tôt, mais c'est dans la ligne de l'année dernière quant aux profils gustatifs. Peut etre plus de complexité.

Mais le premier objectif etait de déguster des barriques, de décider des assemblages à mettre ou non en bouteilles. C'est fait, BF 2014, Apollon 2013 seront au RV.



DIMANCHE MATIN.

Hélas, en ce jour, le marin est froid et lourd, rendant les corbieres semblables à l'Ecosse
Variation des paysages et de la lumière.

samedi 27 août 2016

DES CORBIERES, Gastronomie, suite

Il y a plus de 30 ans, une éternité à notre époque, un restaurant aujourd'hui fermé  de Sigean avait comme spécialité le sanglier, en civet, et la salle était pleine !! sans que vraiment la gastronomie soit là. Je me demandais où ils prenaient de quoi nourrir tant de monde.

Aujourd'hui, les sangliers pullulent, et pas que dans les Corbières. Cote d'Or, Var, Cap Negre, mais oui, celui de Carla et Nicolas, débordent de ces cochons là, et il en est de même dans nos campagnes. J'en ignore la raison !! sans doute l'émigration d'une région à l'autre, et le côté prolifique de l'animal. Bref, ils abondent, et même font des dégâts, m'ayant mangé en une nuit une récolte de muscat !

Toujours est il que maintenant le sanglier est le gibier le plus commun des Corbières, nous renvoyant à notre passé d'Astérix gaulois.

Le 13 aout fut le premier jour de chasse. Pour les âmes sensibles, 5 furent tués. Un par chasseur, si j'ai bien compté. J'héritais d'un cuissot, que Dieu sait pourquoi, je fis mariner dans un mélange délicieux de restes de vins odorants, Chevreuse, Apollon, etc.

Comptez deux heures de cuisson, mais sans doute moins aurait été suffisant, car le sanglier, à ma surprise, rétrécit à la cuisson, comme une vulgaire bête d'élevage survitaminée et dopée ! et curieusement, n'a pas un goût vraiment sauvage, ni corsé, de bête sauvage. On dirait plutot un jambon breton !! peut être la température de 180°C (chaleur tournante) est elle un peu forte, car la graisse a dû fondre.

Un amateur de mes amis me dit qu'il le préfère juste rôti, sans sauce. Celle ci est pourtant diablement bonne !  il la réserve à du civet.




On le voit, le rétrécissement est net !

Mais dans cette terre ingrate, ô chose paradoxale, on trouve d'excellents légumes, pas encore des fruits, de la meilleure qualité qui soit, quand le jardinier s'en donne la peine, et les tomates y ont le gout de tomates, les aubergines, etc, sans compter des oignons qu'on ne trouve qu'ici.
et naturellement, en cherchant, on peut trouver d'excellent pâtissier 

vendredi 19 août 2016

DU SEJOUR DANS LES CORBIERES

Il a commencé le 8 aout, et se finira bientot (écrit le 19 aout). Qu'en retenir ? Plusieurs choses, sur des plans différents. D'abord, pas de pluie, à la différence des années précédentes, et même pour le 15 aout. Ce matin, le ciel est lumineux, calme, juste la toile du vent. A 7H30, la température est de 18°C et l'humidité se condense.
A Port la Nouvelle, où j'ai fait une escapade matinale, hélas le poisson n'est pas arrivé, pas encore arrivé. Revenir bredouille, en notant qu'on peut stationner à l'aise, très à l'aise, même sur le port. Pris un café et un croissant (certes industriel) pour le prix "espagnol" de 1.30 € le tout. Alors qu'a Paris, un café seul se paie 2.50 et le croissant au moins 1.50 sinon 2.
Je regarde les boutiques en face, le vin notamment, des prix incroyables, le litre à 1 € en vrac, la bouteille à moins de 2.50 €. Et tout le monde semble encore au lit !
Les vignes, je les ai vues hier, et j'en ai vu d'autres, notamment vers la Palme et Fitou. On voit de tout, de tres belles, rares,  jusqu'aux plus qu'en triste état, voire incroyables. Au delà de l'eau et du travail, j'y vois surtout le signe que dans quelques années, beaucoup de parcelles seront abandonnées ou vendues, donc que la vigne n'est pas attractive ou rentable ici, si l'on exclut que des vignerons seraient fainéants.
Pourtant, un certain nombre de coopératives, et parmi les plus grosses, importent (et revendent au double) des vins espagnols. Un négociant me dit qu'un de ses confreres "traite" 25 camions par semaine d'espagne, soit, excusez du peu, 7500 hl par semaine (soit environ donc 300.000 € de profit par semaine). Je lui demande pourquoi les vins espagnols sont si peu chers, qu'avec des prix pareils, et même à 150 hl de rendement par hectare, je mangerai ma culotte et vite !! Il m'explique que le vignoble espagnol est récent, que les coopératives ont été créees la bas il y a moins de 30 ans, avec des subventions de la CEE, et que surtout, elles ont été pensées sur un mode industriel, pas la coop de village d'ici ou de papa. En outre, un ouvrier espagnol est à 750 € par mois, et sans doute nos charges (les non productives, type cotisations non salarié, ou CSG etc) n'existent pas là bas. Ces charges indues représentent pour Mattes au moins 60.000 €, voire plus certainement 100.000 €/an, donc 20% du chiffres d'affaires, et un coût de 30 € par hl, c'est considérable !! mais ca ne rendrait pas vendable ou rentable les vins de Mattes à 40 € l'hl. Il faudrait tripler nos rendements !!! Notre géologie et nos ressources ne s'y pretent pas, ceci en réponse à M. LE FOLL, qui prêche pour de tels vins !! eh oui, les faits sont têtus. Même la plaine de Narbonne, qui est capable sous conditions de produire 250 hl par ha, ne le fait pas, ne le fait plus. Autant doivent se dire les possibles investisseurs le faire en Espagne ! ou au Chili.
J'ai aussi le sentiment depuis 25 ans que je tiens le caveau, au moins qq semaines par an, que la France, les citoyens français s'appauvrissent ou font attention. Jadis il était courant, ou banal, de voir des gens repartir avec 100 bouteilles (le record étant un anglais avec 400 bouteilles). Aujourd'hui, la séparation est nette entre les clients à 30 bouteilles, et ceux à disons 3 bouteilles. La clientèle n'est plus locale. Certes la concurrence s'est intensifiée, mais on sent que l'achat au domaine est devenu fermé aux gens disons moins qu'aisés. Inversement, certains ne comptent plus, ne comptent pas. 
Est ce vrai partout, dans toutes les activités ? J'ai été frappé en fréquentant quelquefois les restaurants de la région, que le niveau gastronomique s'est bien élevé en 30 ans, et qu'on peut trouver aux alentours des restaurants d'un bon voire tres bon niveau. Tant mieux. Et qu'ils sont parfois complets le soir !! tant mieux aussi. Mais les prix n'ont rien à voir avec ceux de Paris, ou de la Cote d'Azur, devenue franchement chère et médiocre, sauf cas exceptionnel. A Peyriac de Mer, pour 70 € à deux, j'ai fait un excellent dîner, en plus rapide, avec des couteaux (le coquillage, chose qu'on ne trouve plus) , des seiches, dessert, et un tres bon vin de la région. Idem sur Leucate, ou l'offre est diversifiée.  
Les touristes devraient donc se précipiter ici. Certains le font, pas plus qu'il y a 20 ans me semble t'il. Pourtant la plage est accessible, et vaste. Mais globalement, je ne vois pas cette région se développer largement, comme on pourrait le souhaiter. Les infrastructures sont souvent limites, sauf sur la cote.
Que faut il pour te réveiller, Belle Aude ?

jeudi 11 août 2016

LE RISOTTO du VIGNERON (de MATTES)

Apres une journée fertile en évènements de toute sorte, bien occupée, le hasard fit que je tournais le film suivant, digne des Tati et Charlot de la meilleure époque,

https://www.youtube.com/watch?v=rerJdfUIOUI

Il était hélas 20 H 30 quand j'en finis le montage, et me précipitais en cuisine !!! pas grand chose d'appétissant à se mettre sous la dent !! qu'importe, l'imagination y pourvut, et plutot bien.

A vrai dire, depuis plusieurs jours, j'avais envie d'un risotto, mais rien de bien pour faire le bouillon, type asperges, champignons, ou fruits de mer, bref j'improvisais une cuisine qui n'était pas du tout du terroir, et fut néanmoins excellente.

Donc du riz carnaroli, un verre par personne.
Dimanche, j'avais fait une gigantesque sauce tomate (merci francis !), avec simplement la variante fenouil sauvage, et je l'avais passée.
Bref, une poele, de l'huile d'olive, des oignons (cebe de lézignan je crois), faire revenir, mettre le riz,
tourner, ajouter un verrre de muscat de mattes !
feu assez soutenu, pendant 18 mn, pour que le risotto ait la bonne cuisson. Remuer quasiment sans arrêt. Remplacer le bouillon habituel par de la sauce tomate précédente diluée. Au bout de 18 mn, éteindre, ajouter une cuillérée de crème, du parmesan rapé, laisser reposer 5 mn. C'est divin, et digne d'un 2 étoiles !!
Ce serait encore meilleur avec qq moules je pense, même salées. J'avais ajouté qq olives en morceaux.

Par contre, ne pas boire avec du rosé, plutot un vin blanc je pense voire un rouge leger.
Et le reste du gigot de Mme Francine de dimanche dernier (on est mercredi soir) était superbe, avec un peu de curry. Bref !!


mardi 26 juillet 2016

23 JUILLET 2015.

Bref saut a Mattes où règne comme partout une chaleur assez forte, dès le matin, et tard le soir. La vieille maison, pourvu qu'on la laisse ferméé entre 9 H et 21 h, garde le frais reposant. Le but principal est d'accueillir un importateur japonais, jamais rencontré, même si nous travaillons depuis 20 ans avec lui.

Ceci a été l'occasion de goûter des vins anciens, type MILLENIUM 2000, ou CLOS REDON 2005, ou SABRAN 2004, bref au hasard, dans les mêmes conditions d'endroit et de température que les vins plus récents, type CHEVREUSE 2013, CLOS REDON 2015, ou même SABRAN 2015 à venir.

Deux satisfactions : les vins vieux ont bien tenus, et se sont bonifiés. Curieusement, parfois. La SABRAN 2004 a des notes empyreumatiques, alors qu'elle n'a pas connu le bois ! d'ou vient ce raisiné ?

Enfin, sans nul doute, les vins récents sont meilleurs que ceux d'il y a dix ou quinze ans, le chevreuse 2013 contre le millénium, les clos redon entre eux, le 2015, me paraissant être largement supérieur.
La Sabran est plus sujette à des variations, et le goût ou le profil ne sont pas toujours les mêmes. De tous, c'est l'APOLLON 2011, une pure syrah en barrique qui domine, et meme contre le Millenium.

Troisième, peut être marketing ou d'amour propre, à des yeux "ouverts", sans préjugés, les vins en barriques sont incontestablement sans comparaison avec les vins non en barriques, sauf peut être le cabernet sauvignon.

Bref, nous avons oeuvré dans la bonne direction , mais il faut encore mieux et plus grand. Travailler sur les assemblages, l'élevage en cave, le raffinement, la touche qui fait que tel vin est inoubliable.







et ce qui ne gâche rien, et rend le boulot moins ingrat, est que PORTEL a depuis un patissier d'excellence, avec des choses qui valent bien HERME ou DALLOYAU sans en voisiner les prix. Bref, la région se développe, et veut aller du col. Continuons le combat.

samedi 9 juillet 2016

4 juillet 2016 - RETOUR à MATTES

Le dimanche 3, la France n'avait pas encore commencé sa transhumance. Marseille était désert, la Camargue aussi, c'est donc assez tôt que nous arrivâmes à Mattes.

Qu'est ce qui fut frappant ? tout l'arc méditerranéen, sans doute de Nice à Perpignan, est sec, très sec, et cela rappelle 1989. La chaleur est là, avec 35° à Montpellier, sous le vent dit du Nord, et 32°C, à Mattes.

Les vignes sont certes belles, mais l'année dernière, il pleuvait fréquemment, et la température dépassait rarement 25°C. Pour une fois, la chaleur est plus forte que sur la Cote d'Azur.

Tout est calme, sans luxe, et avec seulement la volupté des yeux. Le palmier bleu planté en 1996 commence à grandir, même si ses frères jumeaux sont bien courts. Mon cèdre, dopé par l'or brun, a entamé sa montée. Certaines plantes ramenées de Hyeres se sont enfin acclimatées, par exemple les lantanas, pourquoi pas bientôt un bougainvillée ?

Mais surtout le toit est fini. C'est une des pièces les plus importantes de ce puzzle de rénovation entamée il y a trente ans. C'est un peu plus de 400.000 € (non actualisé) dépensé au fil des ans, pour redonner aux batiments leur apparence et la beauté de la Pierre, mais aussi leur fonction. Il reste encore a faire, notamment un toit, l'ancienne écurie, les gites à améliorer, un nouvel hangar, mais "le fait n'est plus à faire", suivant une expression oubliée.

J'ai aussi vu - meme s'il reste à faire - que les gîtes prenaient tournure. Que de changements depuis 1996, quand je fus autorisé à les voir pour la première fois. IL fallait bien que le mal fut grand et profond pour qu'on me mit le nez dedans.

Deux raisons à ce voyage : des acheteurs chinois font une tournée, et la Chine est ce que la Californie en 1850, à l'échelle 1000. Bref, il faut y etre.





Il fait chaud, tres chaud en sortant de Lastours, 35°C. Ce dont j'ai pris conscience, à l'unisson de Madame, c'est que les Corbières avaient fait d'énormes progres, autant que Mattes, au moins ceux là, et donc que la retraite s'éloignait, comme un mirage dans le désert.

 L'apres midi, visite des gîtes et divers achats.
Mardi matin, deuxième raison d'être là. La récolte 2015, la regouter cépage par cépage, cuve par cuve, et voir ce que l'on peut faire : quels assemblages, quels volumes.

La chaleur des vins ne facilite pas le travail. Mais je juge le lot de cabernets magnifique. Après, plusieurs assemblages me semblent intéressants, sans être exceptionnels. Il faudra regouter le lendemain, et sans doute bientot, avant d'embouteiller.

Mon principal combat cette semaine fut d'obtenir tel Don Quichote contre les moulins à vent qu'un groupe important fasse un virement !!! L'administration est parfois plus simple. Parfois, pas toujours.
Mais j'y suis enfin arrivé.

Ouf, retour dans la maison du Sud, embouteillages géants à Marseille et Toulon, par 35°C. Enfin, le chat s'arrête de gémir, les cigales chantent.