Comme de nos jours, les amateurs avec qui partager de vieilles bouteilles sont rares à les apprécier, il fallait donc de vieilles bouteilles.
Quoi mettre ? mon premier choix fut un Puligny Montrachet 1998, Les Folatières, bon millésime, de chez M. CLERC, que j'avais connu début 1990.
Comme alternative, si le vin n'avait pas été bon, j'avais prévu un CROZES HERMITAGE 1983 blanc de la cave de Tain l'Hermitage, millésime chaud, et sans doute une des dernières bouteilles que j'avais achetées avec mon père.
Ensuite, s'imposait un SASSICAIA, vin italien d'anthologie, 1998, que j'ai connu jadis par un japonais encyclopédie de vins, et vin d'ailleurs que célèbre Mondovino. Ce que j'en sais, c'est que c'est un cabernet sauvignon, que la maison BOLGHERI a planté dans les années 70.
Après, un vin que j'estime beaucoup, comme les ORMES de PEZ car constant, un HAUT MARBUZET 1994.
Le déjeuner était frugal, dans un sens, mais bon : koulibiac de DALLOYAU, que je recommande, un filet de boeuf ANGUS juste au four, et sauce aux champignons madère - mon improvisation - haricots verts, plus fromages (Monoprix et très bons), un baba au rhum (moi) et un échiquier , gâteau a base de genoise, chocolat blanc, chocolat noir (Dalloyau, toujours recommandé).
Hélas, hélas, hélas, le Puligny au moins à l'ouverture est décevant, trop jaune, comme s'il avait souffert d'un bois excessif. Pourtant, dans la semaine, l'ouverture fut qu'il fut très bon, tres miel et sureau, même si hier soir j'ai préféré dans un sens le chardonnay 2011 de Mattes, éclatant. Cela m'a confirmé que les bourgognes actuels ne vieillissaient plus.
Donc ouverture du Crozes Hermitage 1983. Lui aussi très jaune, nez peu puissant, bonne bouche, meme si probablement la marsanne roussanne ont perdu de leur fraicheur, il a de très bons arômes ternaires, assez typiques.
Le SASSICAIA quant à lui se révèle fermé, mais net, très bon, puissant, pas tellement marqué par le cabernet sauvignon si j'en crois mon nez. Ce n'est pas semblable aux grands crus bordelais, c'est plus "protestant et sec" d'ailleurs le bois semble ou léger ou peu marqué. Mais c'est net, sans défaut, et on penserait qu'il peut attendre encore 50 ans. M'a t'il donné du plaisir ? pas vraiment, car "il parle peu" et coûte cher (145 € tout de même, et plus cher en boutiques). Mais c'est certainement un grand vin. L'Angus est décevant, malgré sa provenance !!! tout fout il le camp ?
Hélas aussi, trois fois hélas, le HAUT MARBUZET a un bouchon abîmé, et je ne peux pas le renvoyer au sommelier !! malgré mon dégoût du bouchonné, j'en boirai plusieurs fois, et c'est vrai que c'est un boisé agréable, net, fruité, hélas saboté par un bouchon indigne !! 29 € avant Noel.
Je replonge dans la cave, hésitant. et finalement j'en choisis un vin que l'on m'a donné il y a un an et demi, par hasard, alors que je l'aime beaucoup dans les années récentes, un PONTET CANET 1926.
Ce n'est pas un millésime exceptionnel, comme 1929, mais assez réputé.
Le vin est haut dans le goulot, le bouchon est tout à fait correct, le vin maigre un peu comme les vins d'avant 1970. Il fait faible, de pauvres jambes. Mais le nez est intact, la bouche aussi, même si on préférerait plus d'ampleur et de couleurs, mais le bouquet est très marquant. Je finirai la bouteille dans la semaine, il ne s'abîme pas, et apprécie ce monument d'histoire. Par contre, le dernier verre fut plein de dépôts, indiquant que probablement le vin n'avait pas été filtré. Oui, un vin de 90 ans. Sans le définir plus avant, il rappelle beaucoup les cuvées SABRAN 1996 et CLOS REDON, que j'avais appréciées cet été, bien sûr différent de la syrah, mais ce côté maigre, agréable, bouquet, et dépots. En tout cas, clairement, c'est un évènement, marquant, et il est peu probable que je puisse goûter un jour, O Eternité, un vin de Mattes ayant 70 ans.
Voici les photos de cet évènement et personnel et oenologique,
A votre santé, Monsieur EVIN !!nous avons bu avec modération.