Comment dans ces conditions a surgi de ma mémoire une madeleine de Proust profondément enfouie, datant des années 58-60, du Restaurant de la Poste, au Puy en Velay. Le menu alors à 6F50 voire 8F50, soit l'équivalent monétaire d'un euro d'aujourd'hui, comportait invariablement comme légume des "pommes dauphine". souvenir gastronomique d'enfance.
Certes, aujourd'hui, les surgelés en offrent des succédanés, mais je n'y retrouvais pas le gout de jadis. Maman en faisait aussi, mais cela me paraissait hors d'atteinte désormais, comme un savoir faire perdu, inatteignable... Mais l'obstacle, du cheval, arriva sous la forme d'un bon traiteur parisien, rue Cler, à Paris, qui les fait bonnes, mais non pas de cette sorte d'antan..bref je restais sur ma déception.
L'impulsion vint en dormant, comme toujours, d'un rêve libérateur.. Samedi matin, au réveil, ce fut évident, impératif. Ce que d'autres avaient fait, pourquoi n'y arriverais je pas ? réflexe de base salvateur. Pour déjeuner, je fis une purée, et en gardais une partie, ainsi qu'une pâte à choux, après avoir vérifié les bases dans Ginette Mathiot. Mais tout revint avec le geste. Juste des pommes de terre, du beurre, un peu de la creme, pour la purée, et la pâte à choux, des plus naturelles. J'appréhendais la friture. Elle fut simple, avec deux cuillères, dans la pate froide. Il vaut mieux préparer à l'avance, et faire réchauffer au four, elles sont plus légères. Bonheur simple, qui me fait retrouver les goûts d'antan. Tout est retrouvé. Les traditions perdues. Les joies simples. Avec ceci, dans un "style vintage", à la Pompidou, haricots verts, et des côtes d'agneau. !!! Comme vin, du BF bien sûr, notre meilleur bordeaux, mais l'Apollon aurait convenu, mais impérativement un vin en barriques, riche, opulent, sur cette cuisine simple mais fine. Pas de dessert, juste un st félicien plus qu'agréable.
Changement d'heures en ce jour, il semble aussi que les élections en Europe aujourd'hui aient aussi voulu "changer". Finalement, il devrait être facile d'ouvrir un restaurant, à condition de travailler beaucoup. Car les pommes dauphine, le secret, c'est l'huile de coude, surtout pour un grand nombre de convives, car il faut battre longtemps, et fort... tout le reste, lecteur, n'est que littérature et manque de confiance en soi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire