CLOS REDON 2007. Je n'avais pas touché à ce vin depuis un an environ, et il est devenu fabuleux, dans le sens "unique", un goût mémorable". Par chance, je l'ai goûté en public, donc ce n'est pas le fruit de ma seule imagination. Il a donc un peu moins de 7 ans, et révèle une note très subtile de raisiné, de camphre, qui loin de déplaire, évoque des Orients Inconnus.
CROZES HERMITAGE 1985, cave des vignerons de Tain L'Hermitage. Cela fait partie de mon fond de cave. Bouteille pas du tout abimée, une syrah encore. L'année de notre mariage. Vin donc de 27 ans. Le niveau n'a pas changé. C'est tout à fait le goût de la syrah animale de mon enfance, ce côté sanglier et terres, avec de rares arômes ternaires. Certes, on aimerait un vin plus puissant, mais je suis effaré que ce millésime, certes, très convenable, laisse aujourd'hui un vin rare, qu'hélas peu ont apprécié autour de moi..
ESSAIS MATTES 2010, syrah, pré et post malo. ah franchement, je pensais avoir atteint avec l'Apollon la quintessence, les limites de Mattes, mais cet échantillon me convaint que l'on peut atteindre encore meilleur. C'est là, notamment pour la post malo, "quelque chose de divin", mais restera t'il ainsi ??? sans doute un des meilleurs vins que j'ai bus. non seulement de Mattes, mais de tous les vins. C'est Mozart, me semble t'il, transformé en vins. Oui c'est la seule comparaison qui me vienne, et d'ailleurs, comme le clos redon 2007, je l'ai fini, en solitaire, devant la tv, dans la magie d'un chef d'oeuvre retrouvé.
Sur le plan technique, cela m'a aussi appris que la méthode bordelaise était la meilleure, même si par des tatonnements, je l'ai "retrouvée", en 16 ans d'expériences, de combinaisons...Des fûts neufs, de bonne provenance, un brûlage +, et entonner immédiatement après la malo, pour au moins un an, dans un bon millésime. Voila le secret.
DEGUSTATION DES 2012.
L'ayant faite en public (c'est à dire non seul, comme je le fais parfois), j'ai dû parfois galoper, et moins me concentrer. Inversement, c'est un point de vue plus synthétique que j'ai.
Quelques conclusions :
- Tout d'abord, c'est d'un haut niveau, homogène, pas de défauts, beaucoup d'arômes, un stalom réussi, entre un été médiocre, et un septembre trainard. Ce que j'exprime maintenant n'engage que moi. Ce qui est frappant, c'est aussi que les vins, à fin février, paraissent aussi "prêts" alors que d'habitude, ils sont ainsi en juillet aout, voire plus tard. Bref, ils sont dès maintenant buvables.
- Pour les blancs, pour moi sans conteste, c'est le viognier, qui n'est pas vendu, grâce à Dieu, et sera donc probablement embouteillé pour et par Mattes, qui me parait le meilleur, et de loin. Entre les deux chardonnay, j'hésite, mais je préfère la fraîcheur du sans fût. Le muscat est une vigne trop jeune pour avoir un avis définitif, mais c'est un vin "vu nulle part ailleurs".Quant au sauvignon, il me rappelle les meilleurs sancerre.
- Pour les rouges, on en ressort toujours aux évidences simples........ce sont les syrahs, et de loin, qui ressortent en tête, dont notamment la cuve x..., produit d'anthologie, puis les grenaches, et le mourvèdre, qui a besoin de temps pour s'ouvrir. Tanins fins, nez intéressants, bonne structure, rien à dire. Les carignans, cépage local, me "parlent moins". Ces derniers n'ont pas la complexité des 2011.
Un dernier point, le ou les cabernets. Il se trouve que nous goutons ceci sur un cabernet franc de COULY DUTHEIL, un chinon, 2010. Ceux de Mattes cette année sont davantage "Loire" que "Bordeaux", déjà. Ensuite, s'ils sont très agréables, il leur manque la puissance par exemple du BF.
Il faudra donc envisager séparemment cabernet franc et sauvignon, d'une part, et d'autre part, attendre le plus possible les sauvignons, si on veut faire un élevage en barriques.
Le rosé est fin, provencal dans sa couleur claire, moins vineux, léger.
Bref, en filigrane de tout cela, on voit deja les directions à suivre, dans les prochaines années.