Le froid frappe la France, rudement et largement. Avatar du réchauffement climatique ? mais d'où peut venir tout cet air froid, qui fait même sauter les canalisations à Mattes. Je me souviens certes d'hivers froids, ô combien, comme 1967, 1970, mais pas d'avoir connu un hiver si rapide, et sans neige, du moins ici. Jadis, la neige tombait d'abord, puis le froid s'installait. Curieusement, le manteau de neige sur les maisons, parfois épais, les protégeait d'un froid plus sévère, comme un édredon. Là, seul le vent domine, et le Luxembourg est désert.
Les travaux sur la chimie du cerveau et la mémoire progressent vite. Expliquent ils pourquoi ces jours ci j'ai de curieuses pulsions, que seuls les souvenirs d'enfance peuvent expliquer ? Car il ne s'agit pas de traditions, puisque la dernière fois remonterait à plus de 30 ans !! j'aurais eu le temps d'oublier et de passer à autre chose. Civilisation ? non non, nenni. Juste oui, une tradition perdue, que j'aimerais retrouver, et qui remonte avec ardeur.
De quoi s'agit il ? des bugnes, que jadis les boulangers de mon enfance présentaient à la Chandeleur, c'est à dire a partir du 2 février, jusque parfois la mi carême, mais en tout cas assez vivement pendant le mois de février, et qui disparaissaient ensuite jusqu'à l'année suivante, comme le rythme de l'année, noel, rois mages ou épiphanie, bugnes et carnaval, paques, été, st michel.
Oui, sans doute les bugnes existent elles encore dans mes montagnes natales reculées ? mais je n'en vois guère par ici. Presque obsessionnel, j'ai voulu retrouver et faire une catégorie déja rare sauf vers st etienne, à savoir la pâte gonflée, presque brioche.
La recette à trouver, faire un levain, ensuite de l'huile de coude, et de la patience. Pourtant, sans équipement, jadis, nous en faisions à la maison, et tous ces gestes sont sinon oubliés, presque perdus. Ces traditions presque familiales n'avaient elles pas du bon ? tous ces savoirs faire ne font ils pas l'un ajouté à l'autre, une civilisation ? ces histoires transmises le soir, le feu de bois, un mode de vie, des croyances, ou est ce un style possible à retrouver ? je crois quand même que le Passé a recouvert tout cela.
Mais il me plait, comme un vigneron affine au fil de sa vie ses gestes et perfectionne son savoir, au fil des ans, des générations, de penser que peut être un jour, "tout renaîtra", au moins le meilleur.
le résultat est satisfaisant, mais me fait interroger sur les racines de la volonté, et le poids de la petite enfance.
Avec ces bugnes là, point de vins de Mattes. Il faudrait sans doute un effervescent, qui viendra plus tard. Mais j'ai eu l'occasion de boire un des vins semblables de mon enfance, un excellent pinot, et lui aussi véhicule pas mal de souvenirs, ainsi qu'un st pourcain blanc, que pourtant bien des amateurs trouveraient infect tellement il fait "vert".
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