dimanche 26 mai 2013

CHOSES VUES - VOYAGE EN FRANCE.

Il existe des livres un peu oubliés, "voyages en France" de Stendhal, et "voyages en France" d'Arthur Young, qui chacun a leur facon font revivre au pas du voyageur les différentes contrées, les provinces, les économies, et plein d'observations sur la vie d'alors, soit à la Restauration, soit juste avant la Révolution, et même à ses débuts.

Je ne chausserai pas leurs bottes, car déjà je voyage seul, et le temps des voitures de coche est terminé. Mais qu'importe, j'aime une fois par an traverser cette France, et la sentir parfois tant dans ses racines que dans ses changements.

Donc tour de France du 14 au 24 mai. Direction le Sud, Mattes, par l'Auvergne. Mais Dieu sait pourquoi, à la sortie de Paris, je prends la N20, mais hélas un accident fait prendre une heure de retard. Mais les mérites du GPS me font connaître Longjumeau, dont j'admire la charmante mairie de NKM, hors d'âge (la mairie, bien sûr !), et la tour de Monthléry. La campagne commence à 20 km de Paris, dès qu'on s'écarte des routes principales. Passé Etampes, c'est déjà la Beauce et ses espaces infinis, sans arbre. Peuplés désormais d'éoliennes, comme les pays du Sud. Mais y a t'il du vent en Beauce, Monseigneur ??? Nenni, me semble t'il, en tout cas pas aujourd'hui, où le temps est frais. Voici Patay, village endormi, et pourtant victoire de Jeanne d'Arc.

St Denis de l'Hotel, symbole de tous ces alentours commercialisés et chalandisés que sont devenus les alentours de toutes les villes françaises, surtout moyennes. Comment une telle laideur a t'elle pu se propager si vite, et si fort, en dépit des lois Royer ? et de façon si uniforme ? y a t'il une exception française ? peut être Bourges ? comment les maires ont ils pu commettre de belles hérésies ? mais c'est dans le midi, soit tempérament, soit espace disponible, que cette frénésie commerciale se déploie le plus dans toutes ses laideurs, Narbonne, Gemenos, Toulon, Hyeres, Cannes !!

Par contre, la Sologne, d'Orleans à Bourges est préservée, comme elle le fut, et la nature respire. J'aime le pays des demoiselles Tatin, des étangs, de Salbris, où le père Lagardère aurait bien mérité sa chapelle, des boulots, des hêtres. Il fait frais, sinon froid pour la saison, environ 10°C. D'ailleurs, nous ne dépasserons les 10°C qu'une fois arrivés à Lodève.

Tout est vert, l'herbe des fossés est drue, toute britannique, on imagine des moutons pâturant dedans. Mais juste des villages et bourgs à l'écart du monde, tranquilles et bien entretenus. Mais le nombre de boulangeries fermées un mercredi à la campagne me surprend. Jadis, les commercants ne fermaient à la campagne que le dimanche soir, ou le lundi, et encore !!

Ici, les villages sont propres, entretenus, tranquilles, les trottoirs nets, la chaussée bien entretenue, les jardins riants et coquets, les maisons en général anciennes, mais fraîches. On sent la vie. et même une certaine sérénité, que je ressens aussi sur un trajet que j'aime beaucoup, Aix Avignon par l'ancienne nationale 7.

A Bourges, un peu en retard, je reprends l'autoroute, et la pluie nous accueille à partir de Montlucon, devenant orage froid et diluvienne avant Clermont. Au moins les paysages du Charolais sont herbeux, alors qu'il y a deux ans, c'était le maroc en été.

Du fait de la pluie, je n'apprécie pas mon Auvergne natale, où la température varie entre 6° et 10°C. Le printemps semble à peine être arrivé ! le temps s'éclaircit sur le Larzac, où je découvre un charmant village, hors d'âge, la Cavalerie. Voilà un maire qui fait bien les choses. 

La descente sur le Languedoc, avec une pluie fine. Les vignes font en retard, la chaleur habituelle n'arrive pas, et tout sera gris jusqu'à Mattes, où il fait un peu meilleur, mais ou l'herbe a envahi les vignes. Le vert de mai..

Avons nous dîné à la maison le soir de l'arrivée ? il me semble. Un bon feu de cheminée serait appréciable, mais j'ai toujours vu cette cheminée sans feu. Il faudra que je m'y risque.

Jeudi et vendredi furent occupés par la vie du domaine, comptable, résultats,  dégustations 
m'a frappé surtout le viognier 2012, bien sûr quelques cuvées, dont le mourvèdre de 2011. Et le premier soir, je finis une demi bouteille d'Apollon, que je jugeais impropre à la dégustation des clients, mais qui, deux heures plus tard, me donna un doux sommeil, accompagné d'un Simenon retrouvé. Oui, à beaucoup, cette maison paraît archaïque, et elle l'est certainement, sans confort, hors d'âge, sans chauffage, une salle de bains des années 1920, des murs qui se fissurent, a tel point que la cuisinière récente me parâit le comble du luxe, sinon une Ferrari exotique. Mais cette maison a une âme, à laquelle je touche rarement. Cette fois, à peine ai je changé de place un tableau, et acheté un canapé qui lui ira mieux que ce que je lui avais infligé. Mais elle me désole un peu, car les fleurs n'y prennent pas, malgré mes essais. Au plus, au fil des ans, les arbres que j'ai mis l'embellissent, mais point les fleurs...


Peu de plantations faites cette année. Ce que le banquier me confirmera. Mais il me dit aussi que les livrets d'épargne se remplissent, que les gens économisent, + 5% pour lui, ne dépensent pas.



La région d'ailleurs parait engourdie, avec peu de touristes, des volets clos, des voitures rares sur les routes. Le jeudi, visite d'allemands, un peu par hasard, de la région de Constance. Mais oui, je connais, Madame, vous êtes en face de St Gall en Suisse !! Les allemands n'ont pas de problème de pouvoir d'achat, ils viennent depuis cinq ans dans la région, et repartiront avec de l'Apollon, du Chevreuse, et du Clos Redon.

Oui, Port La Nouvelle est bien vide en cette maison, et hélas, le blanc de M. Barrail n'est plus à la carte du restaurant, dont la cuisine ce soir me déçoit, est ce le côté "boite " ? le comble......

 il était 19 H, plage déserte, orage menaçant, ciel très blanc, et cette photo hors du temps.

Orage violent dans la nuit, trombes d'eau. Du Samedi, je me souviens d'allemands encore, mais qui étaient venus à Mattes il y a cinq ans, et qui, en vacances à Gruissan, sont revenus.

Dimanche de la Pentecôte. Température fraîche. Mattes ne voit pas le St Esprit, mais d'une part, la réunion d'une famille nombreuse, les Campardou, faisant leur réunion annuelle, et une nouvelle naissance, Giulia. Quel monde verra t'elle d'ici 2100 ? comment Mattes sera à ses 80 ans ? Sans doute le pin centenaire sera t'il là ! mais que sera le monde alors ? trêve de questions...Madame n'ayant pas le goût à la cuisine, direction un restaurant qu'on nous a recommandé, le Toit Vert, à Fitou. J'ai téléphoné, accueil très chaleureux et rare. Fitou connaît son vide grenier annuel, si bien qu'on est obligé de contourner le village par les hauteurs qu'a peintes le Duc de Sabran. Et je découvre ces champs de cailloux, de bonnes terres à vignes, peuplés de cédres du Liban, avec un paysage splendide, vers lesquels je reviendrai plus tard.


Carte courte, mais suffisante. Déjeuner en terrasse excellent, fin même, qui rend joyeux. Pas loin de la perfection, en tout cas, qui est mémorable. D'ailleurs au fil de l'horloge, le restaurant se remplira.



Ah cette tuile de chocolat, en face de ce mur (millénaire ? sans doute non). En tout cas, la cuisinière est écossaise, et je reviendrai goûter son pudding au whisky !! 30 € et vins à prix modérés.

Peu à peu, le beau temps revient, mais aussi le vent.

Mardi, tour détaillé des gîtes, pour me rendre compte des améliorations et des travaux à faire. puis achat de qq meubles. Je comprends pourquoi les hotels type Novotel, dans le monde entier, font des chambres standards et pensées, pour éviter les surprises de l'un et les déceptions des autres. Mais faut il vraiment faire du Novotel ?

Jeudi, jour douloureux avec plein de chéques à faire !! environ 30.000 € ! mais les commandes semblent revenir, puis départ pour la maison de Hyeres, avec un vent incessant qui nous accompagnera tout au long. Halte habituelle à St Maximin, mon solutré depuis 1983.













La Ste Baume a toujours sa beauté. La maison aussi, où les arbres ont poussé, mais où les années sont sales des feuilles transportées par le vent et de l'herbe poussée. Tant pis, plus tard.

Dîner  sur le pouce dans la cuisine là aussi hors d'âge, mais où il faudra investir au moins dans un nouveau frigo et une cuisinière autre que de récupération !! mais quel vin !!


Hélas, en cette soirée, ma déception est d'entendre ce qu'on entend par "réforme de l'Education Nationale" me rend fou !! on croirait Ubu Roi. Comme si le premier objectif n'était pas de savoir lire, écrire, compter !!
et aussi d'apprendre la politesse, respect des autres, et dignité de soi même !! Ensuite, apprendre, être orienté, et trouver sa voie dans ce monde difficile. Quel gâchis. 150.000 personnes promises au pire depuis 50 ans ! Miracle que le chomâge ne soit pas plus haut !! Pire Horreur, un suicide dans la cathédrale de Paris, et  pas par une Pussy Riots.

Retour sur Paris, par le chemin d'antan, je veux dire la nationale 7 jusqu'en Avignon. Cette route que j'aime tant. Vent, fraîcheur, Aix n'atteint pas 10°C à 11H. Où est le midi d'Antan ? Le Ventoux si visible aujourd'hui, la croupe d'Apt, les montagnes du Lubéron..Puis, après une forte averse de neige et imprévue, le pays natal, qui change lui aussi, mais semble se recroqueviller dans ses 2°C. Le cimetière plein de visages connus et disparus.
Lyon seul atteint 15°C et semble active. Mais la route est là, la pluie revient, les charolais paissent sous la pluie, la Bourgogne frileuse, avec un temps exécrable, enfin Paris. Il est 22H30, et Montparnasse fait la fête.


dimanche 12 mai 2013

CHOSES VUES - PROMENADE DANS PARIS.

Paris, en mai, frisquet, mais déserté, sauf par les touristes venus de toutes parts, chinois, asiatiques, couples d'américains retraités, souvent habillés en ralph lauren, des ménages polonais entre deux âges, sur les traces de Victor Hugo. Peu de jeunes durant cette promenade dans Paris, qui me fait aller sur les pas de Maigret, entre place Maubert, et la Place des Vosges.

Ah oui, Dubai aussi. Hélas, le magasin presque centenaire du bd st Germain, vendant des maquettes, a disparu, au profit d'une banque. L'Ile St Louis est remplie, affichant aux cartes des restaurants des prix insolents (8.50 le potage, 20 € le boeuf  bourguignon, ou tout plat de semblable allure), Berthillon voit devant chez lui une queue de plus d'une heure, et l'Emir du Qater semble réaliser sur l'Hotel Lambert des travaux gigantesques !! quitte à faire passer les Rothschild pour des pauvres qui n'auraient pas entretenu ce bijou, comme le dit chaque nouveau propriétaire en parlant de son prédécesseur !!

Justement, en marchant, mes idées arrivent. Je crois que cet hôtel Lambert avait été vendu en 1976 pour 12 millions de FF, ce qui en faisait l'appartement le plus cher de Paris, après la donation de Ferrières, si lourd à entretenir, et pres de Guermantes. Pour la vente récente, o SCI, on parle de 75 millions d'euros, ce qui fait l'équivalent de 550 milions de FF. Un beau multiple.

Mais n'en est il pas ainsi partout ? en 1958-1960, ma boule de glace, artisanale, coûtait 0.30 ff, soit 4 à 5 centimes d'euro, un peu moins que le prix de la baguette, à 6 centimes d'euro. Le verre de limonade, car les cafés étaient nombreux, valait moins de 0.50 ff. Les prix ont commencé à monter dans les années 62 -68, pour ne plus s'arrêter. La bière devait valoir 0.80 FF voire moins. En 1968, responsable du foyer des étudiants, l'orangina  s'achetait en gros 0.25 FF, et je le revendais 0.50 FF, et c'etait très accessible pour la plupart d'entre nous. Le verre de vin était entre 0.35 et 0.60 FF suivant la qualité.

J'aime Jules Maigret, parce qu'il ne craint pas de boire, lors de ses promenades dans Paris, il aime la bière, ne déteste pas le vin blanc du val de Loire, et fait appel aux lumières du calvados assez souvent, qui m'en donne aussi. Sa cuisine est aussi la mienne, entre sandwiches et tradition. Maigret est en haut de l'échelle, en fin de carrière, avoisinerait maintenant 8.000 € net, honorable, sans être excessif. Il est probable pourtant qu'il ne pourrait pas s'offrir l'appartement du bd richard Lenoir, qui doit maintenant le million d'euro.

Mais que dirait-il aujourd'hui du prix du verre de vin ? au cours de la promenade, je vois le verre de vin de 3.50 à 7 €, voire plus, comme 10 € pour le champagne. Je paie ma badoit 5.5 € soit presque 40 FF avec le service !!!! 100 fois les prix d'il y a cinquante ans. J'ai refusé le calvados car son prix était exhorbitant 18 € (alors qu'une bonne bouteille entière vaut dans les 23 € !!!). 

Pire encore...je m'étais promis de visiter un resto moyen pres de la place des Vosges, car il offre sur sa carte des vins du Languedoc. Hélas, hélas, hélas, en 2013, il présente le rosé 2010 du château de Haute Fontaine, à 22 €, ce qui est presque le prix de 6 bouteilles chez moi pour du 2013 !! et Camplong est présenté à 30 €.
Et encore il s'agit d'un resto rare, qui cherche des vins à petits prix....

Bref, Maigret est bien mort, a ta santé, Jules. Ne cherches plus.