Semaine chargée, rapide, mais qui devenait indispensable, car je n'avais pas encore goûté les vins 2021; Je constate que la syrah convient de mieux en mieux à Mattes, c'est souvent le cépage, avec les cabernets, le viognier, qu'on peut boire le plus rapidement, et qui a une réponse qualitative. A l'opposé, le mourvèdre est toujours fidèle à lui même, mais a besoin de 3 ans et d'oxygène pour s'épanouir pleinement, comme je le constate hier en finissant une bouteille de dionysos ouverte depuis 6 jours.
Les vins 2020 sont en général bien intéressants. Au total, les possibilités d'assemblage justifient les embouteillages à venir : CLOS REDON 2021, puis Sabran 2020;
La taille est encore en cours. Nous avons eu une bonne température, mais le matin peut être très froid, et la végétation est encore ralentie.
J'ai aussi goûté une autre qualité de fûts, pour le chardonnay. Ils me semblent plus convenables pour ce type de vins, même après seulement 5 mois de fûts.
Le domaine sort juste du covid, mais les tâches sont là. Parcelles, plantations, sans parler l'administratif de plus en plus lourd. Les stocks ont baissé, les bouteilles augmentent, le papier double, les délais s'allongent. Pourtant la reprise doit être là, quand on voit le nombre de camions sur les autoroutes de France !! surtout en plein hiver, dans le soir.
Il me plait de traverser la France une ou deux fois par an du Nord au Sud, d'Est en Ouest. Voir ce qui dans cette Terre s'inscrit de traditions ou de changements. Les entrepôts géants, les éoliennes marquent désormais les paysages, balafrent serait plus exact. Marseille aussi s'agrandit, les autoroutes se densifient, mais la Camargue reste identique. Sigean aussi s'étend, tandis que Port La Nouvelle semble plus inchangée.
Je crois que d'autres changements, plus invisibles, sont à l'oeuvre, et qu'il faudra des années pour s'en rendre compte. Le COVID a accéléré une évolution dans le travail, dans les motivations, le choix et le changement des métiers. Ensuite on voit tous les jours que la sté de consommation, qu'on refuse apparemment souvent - écolo en tous genres - est de plus en plus à l'oeuvre et la dominante. Besoins de sorties, de loisirs, de boites de nuit - la révolution allait arriver parce que les boites étaient fermées - soifs de voyages, séries Netflix ou non, d'un côté, et de l'autre côté, folies permanentes, de plus en plus fréquentes, et surtout à tous les niveaux. Les yeux vont s'ouvrir à tous ces agneaux. La menace russe ouvrira quand même des yeux, comme le grand méchant loup de la Fable. On voit l'Europe démunie, l'armée allemande existant sur le papier, et surtout que le gaz russe va manquer à cette riche nation, partie dans les rêves écolo les plus fous.
Il y aura donc, volens nolens, de fortes évolutions concomitantes venant à la fois du COVID et de la Russie. D'abord une contraction, puis un redémarrage vers des directions encore imprévues. Personnellement, mes yeux se sont ouverts sur des choses nouvelles, insoupconnées. Par exemple, que les mensonges d'une dictature - 2 morts du covid en chine officiellement depuis avril 1921 - ne tiennent pas quand on voit aujourd'hui les malades dans les cours d'hopitaux à Hong Kong. Le feu des réalités les rattrape.
Ensuite, plus que jamais, travail et indépendance s'imposent tant à l'échelle des individus que des nations. D'une certaine façon, la France a des atouts pour tenir. Mattes aussi. Mais il faut changer beaucoup de visions, et très vite. suivant la phrase célébre " il faut que tout change pour que rien ne change". C'est ce que me disent ces murs, et ces arbres