Le temps est gris de nouveau, la France - au moins une grosse part - se passionne pour l'Eurofoot, l'idole d'un mois, la récré dans tout ce merdier, car si les inondations se terminent, des grèves se poursuivent, notamment de la part de gens non concernés par ce f..code du Travail, que les rues de Paris ressemblent a des montagnes d'ordure, que les finances publiques lamentables sont encore bouffées par des cadeaux pré-électoraux, bref que mon humeur n'est pas au beau fixe, que la nature est belle, mais bien en retard.
Rangeant ce matin mon bureau avant la transhumance, j'ai retrouvé une vieille étiquette, Chris Patten 1997. Cela comme un bâton magique me fait remonter dans le temps. Oui, si la personne est maintenant un peu oubliée, personne n'a oublié qu'il fut notamment le dernier gouverneur de Hong Kong, mon nouveau challenge, britannique, avant la remise à la Chine, et cette curieuse cérémonie d'adieu.
Depuis, la Chine s'est affermie partout, et sa puissance éclate, sinon se déroule. 20 ans, pourtant, c'est court.
Le hasard fait qu'à midi, cherchant une bouteille pour aller sur une pièce de boeuf au four, je cherche quelque chose de vieux. Montus 2007 me paraît trop jeune, et peut être un peu lourd. Pichon Longueville, 1988, un peu vieux et un peu trop pour un déjeuner solitaire !! voila une bouteille bien sale , un chris Patten, que je n'ai pas gôuté sans doute depuis 5 ans.
Ce fut un des ancêtres de la Chevreuse. Là, il s'agissait d'un mourvèdre, dans un millésime moyen car 1997 fut une année spéciale, avec de légères pluies dès le début des vendanges ! donc la maturité ou l'ensoleillement ne furent pas parfaits.
Enfin, il s''agissait d'une élevage, dans un foudre, de 40 hl, VICART. Je ne me souviens pas du gout ce vin à la vendange. Mais aujourd'hui, c'est un tres bon vin, qui me fait regretter que les bandols rouges n'existent presque plus, mais je le trouve meilleur qu'un Pibarnon de 1983 bu en 2003. Le mourvèdre est un cépage assez austère, assez "protestant", quand on le boit, on n'a pas l'impression d'un vin plaisir, gouleyant, portant à la fête, et débridant l'imagination, comme le fait la syrah par exemple. au moins dans sa jeunesse. Car il faut du temps au mourvèdre, je m'en rends compte avec ce vin de dix neuf ans. Là, au contraire d'un vin jeune, son nez est celui du sud, des odeurs épicés, des ports de jadis pleins de poivre, de couleur, et de bateaux. Sa ligne n'est plus celle d'un rectiligne clergyman, on croirait en le buvant voir apparaître des croupes lascives et ondulantes !! Diable !!
Tout s'est amplifié, le cépage est facilement reconnaissable, mais tout se passe comme si l'enfant sage avait grandi, et devenait un vin si marquant, peu opulent certes, mais très clair dans son identité.
De plus en plus j'apprécie les vieux vins, et je commence à en avoir quelques bouteilles, qui bien sûr, ne doivent pas être vendues, mais seront bues !! C'est un plaisir somme toute raisonnable, car, dans les ventes publiques, les vins antérieurs à 1982 - le début de Monsieur PARKER, maintenant à la retraite - on peut trouver de tres grands noms à 50 € la bouteille, , ce qui est est un cadeau par comparaison avec bien des restaurants où l'on doit ingurgiter des piquettes à 9 € le verre de piquette !
La France de la TV semble découvrir les pâtisseries et la cuisine, une cuisine d'ailleurs bizarre - j'ai frémi en voyant associer de la noix de coco avec du hareng saur - mais ignore, ô pays des vins, les possibilités et les endroits de ses vins !! Comme quoi, dans ce pays, il restera toujours quelque chose à remettre à l'heure !
Cette semaine, grève ou pas, j'ai bu, ou dû boire, APOLLON 2005, BF 2008, CLOS DU MOULIN 2010...Disons que je ne suis pas mécontent du sillon ainsi tracé. Même si je l'aimerais plus large, et moins douloureux...mais un vin des plus remarquables, peu apprécié ou connu à son lancement, est le CHEVREUSE 2007. C'est le premier qui se met au niveau des grands bordeaux.
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