Que d'évènements en deux mois ! Le 5 janvier, que savais je de tout ce qui s'est produit ? certes, la crise des vins existait déjà, j'appréhendais l'année, avec sans doute des problèmes de trésorerie. Et tout cela m'inquiétait déjà pas mal. La Bourse, le CAC 40, allait passer de 5800 à 6100, et je vendais des AIRBUS a 135 € le jugeant cher, achetant des TOTAL à 44, HERMES passait le cap des 700, et BNP remontait à 53€.
Quelles étaient mes préoccupations ? boucler les contrats vrac, préparer l'année. Et notamment ce mariage à venir.
Je me souviens que vers le 21 mes amis chinois m'avertirent qu'ils partiraient pour le nouvel an, en principe le 23, et qu'en principe, je ne recevrais plus de nouvelles, la Chine intérieure étant difficilement accessible aux téléphones mobiles, et aux VPN.
Certes, on savait qu'il y avait une épidémie la bas, vers WUHAN, la ville de l'automobile. Mais les sujets des journaux tv étaient une vaste rigolade : les plastiques dans les océans, un peu les municipales, les incendies en australie, un peu les tentatives des turcs en syrie et libye. L'écume des jours.
En deux mois, tout a été bousculé. En commençant par l'Italie, et cette ville de Bergame, si charmante, où j'aimais aller. Son cimetière est spectaculaire, et hier, j'ai appris que malgré sa grandeur, il était saturé.
le 29 janvier, je me souviens avoir appris que les deux chinois étaient confinés, et sévèrement. Plus tellement de nouvelles par la suite. Février fut assez rempli, par les panneaux de Mattes qui déplaisent à Mme La Préfète, qui a pondu un nouvel arrêté, que cette fois, je ne peux pas attaquer, et donc je cède en attendant la prochaine. Ultimatum : le 11 mars. Le 8 mars, tout était résolu.
Février fut assez humide, pas très froid. Je me souviens de ces giboulées incessantes. Notre voisine devait partir 3 semaines aux USA vers mi mars. Pour ma part, je me souciais de ce mariage à préparer, au moins une réception après le mariage civil. J'avais fait un décompte à 12 personnes...Deux semaines plus tard, on me parlait de 25 à 30...je proposais la maison de l'Amérique Latine, plus que la maison, même si toutes deux servent des vins de Pays d'Oc. Naturellement, je protestais que "le protocole" ne fut pas respecté, et dit m'en tenir a ce qui était convenu : 12;
Vers fin février, j'étais soucié par un enlèvement de cabernet, qui ne vint pas à sa date. Le temps passait. Pas de traiteur trouvable, ni Fauchon ni Dalloyau ne faisaient les choses de jadis. Je commençais à regarder vers la banlieue, qui refusait tout ce qui n'était pas professionnel et d'au moins 30 personnes.
Au milieu de février eut lieu WINE PARIS, fort cher, et fort peu peuplé. Tout se passa bien, mais "il jura un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus". Le 14 février, au retour, j'écrivis au banquier pour lui évoquer la trésorerie. Rien n'avançait. Je participais comme juré au concours agricole , vers le 22 février, blancs de pays d'Oc, avec un vrai jury. La bourse montait toujours, et j'étais prêt à tout vendre, devant des niveaux assez insensés. Un général iranien fut tué. J'appris alors que le corona sévissait dans la ville sainte de l'Iran, importés par des étudiants chinois musulmans ! Les nouvelles se consacraient aux municipales, au pilon du jour, c'est à dire "la transition écologique".
Un mois plus tard, nous y sommes. La machine est arrêtée, la décroissance est là, la consommation d'électricité a baissé de 15 %, Mme Hidalgo n'a plus de voitures dans ses rues. La vie s'est figée. Chacun se confinant, ou se confiant si j'ose dire. La bourse a baissé de 30 % avec des valeurs à -50 % en deux jours. C'est général, même NYC a calé, et une inquiétude générale a surgi. La machine va t'elle tenir face à un virus invisible, qui ne perturbe pas les iris déjà en fleurs ? Nous revoici aux peurs du XVIIIeme siècle, avec la mort présente à tous les instants, sans ses parachutes à savoir le libertinage ou l'imitation de JC. Comment va faire ce peuple entier pris par l'angoisse invisible ?
Les journaux n'ont plus qu'un sujet, les masques, les tests, la progression...et bien sûr les morts...mais autant qu'on le sache, ils sont autour de 4000 en Chine, c'est à dire sans doute rien par rapport aux accidents de la circulation ( je lis 260.000 morts sur la Chine par la route en 2016).Ce que les gens finalement redoutent, c'est la surprise, l'angoisse, et ils découvrent que ce monde porte la Mort.
Beaucoup de parisiens ont fui, d'autres tentent de fuir le confinement, et beaucoup sont courageux, tout simplement. Oubliée la réforme des retraites, oubliées les grèves de métro, oubliés les gilets jaunes. Même le procès Fillon est presque passé inaperçu !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire