Que le monde a changé en un siècle, pourtant moins de deux générations. Ma grand mère était née en 1885, mais elle ne parlait pas de la Guerre, et peut être était ce son tempérament. Mais d'autres en parlaient abondamment, notamment son frère qui avait été membre de l'expédition de Salonique, pour la conquête des détroits. D'autres aussi avaient servi à Verdun, etc,.
Mais de ces propos que j'entendais enfant, nul ne donne forme à des souvenirs disons historiques, ou à des faits réels. C'étaient des propos, des souvenirs oraux, rien qui permette de "mentaliser".
Curieusement, c'est grâce un livre d'un ouvrier de l'Aude, vers 1978, que je découvris ce que fut de pres et pendant 4 ans la vie d'un soldat. C'est un livre encore remarquable aujourd'hui, et bien écrit.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Barthas
A l'autre extrêmité de l'Aude, géographique et sociale, se décidait aussi mon destin, et les évènements se bousculaient.
Le domaine appartenait à ALYETTE de LAREINTY (1892-1954), qui l'avait reçu en 1913, de sa mère, Louise, née SABRAN PONTEVES.
Dès l'entrée en guerre de la France, ALYETTE devient infirmière volontaire. Ses deux frères, JULES et HONORE, sont mobilisés comme aviateur. La mère d'ALYETTE décède d'ailleurs le 25 aout 1914, au chateau du Lac, pres de Narbonne, dans des circonstances mystérieuses, et aucun de ses enfants ne pourra revenir assister aux funérailles.
Je n'ai pas de témoignage direct sur la vie au Domaine pendant la guerre, dont le régisseur était M. . Seules quelques photos existent.
Alyette passera toute la guerre sur le front, comme infirmière. J'ai d'ailleurs retrouvé à Mattes l'été dernier, une vieille photo sur verre où elle pose, à côté d'ARISTIDE BRIAND, qui devait soit lui rendre visite, soit faire un tour du front. Cette photo n'a pas manqué de m'étonner.Honoré, le frère aîné, sera abattu dans son avion, au dessus de Corcieux, en 1917. IL est maintenant enterré au Pont Pietin. L'autre frère, Jules, terminera la guerre comme aviateur, ayant notamment participé au groupe aviateur (envoyé par ARISTIDE BRIAND, ministre) français pour la défense des Balkans.
Récemment, en juin, j'ai trouvé à la maison plus de 600 photos sur verre, qui sont probablement prises par Honoré, montrant la vie quotidienne du soldat. C'est un fonds iconographique incomparable pour connaitre la vie de tous les jours du soldat, a la fois au régiment et en campagne. Certaines concernent les Balkans. Le choc des photos.
Ainsi donc, tant l'élève de l'école élémentaire de Peyriac Minervois, que celui de Louis le Grand ont vu leur vie changer par cette Guerre qui bouleversa tout, et pour longtemps.
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