Voilà deux mois que je n'ai pas écrit ici, et maintenant il me faut clore cette année, qui fut sans nul doute un des éprouvantes de ma vie, sans que j'en connaisse bien la raison.
Il faut dire qu'elle débutait mal, sous les pires auspices, avec le gel 2021, qui coupa la récolte d'un bon tiers, donc moins de quantité à vendre, d'argent a encaisser, pour les mêmes dépenses à venir !! que de tourments déjà pour démarrer.
En outre, Poutine remit la guerre en Europe, contre son voisin innocent, mais démocratique. La guerre au coeur du continent !! les prix de l'énergie se mirent à flamber, ceux des engrais aussi, de presque tout, bref une vague d'inflation..
Après mai, dormant mal, sans raison explicable, je me sentis - et je me sens - très fatigué. L'âge, les soucis, la perte de l'enthousiasme, l'époque. ??..donc moins d'initiatives, moins d'actions ou de réactions. C'est là que nous fûmes victimes de deux escroqueries internet, pour 23.500 €, seulement récupérés à fin octobre, et les coupables courent toujours.
L'été fut très sec, et chaud, et à Mattes, le climat est encore sec, avec un puits qui n'alimente plus le domaine. Pas de pluie d'avril à décembre ! Au final, que restera t'il de cette année spéciale ?
Les ventes ont été en hausse, globalement, mais l'export a traîné, et les ventes de fin d'année ont été basses, comme on pouvait le craindre, dans ce contexte anxieux, et déstabilisé.
Au final, 400.000 € de ventes - mais elles étaient de 450.000 € en moyenne sur la période 2010-2019 - des investissements repris, 2.50 ha de viognier, un toit refait 20.000 €, et 75.000 € d'emprunts remboursés. Difficile de savoir d'ores et déjà, si nous avons fait des profits, car il y faut une comptabilité longue à venir.
Illustration des difficultés du temps : un salarié est resté 7 mois en maladie, puis a donné sa demission. Un apprenti pourtant récent a fait de même, changeant de voie. Et maintenant l'eau manque, comme ont manqué plus tôt les bouteilles pour embouteiller, les capsules. si bien que nous n'avons fait qu'un embouteillage, là ou d'habitude il en faut deux. Oui, comme disait le général de Gaulle, il faut avoir le coeur bien accroché.
Les Corbières comme appellation continuent de s'enfoncer, et nulle trace de lucidité dans les dirigeants. Savent ils que le temps perdu ne se rattrape jamais ?? Dans ce genre de choses d'apparence démocratique, on ne peut même voter avec ses pieds !
Salon des Vignerons Independants, à Paris fin novembre; Là aussi, on sent la prudence dans les achats - un seul client prendra plus de 250 € - et bcp se contente d'un carton, voire de quelques bouteilles, mais de quelles fidélités le domaine est le témoin obligé. C'est un point fort. Comme on s'y attendait, les ventes de fin d'année ont été aussi nombreuses en nombre, mais souvent des commandes divisées par deux.
Plus que jamais, il faut trouver de nouvelles voies pour avancer ! et même survivre. Bonne fin d'année, les difficultés ne manquent pas chez chacun de nous, même si elles sont différentes : maladies, dépression, argent, évènements, tout foisonne. Oublions pendant quelques heures ces poids si lourds.