samedi 23 janvier 2016

SEMAINE DU 17 JANVIER 2016.







Le calme n'aura pas duré longtemps. Il faut décider quoi vendre des vins 2015, et donc déjà  les goûter et  les sélectionner. Le faire intelligemment, c'est à dire selon nos besoins futurs, et justement, car des cuves aujourd'hui bonnes, peuvent se révéler médiocres un an plus tard, voire pire, et l'inverse aussi.

Une autre difficulté est aussi d'évaluer quelques possibles assemblages, et d'en évaluer la longévité. C'est un exercice rude, mais sans comparaison avec le passage de la 1° entrée de médecine, tel que je l'ai vu hier à la tv sur clermont ferrand. 1370 candidats dans une salle, un peu moins de 300 admissibles, et 77 questions auxquelles il faut répondre en 2 H. soit 14 secondes avec six choix possibles, a peine le temps de lire, et des questions de chimie qui paraissent redoutables.....le niveau s'élève, puisqu'il y a dix ans, le nombre de questions n'était que de 60...

Les médecins de demain seront ils meilleurs ? il me semble qu'on meurt toujours autant, et qu'on n' est pas mieux soigné qu'il y a 50 ans, dit il en revenant de l'ophtalmologue, qu'il a fallu attendre pendant un mois, payer 67 €, et qui je crois, a raté mon problème.

Quelles questions poser a un vigneron ? il n'y a je crois pas d'examen d'entrée, mais la plupart sont maintenant oenologues ou le seront. Est ce une garantie de qualité ? hélas non, comme le CAP ne fait pas le cuisinier ! il y faut sans doute quelque chose de plus, de mieux. 

Notamment des terres et des pratiques culturales. Non pas qu'il convienne dans ce domaine ou d'autres d'être réactionnaire - "c'était mieux avant" - mais je me souviens avoir goûté un cabernet californien des frères Gallo, qui fut pire pour moi qu'un coca cola. Si le ou les marchés étaient libres, ils ne boiraient pas de telles horreurs imposées par la publicité. 

En 50 ans, j'ai vu bien des choses évoluer dans le monde des vins français. Certes, à l'époque, on voyait du vin sur la table a chaque repas, dans la plupart des familles. Mais c'etait souvent un gros ou un petit rouge, plus réchauffant que délicat. Ce fut vers les années 1967 que je découvris les premiers vins d'appellation, soit au restaurant soit chez nous, et j'allais dire par proximité géographique : crozes hermitage de tournon, cotes du forez de boen sur lignon, beaujolais aussi. Le seul vin avant était le blanc d'Alsace, pour les fêtes de début d'année.

Je fis mes études a Lyon de 1973 à 1977, et c'est vrai qu'alors le beaujolais était fort bon !! Lyon baignait dans le beaujolais, du bistrot d'étudiants aux restaurants plus étoilés. Le Sancerre était aussi fort réputé et fort bon. La Vallée du Rhone commencait sa grande expansion dans les années 1980, de St Joseph, qui n'existait pas, au Lubéron. Les escapades et les voyages d'un jour favorisaient cette découverte des vins au hasard. Pourquoi le beaujolais, vin de côteaux, ancien,  dans un climat généralement sec l'été, est il devenu l'horreur que nous connaissons ? Pourquoi les bourgognes rouges qui jadis se conservaient au moins dix ans, étaient noirs, sont maintenant des choses insipides, chères, qui se conservent rarement plus de trois ans, sauf exception ? Hier soir, dans un restaurant réputé de Paris, j'ai bu un gigondas, certes 2012, à 43 €, mais qui était inférieur aux grenaches pâlots de cette année, chez moi, Corbières !! bref une litanie presque réactionnaire !!

Mais comment ne le serait on pas, quand on voit les absurdités de la réglementation ?  les parcelles sont elles les meilleures ? quand on voit vers Beaune des parcelles a l'ombre, et a la limite de la route de la plaine, on se demande si la règle du côteau est observée.......les droits de plantation ont sauté, issue de la crise de 1929. Mais cela suffit il ? Depuis 1929, justement, on voudrait faire l'histoire des interventions étatiques dans la viticulture, au delà de d'exiger un vin loyal, sain et marchand ! la création des appellations est récente, vers 1936, pour les premières. A cette époque, les grands Vins se vendaient mal, o paradoxe, et les vins d'Algérie ont rempli les cuves françaises au moins jusqu'en 1981.
Paradoxalement, c'est à cette date qu'a changé profondément la viticulture française. Des plantations ont été faites par eux en Californie, au Chili, etc, et des pays nouveaux producteurs ont commencé d'apparaitre sur le marche mondial : afrique du sud, nouvelle zelande, australie, voire Ethiopie désormais. Mais quels sont les progrès que nous avons décidés en France, voulus et réalisés ? Je cherche, je n'en vois pas vraiment. Les autorités pronent maintenant l'irrigation !

La seule chose évidente dont témoignent les statistiques est que l'aire des appellations type champagne, qui marche, a été augmentée !! sinon des zones viticoles ont été divisées par 3 en trente ans : type le Lyonnais.

Mais pour la plupart des appellations, il n'y a pas de dégustation. La pire merde peut être labellisée, vendue , et surtout être a un prix voisin  vrac que des vins bien meilleurs. Quelques négociants le veulent ainsi, le moins cher possible.

Cette année 2015 est logique, avec un été frais, voire humide, et peu de chaleurs marquantes dans notre région. Les grenaches sont fruités, mais clairs, les syrahs sont à leur optimum, quant au carignan, il est toujours déroutant, dans un sens ou dans l'autre.

Au final, millésime tres spécial, avec des fraicheurs surprenantes. Les vins se garderont ils ? pour certaines cuvées, probablement, notamment les syrahs. les vins blancs aussi. Mais ce ne sera pas je pense un millésime "general exceptionnel"







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire