Les cygnes noirs sont les évènements majeurs, imprévus, surprenants, qui changent le cours des jours, ou le déroulement des évènements. Ils peuvent être bons ou malheureux, mais jamais neutres. Ils ne sont pas toujours immédiatement apparents, mais constituent dans les années suivantes un phénomène marquant.
Ils ne sont pas seulement une rupture, il faut aussi qu'ils soient imprévisibles, si bien que leur nombre est generalement faible. Les changements actuels en Chine sont pour l'instant le vrai cygne noir, avec la question de la vie sur les autres planètes. Un autre cygne (sans couleur pour être neutre) est en général l'élection des papes !! Jean XXIII, le concile, Jean Paul II, les murailles de l'Est, et la démission de l'avant dernier. Fukushima est le type même du cygne noir. avec l'assaut de Ben Laden sur les tours de N-York.
Les cygnes blancs sont plus fréquents, sans être nombreux bien sûr. ils font parfois le bonheur d'un jour ou d'une heure. Aujourd'hui, j'en ai eu deux, l'un étant le chiffre de la récolte 2015 de MATTES, le second étant l'ouverture - par hasard - d'une bouteille de CLOS REDON 1995 ! la première cuvée pure syrah de Mattes.
A l'heure du repas - justement alors que s'étaient manifestés dans la matinée des évènements imprévisibles, et curieux, et surtout invraisemblables, les petits canards, j'ai noté ce jour : le meurtre d'un avocat par un autre avocat dans un palais de justice, et en deuxième, un ex chef de l'Etat renvoyé dans ses foyers par le vote des électeurs, et qui s'évertue à faire comme si, surtout en lointaine Moscovie, il était encore Chef de l'Etat !! bref, dans le temps, à Charenton, on enfermait pour moins que cela. Donc à l'heure du repas, qu'est ce qu'on boit ? Nous avions bu plutot des horreurs ces temps ci, envoyés par correspondance, système moderne sans trop de sélection, sauf un très convenable st estephe. Qu'est ce qu'on boit ? monte qq chose de vieux, de pas mal, type une sabran avant 2005. Le dîner semblait simple, mais bon, un filet de porc (3° jour) d'un bon charcutier, avec des champignons.
La main innocente, ne voulant sans doute pas trop chercher, prit dans le casier "a boire" la dite bouteille. Certes revêtue d'une bonne couche de poussière et de charbon, mais lavée à grandes eaux, toujours très présentable.
Le bouchon est intact, le niveau est intact. Ah quelle impression, en buvant. J'avais le souvenir d'un vin bien fait, mais un peu maigre, un peu squelettique...là, ce fut une vraie vision à la Padre Pio, la ste Trinité réunie. Moi qui suis un peu faible sur l'odorat, a cause d'une sinusite persistante, je sentais bien présente une odeur indéfinissable et rare, de cave propre, de bois, de fruit mûr, de feuilles. La bouche aussi a un bouquet nuancé, complexe, de la syrah de mon enfance, unique. Enfin, ce gout se prolonge longtemps, longtemps........bref, tout à ma vision, j'ai bu trois verres de suite !!!! Madame n'a pas aimé pour sa part (dès que les vins ont plus de dix ans, elle saute du train !! alléguant des principes hygiénistes britanniques, et des considérations sur la cave). Bref, un vin de 19 ans !!! c'est vrai qu'il n'était pas quelconque, car il eut le coup de coeur du Guide Hachette pour les corbieres, et que l'âge n'est pas tout, car un vin type 1993, ou 1989 cet été ne m'ont pas donné le même plaisir.
Quelle surprise de découvrir ce petit canard enfoui !! Finalement cette année aura été riche en bouteilles ouvertes et uniques surtout : un Pontet Canet 1985, un Montus 2010, et ce vin !!! J'espère que le sauvignon 2015 rejoindra ce trio d'exception, un jour ou l'autre.
Chut, laissons passer les cygnes en silence.
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