mercredi 31 juillet 2013

ETE 2013 - 31 juillet 2013

Je me suis souvent demandé pourquoi je n'avais pas baptisé une cuvée du nom de "Guermantes", puisque ce nom est lié indissolublement à d'anciens propriétaires de Mattes, dont Alyette de Lareinty Tholozan, qui y naquit en 1890, et l'habita jusqu'en 1920, probablement, quand ce domaine fut vendu à la famille HOTTINGUER, dans le cadre de la succession de Louise, disparue en 1914, et d'Honoré, mort à la Guerre.

Mais c'est à ce monde de Proust, pour le côté mondain et de l'Abbé Mugnier, plus catholique si j'ose dire, que je pensais en entreprenant ce mois ci ma dernière folie, à savoir la remise en état de la grande salle à manger de la villa THOLOZAN, elle aussi issue de cette famille, et dorénavant peuplée de fantômes invisibles, car pas mal sont morts ici, ou y sont passés, Jules, Alyette, Sosthène, Monsieur de Dion, Elzear, duc de Sabran, Honoré, le savant, le duc de Chevreuse bâtisseur, en 1858. et tant d'autres....

Oui, défi un peu absurde, mais nécessaire, car son état empirait chaque année, mais devant lequel je reculais devant l'ampleur de la tâche. D'abord à cause des proportions, une salle d'environ 50 m², certes, mais surtout plafond à 4,50 m.

J'ai longtemps hésité, car le temps me manquait, et je ne "sentais pas" les choses. Comment faire ? que faire ? dans les années 20, au sortir de la guerre, tout avait été badigeonné d'une couleur verdâtre, mais épaisse, qui maintenant s'écaillait, sans doute par l'effet des variations de température. La décoration précédente, qu'on pouvait donc imaginer, était un faux bois, sans doute mise en place dans les années 1870-1880, par le duc de Sabran. En effet, plusieurs tableaux sont de lui, et la décoration est typique du style de cette époque. Mais qu'était la décoration originelle à la construction ?

A ce jour, nous n'en savons rien. Je n'avais pas la capacité de refaire des faux bois, sur une surface disons de 25 m x 1,50 de hauteur. En plus, cela avait un côté très sombre.

L'idée me vint d'harmoniser la salle à manger, avec la rotonde adjacente, et le grand salon, qui ont des tons blanc et gris, suivant les surfaces. C'est le samedi 13 juillet que je me mis à la tâche, en commencant par les fenêtres, bien âbimées par les ans, et les doubles volets.

C'est d'ailleurs les pas des artisans d'alors, plus que les fantômes de Proust, que je retrouve. Quelle qualité dans le travail, quel sens des proportions et de la beauté, quelle choix des matériaux. Voila des volets exposés depuis 160 ans a la lumière, et qui sont presque intacts. Les vitres ne sont pas mastiquées, mais fixées par des baguettes quart de rond, fines. Les doubles volets se replient et ont leurs niches. Une porte invisible dans la boiserie. Une autre encore plus discrete. Les plaques de sécurité sont fixées par des vis, et ces vis sont recouvertes de caches, semi sphériques, en ivoire......etc.
voila en quelque sorte AVANT













 PENDANT LES TRAVAUX, avec quelques parties achevées. Le changement est assez net, et satisfaisant.



La suite ou la fin, au prochain épisode.....cette maison retrouve un peu de sa beauté, "il faut imaginer Sisyphe heureux......." (derniere phrase, de mémoire, du "mythe de Sisyphe" d'Albert Camus).