La Viticulture a ceci de particulier qu'elle commence l'année suivante dès la fin des vendanges. C'est bien le cas à Mattes, après la fin des vendanges et du travail de cave, terminé le 7 novembre. La récolte 2024 a été la plus faible historique de mon histoire, et probablement depuis un siècle. 800 hl. soit le tiers de la récolte normale.
2025 ne sera donc pas simple, mais 2024, dont il convient de tirer les enseignements, fut sans doute la pire année de ma vie, au point de vue viticole, j'entends.
Naturellement, il fallait lancer l'année 2024, avec peu de stocks. Nous avions vendu en 2023, tous vins confondus, vrac et bouteilles, 1536 hl. pour une récolte 2023 de 1030, si bien que nous avions entamé nos stocks.
En 2024, crise viticole aidant - un lot de vin AOP pourtant médaillé à Macon - n'a pas trouvé preneur, nos stocks sont au même niveau que l'année derniere. et nous avons raboté nos ventes, nous atteindrons cette année 900 hl. Il est loin le temps ou nous tournions autour de 2500 hl. Bien sûr, tout ceci a des conséquences sur la trésorerie du Domaine.
La deuxième MMM, peut être la plus importante, fut que pour des raisons: obscures et tardives, je ne pouvais plus gérer le domaine, mon âge me rendant inéligible aux aides PAC, qui sont quand meme vitales dans une conjoncture pareille. Entre les primes de plantation, et la subvention pour l'assurance climatique, cela represente quand même 25.000 €/an.
Cette annonce aurait dû nous être faite plus tôt ! courrier du 11 mars, retroactif sur la climatique de 2023. Il fallait faire très vite pour rentrer dans le rang, la date pivot des aides PAC étant le 15 avril.
Ce fut donc une course de vitesse pour faire les formalités dans le temps. Nomination d'un nouveau gérant, donation de parts - car il faut que le nouveau gérant ait 5% des parts, vive la bureaucratie - enfin dépots de ces formalités au greffe du tribunal de commerce de Paris. Dépôt est un grand mot, car tout se passe par internet. Il faut rédiger mille papiers, les scanner, les mettre dans un certain ordre au site INPI, on paie, et on attend, le temps qu'il faut pour que les gens de Narbonne examinent votre dossier, et juge s'il est complet ou non. Il fut incomplet ou mal ficelé 6 fois, et les ponts retardaient l'examen. Parallèlement, il fallait signer en vrai une donation chez un notaire, ce qui fut aussi épique. Ouf, cela fut fait en forcant à Toulouse le 2 mai, et me coûta 1200 €. Mais le 11 mai, après bien des nuits blanches, et des soucis, les formalités étaient acceptées. Il fallut encore un certain temps - 3 semaines - pour avoir le nouveau Kbis....
Cerise sur le gâteau. Le Crédit Agricole, ayant appris le changement de gérant par le bulletin des annonces légales, me coupa du jour au lendemain mon accès Internet au compte (et donc les virements, le droit de signer les chèques...) d'une façon qui me choque encore !!! n'avions nous pas été clients sans reproche depuis 1985, et même avant ? de son côté, la Banque au bon sens pres de chez nous, qu'avait elle fait en cette année très difficile ? même pas une année blanche.....
La troisième source d'inquiétude, et qui l'est toujours, est la pluviométrie 2024. Alors que la France se trouvait inondée, dans le Nord, en Normandie, dans l'Est, et même plus tard, vallée du Rhone, Provence, l'Aude et le Roussillon restaient au sec, au très sec. Les processions du RN à Perpignan y firent ils quelque chose ? la première vraie pluie fut début mai, 80 mm sur 3 jours. Hélas, les nappes avaient été encore plus appauvries depuis septembre 2023, et l'été 2024 fut sec, sans pluies significatives.
Nous avons eu récemment 100 mm en 15 jours début Novembre. Est ce que cela suffira pour faire couler la Berre ? sans doute non, d'où la volonté d'étendre notre forage. Malgré tout, dans une secheresse centenaire, notre organisme de tutelle inspectait nos sources d'eau. Ou en est on ?
La quatrième MM 2024 fut bien sûr la dissolution du 9 juin 2024, un monument de bêtise faite au pire moment ! le Parlement Européen n'est pas l'Assemblée Nationale. Donc pourquoi dissoudre la seconde, et ce dans les pires conditions. la NUPES avec son cerveau parisien nous emmerda tout l'été avec sa candidature à Matignon. Les Jeux Olympiques n'arrangeaient rien. Enfin Barnier vint, mais pas au point de faire des miracles impossibles.
Les difficultés budgétaires mirent en lumière le caractère surévalué de la Bourse de Paris, qui au final, à ce jour, sur l'année 2024, baisse de 15 %, ce qui hélas n'arrange pas mon caractère.
L'année n'est pas finie, et déjà se profilent dans l'avenir les trumperies, aussi stupides les unes que les autres. Les éléphants dans un magasin de porcelaines, dont d'ailleurs, en une semaine, on sent les premiers résultats. Les taux d'intérêt de la FED remontent, et forts. Wall Street a baissé vendredi. et aucune mesure concrète n'a été prise !!!
Protectionnisme ? OTAN ? Ukraine ? en tout cas, la composition de ce futur gouvernement fait peur par ses personnages clivants et incompétents...que sortira t'il de tout cela ?
Comment un pays dit civilisé peut il faire confiance à un homme pareil, après un essai de 4 ans ? ah oui, ca doit être les effets de l'intelligence artificielle !!
Nous avons mis 2 ha de vignes a l'arrachage, car il faut réduire la voilure. Mais l'Aude après 5000 ha arrachées sera pleine de friches. Cela est désormais évident quand on va de Fraissé des Corbières à Sigean. Seule la côte existe encore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire