1°) EFFET TERROIR
Je m'en tiens à l'application vigneronne, comme quoi le terroir serait la source de tous les bienfaits, l'alpha et l'omega de toute la viticulture !!! Hors de la Champagne, impossible de faire un vin mousseux qui soit bon !! les grands Cabernets ne viendraient qu'à Bordeaux, et pour tout le reste, nous serions des égarés. Ou les bonnes voitures viendraient d'Allemagne, les tissus d'Italie, et les présidents de l'ENA. Hors du terroir, point de salut. Pommes de terre de l'Ile de Ré, ratte du Touquet, cochon d'Andalousie, etc.
Or, quand on fait marcher son cerveau, et qu'on observe les réalités, que voit on ? Les meilleures tomates mangées cet été sont trouvées à Sigean et Portel, lieu qui n'est pas spécialement connu pour sa production de tomages mondialement, il en est de meme des pommes de terre, salades, et courgettes notamment !!
L'effet terroir, c'est comme si on choisissait un restaurant, ou un produit, sur la base de son lieu de production !! et non pas pour ses qualités propres ou de cuisinier, ou de jardinier !!!! Il est evident que si on prend deux frères, aux qualités dissemblables, sur un même sol, tenant des vignes, il est évident que les vins en seront différents !!
Il y a certes un effet régional, ou local, le sol, le climat, l'exposition, la tradition rurale, mais rien ne remplace la patte du vigneron. C'est le vigneron essentiellement qui fait le vin, comme un cuisinier fait ou ne fait pas sa cuisine, et tout le reste est balivernes. Changez le propriétaire, l'oenologue, le chef de cave, etc dans un domaine, et vous obtiendrez des vins différents.
2°) L AGRICULTURE, activité pour les "simples".
Contrairement à ce qu'on pourrait croire - et qui explique sans doute le génie français - une longue tradition agricole forge un peuple. Le Japon peut s'expliquer par le côté insulaire et la culture du riz. La France par cette longue tradition agricole, mais qui s'erode, certainement. On voit des chefs d'entreprise échouer ou se lasser en viticulture (comme on voit des vignerons faire des erreurs ou vouloir faire autre chose). Les qualités propres à un vigneron sont sans doute peu communes, l'intution, le jugement, l'observation, l'anticipation, et bien sûr, des qualités de travail et d'énergie. Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui des BAC + 5 nés hors de ce milieu, et transplantés dans les vignes, soient les meilleurs "vignerons". Et ma génération qui disparait n'aura pas une suivante identique.
autre idée recue : que la viticulture ne nécessite pas d'investissements. Quand je vois "alignés" les investissements de cette année "moyenne", dans une époque où l'argent est compté, j'en suis rêveur, ou songeur, pour le moins. 3 ha de plantations, au moins 40.000 € en prix de revient, un pressoir , 62.000 €, des cuves, pour 18.000 €, soit déjà 120.000 €, plus 10.000 de barriques, etc. certes, un pressoir ne "revient" pas toutes les années, mais l'année dernière, ce fut un tracteur, etc. Bref, c'est un taux d'investissement très élevé.
3°) Où va t'on ?
Sans être pessimiste, très franchement, et sans l'avoir directement connue, je pense que la période actuelle est a bien des égards assez proche de la période 1929-1939, à savoir crise économique, conjuguée à des difficultés d'en sortir, états impuissants, tensions internationales, et surtout paralysie des esprits. Les vieux combattants veulent " la paix" et les générations actuelles sont marquées, globalement, par "l'esprit de jouissance l'a emporté " sur l'esprit d'effort. Pire, l'école produit depuis bientot 40 ans 20 % des effectifs "non conformes"..........ce qui au fil du temps fait 4.000.000 de personnes pour le moins. Enfin l'ensemble des dirigeants semblent incapables d'imaginer comme jadis aussi une vision du futur.
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