dimanche 9 mai 2021

9 mai 2021, des grands hommes, des grands vins, et de l'humeur du temps.

 Cette semaine fut très curieuse dans mon existence, et je ne saurais pas par quel bout la prendre, en ce dimanche matin. Il a fait froid, et maintenant, la chaleur est là, avant de disparaître. Certainement aussi, les commémorations, nombreuses. Napoléon certes, Jeanne d'Arc un peu oubliée, en tout cas, je n'ai pas vu les fêtes d'Orleans, Mitterand pour demain, mais la semaine fut pleine de souvenirs de lui, et du 10 mai 1981; mais qu'il fait petit à côté de Bonaparte, même pour ses partisans qui célèbrent plus l'Homme que le Président. Sic transit gloria mundi, et même la lumière, chère à Jacques Lang.

Mais je m'éloigne de mon sujet, qui est le vin. Un de mes relations, 32 ans pourtant, cherche à apprendre les oeuvres d'art, les coups d'oeil, la qualité, le beau du faux. Vaste programme, d'ailleurs louable. Il me confie de même son inculture en matière de vins, alliant allègrement le fromage de chèvre au Pauillac. O Liberté, que de crimes on commet en ton nom !

Il me conseille ingénument de faire des tutoriels, sur les alliances plats et vins. Je fait ça un peu naïvement sur instagram, mais quotidiennement j'y fais grande attention, avec même un côté maniaque. 

Par exemple, vendredi, cherchant chez un caviste un Grange des Pères, dont le propriétaire et vigneron vient de mourir prématurément, apparemment de mort volontaire, je ne l'ai pas trouvé, mais pris un corbières bio, issu de st laurent de la cabrerisse.

Il était quasiment nul, pas mauvais, mais sans caractère, digne de coca cola, que je ne bois jamais. Un peu sucrailleux, sans attaque, sans bouche, un vin neutre, oui sans caractère. Soyons justes, du coup, le lendemain, au déjeuner, je l'essayais de nouveau, sur ca :



Ca ne marchait pas, ni meme un pinot du maconnais, donné par mon frère, mais manquant largement de concentration.

je me tournais donc vers Mattes, et en ce jour 8 mai, marquant le 13° anniversaire de sa mort, j'ouvrais une bouteille de

 

 

c'est à dire du Chevreuse 2008; Rien de comparable, on sent la matière, les tanns, un boisé réel, une présence, un caractère ! le soir, émission intéressante sur ARTE, où l'on parlait des bonobos, des chimpanzes, de leur capacités d'empathie, d intelligence, de leur soif d'égalité parfois, bref des choses assez étonnantes.

eh bien, pour les tableaux surtout, c'est la même chose que pour les vins, il faut la voir ou la boire avec empathie, descendre en elle, analyser instinctivement, et rapidement, et tout apparaît à la lumière.

donc après ce gel, ces recherches, une bonne étape sera de goûter mes voisins, ou les têtes de cuvée, et voir s'il est possible de faire mieux.  Toujours avancer. et faire avancer. le temps est court.
 

samedi 1 mai 2021

1ER MAI 2021

 Pendant longtemps, sans doute de l'apres guerre à 2010, le 1° mai était une fête laïque populaire, avec une tonalité différente du 8 mai qui le suivait, plus patriotique. Dans les années 1970, sous l'impulsion de Georges Seguy et Edmond Maire, suivis par André Bergeron, la question était de savoir si les deux confédérations défileraient ou non ensemble. Bergeron défilait à part, car inféodé à Washington, tandis que la CGT obéissait à Moscou.. La CFDT se posait des questions !

Aujourd'hui, tout ceci est oublié. Certes, il y aura un "grand" défilé cet aprem à Paris, et sans doute à Marseille, mais la fièvre syndicale semble appartenir au passé. A part quand elle affecte les transports publics à Paris.

Est ce bon ? est ce mauvais ? je n'en sais rien. L'Histoire semble oubliée. On a à peine entendu parler du 150tenaire de la Commune, qui ne fut pas rien. Et je crois bien que la mort de Napoléon  va elle aussi passer à la trappe. L'année dernière, la défaite totale de 1940 fut presque enterrée, comme le cinquantenaire de la mort du Général de Gaulle.

Peut on pourtant se passer d'Histoire ? que diront les français de 2051 de cette épidémie ? aura t'elle été un tournant ? pour l'instant, on ne sent que le souci de la vaccination, et de l'autre, du retour à une vie normale, c'est à dire pour beaucoup aux voyages, vacances, jours fériés.

Et bien, cette année, alors que c'etait l'obsession d'avant, personne ne se demande " vous faites quoi le 1° mai" et les routes seront presque désertes. ! Je me souviens d'une année être parti vers le sud, et des bouchons de Macon à Orange. Il faisait 26°C ! je dois retrouver qq part les photos de st tropez en fleurs.

Parlera t'on du monde d'avant comme j'entendais les grands pères parler de leur guerre de 1914, et la génération des parents de la leur, comme une obsession ?

Le muguet, fidèle, est là, dans le petit jardin, avec de belles clochettes. L'année dernière, il avait fleuri pour le 1° avril, et les roses étaient apparues pour le Premier Mai. 

Avril a heureusement été meilleur côté ventes que les trois premiers mois. Là aussi, l'amplification de certains mois est de plus en plus forte, fin d'année, période été. Dans ces montagnes russes, comment avoir une approche rationnelle sur le futur du Domaine ? c'est à dire fixer une politique d'investissements sur plusieurs années. La priorité est clairement la survie, commerciale, et la trésorerie. Les taux d'intérêt commencent à remonter. En 1985, pour l'agriculture, les  courts termes étaient à 12 %. on reparle d'inflation dans certains secteurs, bref quel va être le futur immédiat ? 

Jamais, dans ma vie vigneronne, l'horizon et l'atmosphère n'ont été aussi obscures. Les yeux ont beau scruter, ils ne voient rien. Jadis, quoiqu'on en pense, la visibilité était meilleure. Stocks, prix des vins, régularité des récoltes, pas de maladies inconnues, négociants stables. Le souci était les importations de vins d'Espagne. Une barrique Boutes valait presque rien. 

Ma belle mère me parlait des propriétaires de son époque, les importants. Les Guiter aux Campets, Les X à Lastours, plus M°Marcuello à Villefalse. Qui reste t'il aujourd'hui ?

Hier, regardant le site d'un de mes voisins, j'ai vu que l'époque 1945-2004 était entièrement passée sous silence. Il est vrai que cela pourrait surprendre de voir des capitalistes succéder à un monsieur que je rencontrais une fois, en 1987 je crois, impressionnant par son parler stalinien et sa volonté. Et sa Banque a disparu dans la fièvre des dénationalisations de 1988. 

Malgré les vagues qui parfois nous submergent, la cuvée Chevreuse 2019, à embouteiller fin mai, aura le nom d'un marin, d'un chef d'escadre. Propriétaire de Mattes il y a 250 ans. J'appris sa vie par un pur hasard, au hasard d'un vieux livre trouvé à Mattes sur lequel courait son écriture. Puis un jour, un chercheur me telephona et me parla de lui. Plus tard, je trouvais d'autres documents de lui, en ventes publiques. Il sut se battre comme un lion, sur les mers des amériques et des antilles. Eh bien, avec cet exemple, Mattes doit lutter encore et toujours.

Que sera l'été ? il va falloir réanimer le caveau, repenser la signalisation, voir si notre politique de prix est cohérente - des voisins vendent à des prix trois fois supérieurs - et si nos objectifs sont cohérents, rentabilité et pérennité. Bref, cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage, polissez le  sans cesse....Les arbres que j'ai plantés en 2000 sont maintenant grands, il en faut planter d'autres, Idem pour les plantations...idem pour notre organisation...Il faut que tout change pour que rien ne change..

MAI 2018










.et mai 2020, quelques vues de Paris confiné !!