La veille des vendanges, plus tardives cette année. 1° septembre donc, au lieu du 25 aout en général, voire plus tôt. Me voici loin de la vieille maison et de ses murs rassurants, de son atmosphere si spéciale, qui, si les lecteurs ne craignent pas les fantômes, je décrirais comme peuplée de morts et de fantômes, mais tres vivante.
Cela tient sans doute à l'âge de la maison, mais pas seulement. Des meubles ont été changés, des décors aussi, mais la permanence de ces présences reste. Cela tient il aux livres ? à la disposition des meubles ? le style ? les bustes ? les portraits ? les vieilles choses ? au silence ? sans doute. Une certaine pénombre y participe. Mais nulle part ailleurs ai je senti de telles présences !! de personnes d'ailleurs connues de leur vivant ou inconnues..des femmes essentiellement.
Très curieusement, j'ai cherché si ailleurs j'avais déjà ressenti cette même impresssion, ces présences. Nul doute que Colombey, ou Malagar ont cette densité. Mais alors, ce peut être le vertige des personnages qui nous marque. On le ressent aussi dans certains musées, type CAMONDO, ou des lieux, comme le Grand Trianon, ou le bureau du premier ministre à Matignon, mais ce sont des lieux hantés par l'Histoire.
Mattes n'a rien d'un tel prestige, il ressemble plus à une petite chapelle de province ignorée qu'à un lieu chargé d'Histoire. Je ne saurais dire d'où cela vient. Mais une vieille dame me dit un jour, directement et d'un ton surprenant, "on sent que cette maison a une âme".
Oui, toucher les pierres de ses murs, coeur vibrant en cette veille de vendanges. s'apaiser a la vue de ce paysage millénaire, qui change insensiblement, par les arbres qu'on y met, les vignes qui le marquent, et qui reste pourtant le même.
Que sera Mattes dans 20 ans ? que sera la vieille maison sur l'ocean du Temps ? Que sera meme ce paysage qui après avoir connu la vigne partout voit maintenant des friches de plus en plus importantes ? il y aurait de quoi douter de l'avenir, même sans écouter le pessimisme ambiant. Pourtant, cette année, nous avons largement investi, donc pris des risques importants, alors que la raison pousserait à tout freiner et à vivre autrement. Plantations, 3 ha, un pressoir, des cuves inox, des barriques, soit un peu plus de 100.000 €, soit plus du double d'une année normale.
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